– Ferme les yeux.
Je hausse un sourcil tandis que, devant moi, Tom croise les bras sur sa poitrine.
– Allez, ferme-les yeux, insiste-t-il. Je vais te guider, ne t'inquiète pas.
Avec un demi-sourire, je m'exécute. Je sais déjà où il va me conduire, parce que ça fait plus de deux semaines que je vois passer les ouvriers dans la maison. Je suis au courant que Tom a fait rénover l'une des chambres inoccupées de la maison, la seule information qu'il me manque, c'est à quoi ressemble la pièce.
Il y a deux semaines, lorsque le premier travailleur est arrivé, je me suis immédiatement tournée vers Tom pour avoir des explications. Ce dernier m'a avoué qu'il préparait mon cadeau d'anniversaire, il a demandé à ce que je ne cherche pas à en savoir plus. Ça semblait vraiment lui tenir à cœur, aussi j'ai accédé à sa requête. Je ne vous dis pas comme ces deux semaines ont été longues ! J'ai du mal à attendre une surprise.
Aujourd'hui, c'est le jour J. J'ai vingt-cinq ans – oh, mon dieu ! Un quart de siècle déjà ! –, c'est pour ça que je suis enfin autorisée à voir ma surprise. J'ai hâte.
J'entends Tom se glisser derrière moi ; il pose une main sur mon épaule et de l'autre, soutient ma main. Il me fait avancer petit à petit, m'indique lorsque j'ai atteint les escaliers, et me guide un peu partout à travers la maison. Je crois qu'il s'amuse plus qu'il ne me dirige vraiment, je l'entends glousser doucement ; il ne faudrait pas réveiller Matthew, déjà qu'il a de plus en plus de mal à faire la sieste l'après-midi !
J'en suis toujours autant étonnée, d'ailleurs, avec ce qu'il court partout ! À presque dix-huit mois, il est sacrément dynamique comme enfant, et il comprend énormément de choses. Il a acquis quelques mots – Daddy, Maman, Bobby, house, et d'autres encore – qu'il répète sans arrêt. La nouveauté du mois : Matthew commence à manger seul avec sa petite cuillère. Chaque fois, il faut nettoyer derrière lui, que ce soit la chaise haute, ses vêtements ou lui-même, parce qu'il finit toujours plein de yaourt, mais c'est comme ça qu'il apprend.
Alors que je fais un pas de plus, Tom me retient ; je serais tombée en arrière sous le coup de la surprise, s'il ne m'en avait pas empêchée.
– Garde les yeux fermés, d'accord ?
J'acquiesce en luttant violemment contre l'envie d'entrouvrir un peu les paupières. Je n'ai jamais aimé être dans le flou total, ne pas savoir où je me trouve exactement, ni ce qui m'entoure... Bien sûr, je connais la maison par cœur, mais ce n'est pas le fond de ma pensée. Je suis comme ça, j'ai besoin de contrôle, et se faire trimballer partout les yeux fermés n'est rien d'autre qu'une perte de contrôle absolue.
J'entends une porte qui s'ouvre, puis mon mari reprend ma main dans la sienne. Quelques petits pas et il s'arrête de nouveau.
– Je peux ouvrir les yeux, maintenant ?, je l'interroge d'une voix où perce un point de contrariété.
– Attends encore un peu, me répond la voix de Tom.
Il s'est visiblement éloigné de moi, car sa voix me parvient de plus loin qu'il y a encore une seconde.
– C'est bon, maintenant, tu peux regarder.
J'ouvre aussitôt les yeux. Un instant éblouie par le soleil qui entre à flots par la fenêtre, je ne peux rien distinguer. Il faut quelques secondes à mes yeux pour s'accoutumer à la luminosité, et alors je retiens un cri d'étonnement.
– Oh mon dieu, Tom..., je bredouille en français.
C'est drôle comment, dès que je suis un peu émue, je repasse automatiquement à ma langue maternelle ! Et pour être émue, je le suis à deux cent pour-cent, actuellement.
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Hiddlestoner
FanfictionEn partant à Londres comme jeune fille au pair pendant tout l'été, le but d'Axelle était d'améliorer son anglais. Pas de se cogner dans un acteur célèbre dont elle est une grande fan. Tom Hiddleston, vous connaissez ? Ils ont dix-huit ans d'écart, n...