Chapitre 3 :

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La rue où habitait Clément était juste un peu au-dessus mais il décida de me raccompagner jusque chez moi. Oui, je sais ce que vous pensez, ne le pensez plus !

Quand je me suis retrouvée seule chez moi, j'en ai profité pour mettre la musique à fond et pouvoir lire un livre en paix. Heureusement, ce n'était pas à moi d'aller chercher Nolan, mon petit frère, à l'école. Autrement j'aurai été bien en retard. Mes parents ont fini par rentrer, accompagnés de mon adorable, et ce n'est pas ironique, petit frère. Je suis donc descendue embrasser mes parents et serrer le petit garçon dans mes bras. Je précise que Nolan adore me faire des câlins, n'avais-je pas dit qu'il était adorable !? Je voudrais également vous arrêter sur le fait que mon père avait une réunion la vieille, donc je ne l'avais presque pas vu. Si je dis ça, c'est parce que juste après que j'ai reposé mon frère à terre il m'a demandé :

- Alors ma grande, ça a été ta rentrée ?

- Oui, oui ça va !

Ne me jugez pas, vous allez vite comprendre pourquoi j'ai répondu avec tant de lassitude à mon père.

- Allez, montre-moi ton emploi du temps !

Détrompez-vous, il ne cherche pas à étudier méticuleusement mes horaires pour savoir si j'ai beaucoup de travail ou quelque chose comme ça, non, absolument rien à voir.

- Tu as M. Boudron en professeur d'histoire de l'art !?

Et voilà, c'est le début des ennuis, vous allez tout de suite comprendre pourquoi.

- Oh ! Je vois que tu l'as demain ! Tu pourras lui dire que j'ai les billets pour l'exposition qui aura lieu dans la journée ! Et je vois que tu as Mme Brémont, tu pourras lui donner les livres que je devais lui prêter !

Ok, là c'est le moment où vous êtes complètement perdu et vous vous dites que mon père est fou. La réalité est pire, mon père est prof et encore pire que ça ? Il connaît presque tous les professeurs du département ! Et j'exagère pas, enfin si, peut-être un peu. Mais étant donné que mon père fait tous ces rassemblements de profs ou je ne sais quoi, il connait pas mal de monde. Y compris la quasi-totalité de mes profs depuis la sixième. J'étais affligée de constater que ses relations allaient jusqu'à l'université. Vous comprenez mon calvaire maintenant ?

- Oh...

Je tournai la tête vers mon père, toujours en train de scruter mon emploi du temps.

- Tu as M. Hart en option d'art !?

Là, je me suis mise à prier n'importe qui dans l'espoir d'entendre mon père dire un truc du genre : « Tiens ! Je le connais pas celui-là ! ».

- Ouais... grommelai-je vaguement.

- Il a fait une présentation dans une exposition l'année dernière, je pense qu'il fera un très bon professeur !

Vous avais-je déjà précisé que j'avais la poisse ? Evidemment, il fallait que mon père connaisse absolument tous mes profs, bien sûr ce ne serait pas drôle autrement. D'ailleurs vous, vous êtes en train de vous dire : « Elle en a de bonnes celle-là, si sa vie était banale ça servirait à quoi qu'elle nous la raconte ! ».

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