Chapitre 56

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À tous ceux qui se demanderaient ''alors, Axelle, t'as enfin grossi ?'', je n'ai qu'une seule réponse à vous donner : oui. J'ai pris près de six kilos depuis mon mariage, et ça ne va pas aller en s'améliorant puisqu'il me reste encore deux mois à tenir.

Cette année, Tom et moi fêtons Noël ensemble. D'ailleurs, mes parents et ma sœur sont venus à la maison pour être avec nous, ils sont arrivés hier soir. Quant à la famille de Tom... Elle ne devrait pas tarder à arriver, parce que ce soir, c'est réveillon en famille.

– Axeeeeeelle ?, fait la voix de ma sœur depuis le premier étage.

Je pousse un long soupir. Est-elle obligée de hurler à travers toute la maison ? Elle ne peut pas simplement descendre si elle veut me parler ?

D'un pas lourd, je monte les escaliers pour la rejoindre dans sa chambre. Elle a hérité de la deuxième chambre d'amis encore disponible, parce que la dernière a été transformée en chambre de bébé depuis longtemps.

Arrivée en haut, je prends une seconde pour récupérer mon souffle : j'ai de plus en plus de mal à faire des efforts, mon corps a changé et je n'aime pas vraiment ça. La seule chose qui m'empêche de détester mon allure, c'est de savoir que je suis comme ça parce que j'attends un bébé. C'est une raison suffisante pour me permettre d'aimer mon ventre de baleine.

– C'est quoi ton problème ?, je marmonne en entrant dans la chambre. Tu peux pas descendre, comme le font les personnes normales ? Ou au moins, envoie-moi un sms si ça te fait plaisir ! Mais en dix-huit ans d'existence, t'as toujours pas compris que hurler à travers la maison casse juste les pieds à tous les habitants ?

– C'est toi, arrête !, répond la voix de Laura depuis la salle de bain. On dirait maman, là.

Elle me cherche, là, c'est pas possible ! Je croyais qu'en atteignant la majorité, elle deviendrait un peu plus mature, mais c'est le contraire qui semble s'être produit.

– Bon, c'était quoi ton problème ?, je lâche en entrant dans la salle de bain.

Je ne prends même pas le temps de frapper, de toute façon si ma sœur avait voulu de l'intimité, elle n'aurait pas gueulé mon prénom avec toute la force de ses poumons.

– Je peux t'emprunter une robe ?

Je lève un sourcil.

– T'en as pas amené ?

Laura prend l'air innocent qu'elle arbore en général quand elle s'apprête à demander quelque chose qu'elle sait qu'elle n'obtiendrait pas en temps normal.

– Si, mais... J'en ai vu une dans ta penderie, et... Elle me plaît énormément !

Je lève les yeux au ciel avec un soupir. Mon sourire en coin ne trompe personne, j'en suis bien consciente, mais peu importe.

– Montre-moi de laquelle tu parles, déjà, et on verra après.

– D'accord, mais je suis en sous-vêtements, je vais pas traverser les couloirs comme ça...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que déjà, je l'ai attrapée et la tire en direction du dressing.

– C'est bon, Tom est en bas. Au pire, on croise papa ou maman.

À en juger par la précipitation de Laura, qui se jette sur la penderie la plus proche, elle a repéré la fameuse robe plus d'une fois. Elle la sort d'ailleurs, et tourne ses yeux suppliants vers moi.

– Hors de question, je lâche.

– Quoi ? Pourquoi ? Allez, s'il te plaît ! Elle est beaucoup trop belle pour rester pendue là !

HiddlestonerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant