Chapitre 73 :

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- Tu sais que c'était en pensant à toi que je l'ai réalisée, c'est normal que tu la récupères ! Par contre, il faudra attendre que j'ai fini de l'emballer...

J'ai rougi à sa réponse. C'était la première fois de ma vie que j'avais la sensation d'être aussi importante pour quelqu'un. Bien que ça me mette un peu mal à l'aise, ça me faisait aussi un bien fou.

Le dernier week-end avant la rentrée scolaire, mes parents et mon frère se préparaient pour un séjour express en Bretagne. Ma mère devait s'y rendre pour une conférence avec son travail et toute la famille avait décidé de l'y accompagner. Moi je ne pouvais pas y aller, j'avais un rendez-vous avec un galeriste le samedi en début d'après-midi et mes parents prenaient la route le vendredi matin.

Mon père terminait de charger la voiture. Mon frère sautait partout dans la maison excité comme une puce et ma mère vérifiait pour la dixième fois (au minimum) sa liste de choses à préparer et ne pas oublier. Et moi pendant ce temps-là, je leur préparais un petit déjeuner à emporter, plongée au cœur du chaos.

- Nolan tu as pris tes lunettes de soleil ?

- Il fallait les prendre ? Papa a dit qu'il pleuvait tout le temps en Bretagne !

Ma mère poussa un soupir d'exaspération en le pressa d'aller les récupérer.

- Chérie ? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que nous avons autant de bagages que cet été !? Pourtant nous ne serons que trois et nous ne partons que trois jours...

- Il faut être paré à toute éventualité !

J'avais le sentiment qu'ils ne seraient jamais prêts à partir. Les départs en vacances ou en week-ends avaient toujours été particulièrement difficile dans ma famille. Après encore plusieurs minutes, ils se sont empressés de récupérer leurs dernières affaires, m'ont embrassée en quatrième de vitesse et sont partis comme des flèches. Tout ça avant même que je ne termine mon verre de jus de fruits.

J'étais en train de m'habiller, à peine une dizaine de minutes plus tard lorsque la sonnette retentit. Sans doute avaient-ils oublié quelque chose. Je m'empressai de dévaler l'escalier et ouvrais la porte pour me retrouver face à un gigantesque bouquet de fleurs.

- Mademoiselle Nina Marlet s'il vous plaît ? a lancé la voix de Yann caché par toutes ces plantes.

Il a écarté le bouquet et j'ai pu voir son visage, enfin débarrassé de ses lunettes de soleil et à peine marqué d'une mince cicatrice blanche.

- C'est en quel honneur ?

- Je t'enlève ! Tout le week-end !

Il afficha un sourire malicieux. Je l'invitais à entrer et allais déposer les fleurs dans un vase, plutôt perplexe.

- Mais demain j'ai...

- Désolé mais ce sera pour la semaine prochaine, c'est un coup que j'ai monté avec l'aide de Rémy ! On pourra dire à tes parents que ça a été reporté ou qu'ils veulent un deuxième entretien, peu importe... Alors ça te dit ? Tout un week-end avec moi ?

Je restais bouche bée quelques secondes, je n'en revenais pas. Je finissais par lui sauter au cou.

- C'est génial !

- Fais tes bagages !

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