Chapitre 22 :

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J'étais au pied du mur au sens littéral comme au figuré. Je ne voyais plus aucune issue.

Une voix a retentit.

- Laissez-là tranquille !

J'ai vu une forme floue se dresser derrière mes agresseurs. Tout ce que j'étais capable de distinguer, c'était le haut blanc de l'inconnu. Il n'avait aucune chance face aux trois hommes, ils allaient le massacrer et on serait deux dans le pétrin.
Les trois hommes ont ricané bêtement.

- Dégage ! a dit l'un d'eux en riant de plus belle.

Le nouvel arrivant n'a pas bougé, il s'est même avancé, enfin c'est ce qu'il m'a semblé avec ma vision peu adéquate.

- Tu la veux pour toi tout seul, c'est ça ?!

- Laissez-la partir !

Ils éclatèrent de rire. L'un d'eux se leva et s'approcha du quatrième homme. Il semblait vouloir l'impressionner, visiblement ça n'a pas fonctionné. L'agresseur a frappé l'inconnu dans le bas du ventre et s'est écarté en pouffant. Il revenait vers les deux autres et moi, lorsque l'inconnu l'a attrapé par le bras et tiré vers lui. Il a fait un bond en arrière. Je crois que les deux hommes se sont battus, je ne voyais pas très bien, de moins en moins bien en réalité. Je luttais pour rester consciente. Les deux autres agresseurs continuaient de me maintenir contre le mur mais semblaient préoccupés par le sort de leur congénère. L'un d'eux a fini par me lâcher et se diriger vers les formes noire et blanche qui se mouvaient rapidement. J'ai entendu un choc sourd et des bruits de pas précipités qui s'éloignaient. L'homme en blanc s'était enfui, j'étais de nouveau à la merci des agresseurs. Je ne sais pas pourquoi, les autres ne sont pas revenus vers moi. Le troisième m'a lâchée et je l'ai senti s'éloigner. De nouveaux bruits de lutte ont retentis. Mon sauveur ne s'était visiblement pas enfui, il était toujours là, en train de se battre. Un cri a retentit, enfin plutôt un grognement de rage.

- On te retrouvera ! a lancé la voix d'un des agresseurs.

J'ai entendu leurs pieds marteler le sol en s'enfuyant. Je ne voyais presque plus rien, j'étais miraculeusement consciente mais incapable de distinguer quoi que ce soit. J'ai senti que quelqu'un se rapprochait de moi.

- Ça va ? a demandé la voix de l'inconnu.

J'aurai voulu répondre mais je ne savais pas quoi répondre et j'en étais incapable. J'ai tenté de me relever en vacillant, j'ai manqué de m'étaler de tout mon long sur le macadam. C'est l'homme en blanc qui m'a rattrapée, il m'a portée et emmenée hors de la ruelle. J'étais trop faible pour lui demander où il m'emmenait. Il a marché un peu avant de s'arrêter. J'ai senti qu'il me faisait monter dans une voiture.

- Non... ai-je murmuré trop faiblement pour que quiconque puisse l'entendre.

Je l'ai entendu entrer dans la voiture et démarrer. La route fut plutôt courte, il m'avait semblé que la voiture roulait assez vite aussi. J'étais dans un état de semi-conscience, ne voyant pas ce qui se passait autour de moi mais entendant et sentant tout. Mon sauveur a ouvert la porte de mon côté et m'a de nouveau portée. Je crois que nous sommes arrivés devant une maison. Il a tambouriné à la porte avec force, ou alors j'étais dans un état tel que tous les sons semblaient amplifiés. La porte s'est ouverte, je n'aurais pas su dire si c'était un homme ou une femme qui se trouvait derrière.

- Oui... Oh mon Dieu ! Que s'est-il passé ? s'est exclamée une voix scandalisée qui me paraissait familière.

- Elle a été agressée dans la rue... a répondu mon sauveur.

- Comment ça ?! s'est insurgé l'autre voix.

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