Chapitre 75

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– Beau travail, sweetheart.

Je souris tandis que la sage-femme pose doucement le bébé sur ma poitrine. Si Matthew était un petit gabarit à la naissance, ce n'est pas le cas de sa petite sœur. Daisy Calypso Hiddleston, de son nom complet – si Daisy n'a pas de signification particulière, Calypso est une référence aux Héros de l'Olympe, de Rick Riordan –, pèse près de quatre kilos.

De même que son frère, un léger duvet roux couvre son crâne et ses yeux, actuellement fermés, sont d'un bleu saisissant. Elle n'a pas hérité des miens, ça, j'en suis certaine !

Tom est assis sur le bord du lit et caresse mes cheveux d'un geste empli de tendresse. Il sourit, je n'ai pas besoin de lever les yeux vers lui pour le savoir ; je suis également prête à pleurer que son regard est larmoyant comme jamais.

C'est lui qui m'a conduite à la maternité, dès que sa mère est arrivée chez nous pour garder Matthew. Pauvre Diana, elle est arrivée avec les cheveux en bataille et encore en pyjama, un simple manteau enfilé à la hâte par-dessus ; j'avais la même tenue en entrant à l'hôpital, en même temps ce n'était pas dans mes plans d'accoucher en plein milieu de la nuit.

Ma deuxième grossesse a été un véritable calvaire, je ne saurais même pas vous décrire à quel point. Dès le sixième mois, j'ai été alitée car je m'épuisais trop facilement, en plus d'être prise de nausées à intervalles irréguliers. Il m'arrivait aussi de faire des chutes de tensions, je n'arrivais plus à rien – même écrire me demandait plus de forces que je n'en avais – et passais mon temps à dormir. Heureusement, Tom n'avait pas de tournage prévu à ce moment-là, il a donc pu s'occuper de Matthew ; et dans les cas où il avait des représentations, c'est Diana qui venait à la maison. Les gens passent leur temps à dire du mal des belle-mères, mais je n'ai rien à reprocher à la mienne, mis à part le fait d'être adorable.

Contrairement à ma première grossesse, j'ai très vite pris du poids pour celle-ci, allant jusqu'à dix-neuf kilos de plus à la fin du neuvième mois. Comme si tout ça n'était pas suffisant, j'ai eu droit à une césarienne, car les médecins avaient peur que ma cicatrice ne se réouvre pendant le travail si j'accouchais par voie basse. Bon, l'avantage, c'est que je n'ai rien senti, du coup, même si les fourmillements dans mes jambes sont à présent sacrément désagréables ; dans quelques heures, je pourrai de nouveau sentir mes orteils.

Avec quelques félicitations, la sage-femme sort de la chambre en prenant soin de refermer la porte derrière elle. Nous voilà seuls, Tom, le bébé et moi.

Je ne peux m'empêcher de songer à quel point c'est différent de la dernière fois, tout en étant semblable. Même chambre impersonnelle, mêmes sensations dues à l'anesthésie, même amour inconditionnel pour notre bébé. Toutefois, Tom et moi sommes moins stressés : il n'y a pas eu de strangulation, pas de complications réelles, pas de problèmes.

De même, nous avons acquis une certaine expérience avec Matthew. Tom ne s'interroge plus sur sa faculté à être un bon père – quoique toujours un peu, mais au fond c'est ce petit doute qui nous force à nous remettre en question et à toujours trouver le moyen de s'améliorer.

– Tu sais que si je pouvais rester, je le ferai, affirme l'acteur avec tendresse.

Je hoche la tête avec un léger rire.

– Et on dormirait tous les deux dans ce lit à peine assez grand pour moi toute seule ?, je plaisante. Tu sais qu'on ne tiendrait pas cinq minutes, on avait déjà assez de mal à trouver notre place dans notre ancien lit...

Il rit. C'est vrai qu'au début, nous avions un lit en cent soixante de largeur. C'est une taille respectable, c'est vrai, mais Tom bouge beaucoup la nuit, et nous finissions immanquablement par nous télescoper. Depuis qu'on en a changé, optant pour un king size, nous n'avons plus ce problème ; évidemment, ça ne nous empêche pas de dormir serrés l'un contre l'autre de temps en temps.

HiddlestonerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant