Assise à mon bureau, je contemple d'un œil torve l'écran de mon ordinateur. Je viens d'écrire plus de dix pages d'une traite, à présent, je n'ai plus aucune inspiration. De toute façon, dans moins d'une demi-heure, nous partons pour l'enterrement de mon arrière-grand-mère.
Tom doit nous rejoindre directement au salon funéraire : je lui en ai donné l'adresse, ainsi que l'heure de rendez-vous. Je n'ai pas prévenu mes parents qu'il sera là, parce que je ne sais pas comment le faire. Je le leur dirai dans la voiture, quand ils ne pourront plus rien y faire.
Mon téléphone vibre, à côté de moi. Un coup d'oeil dessus m'indique que c'est un message de Mathieu.
– Je suis de tout cœur avec toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à appeler –, écrit mon meilleur ami.
Je souris doucement : son attention me touche.
– Axelle ?, appelle ma mère depuis le rez-de-chaussée.
Je pousse un long soupir. Bon sang, ne peut-elle pas venir me parler directement dans ma chambre ? Est-elle obligée de hurler à travers la maison ? Au pire, elle n'a qu'à m'envoyer un message, si elle ne veut pas monter les escaliers.
– Axelle, tu peux descendre s'il te plaît ?
– J'arrive, je réponds en me levant de ma chaise.
Je me dirige d'un pas décidé jusqu'aux escaliers que je descends. À mi-chemin, je reprends :
– Voilà, je suis là : quoi ?
Je lève alors les yeux et reste sans voix.
Depuis la moitié inférieure des escaliers, chez moi, je peux aisément voir l'entrée de la maison. Par contre, la personne qui se tient dans ladite entrée, je ne m'attendais pas à la voir ici.
– Tom ?!, je m'exclame.
Il me faut à peine une demi-seconde pour agir : je dévale ce qui reste d'escaliers et me précipite jusqu'à mon petit ami, dans les bras duquel je me jette. Je ne l'ai pas encore présenté officiellement à mes parents, mais je m'en contrefiche. Sa présence me réchauffe le cœur et je fonds en larmes, la tête enfouie dans sa chemise.
Tom savait que mon père pouvait l'assassiner à tout moment, pourtant il a pris le risque de venir taper jusqu'à ma porte quand même. Chaque fois que je pense qu'il ne peut pas faire plus pour moi, il trouve le moyen de me prouver que j'ai tort. Croyez-moi, je n'ai jamais autant aimé avoir tort, or je suis quelqu'un qui reste un peu trop campée sur ses positions.
– Mais qu'est-ce que tu fais là ?, je renifle.
J'ai comme un air de déjà-vu, pourtant je n'ai ni le temps ni l'envie de m'appesantir là-dessus. Bien sûr, je savais qu'il devait venir, il me l'a assuré. Toutefois, je ne m'attendais pas à ce qu'il débarque chez moi : nous avions rendez-vous au centre funéraire à onze heures.
Lentement, Tom saisit mon visage de ses mains et dépose un baiser sur mon front. Il écrase une larme de son pouce, et je sens mon cœur se gonfler de reconnaissance.
– It's okay, I'm here, murmure-t-il en me collant contre lui avec douceur. I'm here.
[C'est bon, je suis là. Je suis là.]
Lentement, je retrouve ma respiration normale et mes larmes se tarissent. Au regard que nous lance mon père, je devine qu'il n'est pas content, toutefois il ne fait aucune remarque. Peut-être at-il enfin compris que notre relation était seine, ou peut-être n'a-t-il seulement pas la force de discuter, au vu des circonstances. Pour dire la vérité, je n'en ai rien à faire : tant qu'il me fiche la paix et ne décide pas d'écharper Tom, ça me convient.
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Hiddlestoner
FanfictionEn partant à Londres comme jeune fille au pair pendant tout l'été, le but d'Axelle était d'améliorer son anglais. Pas de se cogner dans un acteur célèbre dont elle est une grande fan. Tom Hiddleston, vous connaissez ? Ils ont dix-huit ans d'écart, n...