Chapitre 128 :

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Il avait regardé chacun des étudiants présents mais s'était attardé sur Laurine et encore plus sur Célia.

Plus personne n'osa prononcer le moindre mot. Yann afficha alors un petit sourire.

- En ce qui me concerne personnellement, peu importe ce qui me touche moi, tant que ça n'atteint pas mes proches...

Heureusement, c'était notre dernier cours de la journée et le discours de Yann les avait quelque peu calmés. La plupart sont partis assez rapidement après avoir récupéré un autographe ou fait un selfie. Alors qu'il en restait quelques uns, Clément s'approcha du fond de la classe où j'étais restée.

- Tu sors avec lui, n'est-ce pas ?!

Personne ne nous prêtait attention, j'ai lentement hoché la tête.

- Tu... Tu le connaissais déjà quand on était ensemble. Mais tu ne...

- C'est arrivé après notre rupture... Je te le promets. Écoute, Yann... Je veux dire Alexis m'a beaucoup aidé après ce qui s'est passé l'année dernière...

- Je vois... Il ne s'appelle pas Alexis ?!

- Son prénom c'est la seule chose qui lui reste de personnel, ne lui enlève pas ça à cause de moi s'il te plaît...

Clément jeta un coup d'œil à mon petit ami qui continuait de distribuer signatures et sourires.

- Ça restera entre nous, désolé si je t'ai fait peur. Je ne veux pas jouer les ex jaloux. Je vois qu'il te rend heureuse et ça me fait plaisir. Je tiens encore à toi, je voulais juste être sûr que tu étais heureuse...

- Merci...

Il me salua et s'éloigna. Je ne savais pas s'il s'agissait d'un hasard ou non mais Célia était la dernière à passer pour les autographes. Yann se redressa. Je savais qu'il était en colère même s'il était toujours aussi calme en apparence.

- Tu devrais t'en aller... marmonna-t-il.

- C'est vous le petit copain ? C'est pour ça que vous avez fait tout un petit discours sur la vie privée !? Vous ne voulez pas que tout le monde sache que le grand Alexis H. est gay !

- Je pensais que tout le monde méritait le bénéfice du doute, avec toi je n'ai plus aucun doute, tu es quelqu'un de profondément mauvais et aigri. Maintenant tu devrais sortir avant que je ne parvienne à convaincre ton professeur de porter plainte contre toi pour harcèlement !

Célia serra les poings avec frustration puis se mit à crier.

- C'est moi qui irait porter plainte, je dirais qu'il m'a harcelée, qu'il m'a forcée à ne rien dire sous peine de représailles ! Si moi je ne peux pas l'avoir personne ne l'aura !

Yann l'avait poussée vers la porte et refermé derrière elle.

- Si tu ne vas pas voir le doyen tout de suite, c'est moi qui le fait !

- Elle n'ira pas voir la police...

- Tu m'avais dit que ça allait mieux, que tu n'avais plus de problèmes... Ça va beaucoup trop loin, cette fille est complètement tordue, je ne laisserais pas faire une telle chose...

Il quitta la salle sans que Rémy n'ait le temps de le retenir. Nous lui courions après dans les couloirs. Ne connaissant pas l'université, il n'avait pas emprunté le chemin le plus court pour accéder au bureau du doyen. Il cherchait son chemin tout en fulminant. 

Il était entré sans attendre de permission, juste après avoir frappé énergiquement. J'étais légèrement essoufflée, je n'avais pas osé entrer dans la pièce mais ça importait peu parce que Rémy avait laissé ouvert en entrant à son tour.

- Baptiste ?! Tout va bien ?

- Je suis Yann, le frère jumeau de Baptiste et il faut absolument que nous réglions un problème de toute urgence !

- Yann...

Il ne regardait plus le professeur mais le doyen. Il avait l'air d'user de toute la force de sa volonté pour se maîtriser.

- Je veux bien vous aider, M. Hart mais...

- Une de vos étudiantes harcèle mon ami Rémy ici présent, et il faut que ça cesse avant que ça ne parte trop loin et que nous portions plainte contre l'établissement en même temps que contre cette jeune fille !

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