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Chapitre 97 :

Le lendemain de Noël, nous échangions les cadeaux avec les meilleurs amis de mes parents. Encore une journée passée à prétendre que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais je refusais toujours d'adresser la parole à mes parents, tout comme Nolan qui était toujours en grève visiblement.
Mon seul espoir résidait en Ulrick.

J'ai réalisé quelque chose de très important le jour suivant. Je n'avais pas besoin de croire en ma chance si je croyais et avais une totale confiance en certaines personnes. Les gens peuvent parfois accomplir bien plus de miracles que le hasard.

J'avais entendu la sonnette de la porte d'entrée mais je n'avais pas prêté plus attention que ça jusqu'à ce que j'entende des bruits de pas dans l'escalier. Nolan avait l'air content d'accueillir, dans sa chambre, la personne qui venait de monter, j'en ai déduit qu'il ne s'agissait pas de mes parents.

- Viens avec moi ! lâcha une voix grave s'adressant à mon petit frère.

Quelques minutes plus tard, le bruit de trois coups frappés au battant de ma porte retentissait à mes oreilles. Nolan se précipita dans la chambre, suivi par Ulrick. Je serrai mon frère puis mon cousin dans mes bras avec soulagement.

- Suivez-moi ! s'exclama Ulrick en nous prenant la main et en nous entraînant à sa suite au rez-de-chaussée.

Mes parents se tenaient debout bien droits derrière la table. Mon cousin s'est placé face à eux, devant nous. Il avait l'air furieux.

- Je vous préviens, ils vont arriver d'ici quelques minutes ! s'exclama mon cousin avec force.

Il avait prévenu la police ? Il était arrivé quelque chose de grave à Yann suite à ses blessures ? Je détestais cette idée. Est-ce que je voulais envoyer mon père en prison ? Je n'en étais pas certaine. Le détestais-je à ce point ? 

Il nous a entraînés à l'extérieur juste devant la porte d'entrée. J'ai senti, sans me retourner que mes parents nous avaient suivis. Une voiture bleue foncée que je ne connaissais pas s'arrêta au bout de la rue. Mais j'aurais été étonnée que la police se déplace avec des voitures civiles pour les arrestations. Quelqu'un était sorti du côté passager. Mon cœur manqua un battement. Yann se tenait à quelques mètres seulement. Ulrick me poussa doucement vers l'avant. Il ne m'en fallut pas plus, je me suis précipitée et l'ai rejoint en courant. J'ai ralenti quelques secondes avant d'arriver à sa hauteur. Ses côtes devaient toujours être fragiles, je ne voulais pas lui faire mal.

Ça n'a pas semblé le préoccuper, il s'empressa de me prendre dans ses bras. Je passais alors mes bras autour de son cou et enfonçais la tête dans son épaule. Notre étreinte me faisait tellement de bien que j'aurais aimé rester comme cela plusieurs heures. Yann a finalement relevé la tête. Il a posé son front contre le mien et m'a regardé dans les yeux. Nous sommes restés plongés dans le regard l'un de l'autre plusieurs minutes durant. Il a souri, ça m'avait manqué. En réalité, tout chez lui m'avait manqué. Nos lèvres se sont finalement liées, doucement, tendrement. Notre baiser a duré moins longtemps que je ne l'espérais mais je savais que nous étions observés. Il valait mieux ne pas trop provoquer mes parents. Yann m'a embrassé le front. J'ai attrapé sa main gauche et nos doigts se sont entremêlés. Nous avons avancé vers les autres, restés sur le pas de la porte. Yann boitait légèrement, sans doute à cause de ses côtes.

Ulrick était un génie et mon sauveur. J'avais eu raison de croire en lui et il m'avait apporté le plus beau des cadeaux.