Chapitre 24

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– Vas-y Axelle, tu peux lancer le chrono !

Avec un hochement de tête, je m'exécute.

Comme tous les samedis matins depuis presque un mois, mes amis et moi nous trouvons au stade pour faire un peu de sport. Que ce soit bien clair, ce n'est pas moi qui fais de l'exercice, je me contente de jouer la gardienne du temps.

– Trois... Deux... Un... C'est parti !

Les secondes se mettent à défiler sur l'écran, s'égrainant une à une avec lenteur. Si moi-même je trouve le temps long, qu'en est-il de mes amis, actuellement dans la position de la planche ?

– Trente secondes !, j'annonce.

Tout en gardant un œil sur le téléphone de Marine, je me saisis du mien et le déverrouille. Je ne me suis toujours pas habituée à mon nouveau fond d'écran. Avant, j'avais Matthew Fairchild en première page, Loki en seconde. Aujourd'hui, les deux sont les mêmes : une photo de Tom et moi, souriant à l'objectif. Je l'ai prise il y a deux semaines et demi, lors de notre dernier jour à l'hôtel.

Ces trois jours que nous avons passés ensemble... Je ne saurais même pas vous dire à quel point ils resteront gravés dans ma mémoire. C'était une bulle de paix, un petit bout de paradis rien qu'à nous. Mathieu avait raison : les habits de sa mère m'allaient trop grand, toutefois, Tom s'en fichait. Il a passé trois jours à me contempler comme si j'étais la huitième merveille du monde, balayant chacune de mes insécurités aussi facilement qu'il aurait retiré une poussière d'un vêtement.

Nous avons profité un maximum : piscine, restaurant, balcon... Tout était parfait, et même si nous ne sommes pas sortis une seule fois de l'hôtel, je suis heureuse d'avoir pu bénéficier d'un temps rien qu'à nous. Pas de paparazzi, pas de stress à l'idée que quelqu'un nous voie... Bref, la perfection.

Ça m'a permis un regain d'énergie. Quand je suis rentrée chez moi, j'allais mieux. J'ai recommencé à travailler mes cours, capable de me concentrer. Quant à Tom... Eh bien, il se pourrait qu'il soit parti avec le collier que je portais à ce moment-là, comme moi je lui avais emprunté des t-shirts avant de quitter Londres – t-shirts qui me servent de pyjama depuis.

Je ne sais pas si l'acteur le porte ou non. Tout ce que je sais, c'est que lui confier le bijou était l'accomplissement de ma vie. Il faut que vous compreniez que, pendant des années, j'ai porté autour du coup une chaîne en argent à laquelle pendaient un cœur en pierre bleue et une clef. J'ai toujours dit que c'était une métaphore : après Valentin, j'ai verrouillé mon cœur et accroché la clef à mon collier. Le jour où mon cœur serait libéré, j'en donnerai ladite clef à celui qui le ferait battre.

C'est pour ça que, lorsque Tom a complimenté mon bijou, je n'ai pas hésité une seconde : je le lui ai donné avec un sourire et quelques explications. Ça l'a fait rire, toutefois il l'a accepté. Il l'a accroché autour de son cou, et j'ai souri face à ces pendentifs qu'on apercevait à peine sous le col ouvert de sa chemise.

Je ne sais pas s'il le porte toujours, ou s'il l'a rangé quelque part, ou autre. Après tout, c'est un collier très féminin, je ne suis pas sûre que ce soit son genre. D'un autre côté, j'aime penser  que, peut-être, il l'a gardé sur lui et que ça lui fait penser à moi.

– Une minute !, je m'écrie alors que le portable de Marine sonne la fin du minuteur.

Mes amis s'écroulent sur le sol en soufflant ; la sueur perle à leur front.

– Allez, trente secondes de repos et on recommence !, s'exclame Kylian.

Je souris. Ils sont vraiment maso, c'est pas possible ! Comment peut-on aimer se faire du mal, comme ça ? Personnellement, j'ai toujours dit que la flemme dominerait le monde, et dans mon cas ça semble être bien parti.

HiddlestonerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant