Hiddlestoner

Chapitre 48

    – Joyeux anniversaire !

    Avec un grand sourire ravi, je me décale pour laisser rentrer mon meilleur ami. Ce dernier fait un pas en avant, se jette à mon cou, me serre fort, avant de me relâcher et d'entrer.

    – Merci.

    – Meuf, tu m'avais manqué !

    Je ris. Je n'ai jamais eu droit à autant de démonstrations affectueuses de sa part, en général on fonctionne plutôt sur le principe du ''tu me fais chier – toi aussi'' pour se prouver mutuellement notre amitié.

    Alors que je referme la porte derrière Mathieu, je prends un temps pour l'observer : ses cheveux blonds ont vraiment poussé depuis la dernière fois, tellement qu'il les attache à présent en une queue-de-cheval. Il a également changé de lunettes ; envolées, ses montures noires ! Il arbore à présent deux verres cerclé d'un fin trait doré. Ses deux yeux d'un vert sombre, par contre, sont toujours les mêmes : ils me fixent avec cette lueur espiègle qui ne les a jamais quittés depuis que j'ai rencontré mon ami.

    – Tu m'avais manqué aussi, je soupire. Par contre, tout compte fait, le soleil m'avait pas tant manqué que ça : j'ai chaud !

    – Bienvenue dans le sud !, se moque Mathieu.

    Je lève les yeux au ciel.

    – J'avais oublié la sensation du short qui colle sur mes cuisses, ou plus simplement celle d'étouffer même au beau milieu de la nuit.

    C'est vrai que lorsque je suis arrivée, hier, j'ai cru que j'allais être carbonisée sur place. Oui, la mer, le soleil qui s'y reflète, c'est beau. Mais la chaleur ? Insupportable. Déjà qu'à l'époque où j'habitais ici je la vivais mal, dorénavant c'est encore pire. Je crois que j'étais faite pour vivre en Angleterre, en fait. Là, où dans le Nord de la France, dont le climat s'approche plus de la Grande Bretagne que de ma ville natale.

    – Ça doit être à cause des hormones, tout ça, commente mon meilleur ami en me donnant un léger coup de coude dans les côtes.

    – Chut !, je m'exclame aussitôt. Personne est au courant, encore. J'attends que Tom soit là pour l'annoncer à ma famille.

    Et si mes parents sont partis, me laissant la maison pour y fêter mon anniversaire, ce n'est pas le cas de ma sœur : elle est toujours là, même si enfermée dans sa chambre.

    La voilà d'ailleurs qui descend les escaliers, faisant la moue.

    – Je suppose que du coup, je vais devoir y aller à pieds ?, marmonne Laura en levant les yeux au ciel.

    – Oh ça va, t'en as pour dix minutes max !, je réplique. Tu croyais pas que j'allais faire ton taxi le jour de mon anniversaire ? T'avais qu'à naître avant, tu serais partie avec la voiture.

    Ma sœur a obtenu son permis à dix sept ans et demi, comme je l'ai moi-même fait il y a cinq ans. Toutefois, comme elle est née en octobre, elle n'a toujours pas dix-huit ans et ne peut donc toujours pas conduire seule. C'est triste, mais c'est comme ça.

    – Ouais bah merci, ça m'avance à quoi ? Enfin bref, passez une bonne soirée, à demain.

    – À demain, je réponds alors que Laura s'éloigne dans la rue.

    – Ça me fait toujours marrer de voir des frères et sœurs agir ensemble, commente Mathieu. Moi j'ai pas ce genre de problème vu que je suis fils unique.

    – La chance !, je m'exclame.

    Mon meilleur ami secoue la tête en riant.

    – Oui et non, je m'ennuie tout seul perso.