Chapitre 38 (/!\ scène explicite signalée /!\)

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    J'ai l'impression de ne pas avancer, ça me désespère. Ça fait un mois et demi que j'habite chez Tom, un mois et demi où j'ai pu consacrer tout mon temps à Underwater, toutefois je suis aussi rapide qu'une tortue.

    Ce qui me rend folle, en réalité, c'est que je sais exactement comment doit se dérouler le reste du roman. Toutes les scènes sont présentes dans mon esprit, de A à Z, dans les moindres détails : c'est comme si j'avais un film sous les yeux. Pourtant, je suis incapable de les écrire. Je ne sais pas comment tourner mes phrases, je ne sais pas comment raconter la fin de cette histoire.

    Peut-être qu'il y a un peu d'angoisse à l'idée de terminer ce projet commencé depuis des années, également. Ça ne m'étonnerait pas vraiment, me connaissant : j'ai toujours eu peur de l'avenir, de l'incertain, de ce qu'il pouvait y avoir après. De plus, ça fait presque six ans que je vis avec ce roman, c'est dur de me dire que bientôt, il sera terminé.

    Levant les yeux une seconde, je me tourne vers le couloir. Tom vient de le traverser, j'entends ses pas qui résonnent de moins en moins fort. Aussi, je me replonge dans mes écrits.

    Comme je n'ai pas d'inspiration, je me saisis d'un stylo et griffonne dans le carnet ouvert à côté de moi. Des lignes, des courbes, rien de précis mais ça me permet toujours de me libérer l'esprit, ne me demandez pas pourquoi. J'ai toujours eu cette faculté à trouver de l'inspiration en m'occupant les doigts, je ne sais pas pourquoi.

    – Combien as-tu de carnets, au juste ?, demande Tom en riant.

    Je lève la tête et m'aperçois qu'il se tient juste à côté de moi, à présent, ses yeux posés sur l'extraordinaire bazar qui jonche le bureau. J'apprécie le fait que jamais, lorsqu'il me rejoint et que je suis en train d'écrire, il ne jette un œil sur mes travaux, sauf si je le lui demande. C'est une marque de respect qui compte beaucoup pour moi, parce que je n'aime pas faire lire un travail non terminé à quelqu'un. De plus, certains brouillons ne sont pas destinés à la lecture, mais alors pas du tout !

    – Je ne sais pas, je réponds en pouffant. Une dizaine, au moins.

    Je pointe du doigt celui que j'ai sous la main et les deux autres, ouverts devant moi. Ce sont les trois carnets de notes que j'utilise actuellement, et ils m'ont tous été offerts par Tom.

    – Ceux-là, ce sont les tiens en plus.

    Tom hoche la tête en souriant d'un air entendu.

    – Je m'en souviens, déclare-t-il.

    Le premier, aux couleurs de ma maison Poudlard – je suis Serdaigle, Tom est choixpeauflou Serpentard/Poufsouffle –, provient du Studio Warner Bros lui-même, auquel je n'ai pas encore eu le plaisir de me rendre, contrairement à mon petit ami. Le deuxième, celui dans lequel j'écris actuellement, est celui à l'effigie de Loki – Tom sait à quel point j'adore ce personnage. Quant au troisième, il s'agit simplement d'un carnet sans marque, mais dont la couverture ressemble à un vieux grimoire. Inutile de dire que ce sont mes carnets préférés, évidemment. Rien que le fait de savoir que mon petit ami a pris le temps de se renseigner sur mes goûts pour être parfait, ça me donne envie de le serrer dans mes bras.

    – J'adore te voir assise ici, en train d'écrire, annonce subitement Tom.

    Je souris.

    – Tu sais que je ne pourrais jamais assez te remercier, n'est-ce pas ? Tu m'as offert la possibilité de réaliser mon plus grand rêve.

    Mon petit ami se penche vers moi et dépose un baiser sur le sommet de mon crâne.

HiddlestonerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant