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Chapitre 131 :

- Quoi ?! Non jamais ! Vous ne croyez tout de même pas qu'il est responsable de ce qu'il s'est produit ! C'est parce que c'est un homme et qu'il est plus âgé, c'est ça !?

- Nous n'accusons personne de quoi que ce soit, je tiens juste à comprendre certaines choses... Je sais que ce qui vous est arrivé l'année dernière était difficile à surmonter et je veux être sûr que personne n'a profité de ce moment de faiblesse...

Il avait l'air sincère, il semblait avoir véritablement posé les questions par égard pour moi et non pour Célia.

- Je peux vous assurer que Rémy Vanne n'a jamais eu plus que des gestes de sympathie à mon égard. Je pense du fond du cœur que c'est un homme bien !

- Bien, on m'a dit que vous aviez été témoin de plusieurs échanges entre votre professeur et l'étudiante qui le harcèle, pouvez-vous m'en dire plus ?

- Je venais de terminer un cours particulier à la bibliothèque. Il lui avait donné rendez-vous plus tard pour lui demander de cesser de le contacter. Elle est arrivée en avance donc j'ai pu assister à la scène d'un peu plus loin. Elle lui a fait des avances, il a essayé de la repousser gentiment mais elle s'est montrée plus tactile et lui a fait une scène de jalousie. Pour qu'elle le laisse tranquille, il a été obligé de dire qu'il était gay. Elle est partie mais à la rentrée elle a répandu des rumeurs sur lui dans tout le campus. Tout le monde s'est mis à poser des questions à notre professeur. Quand Yann s'est présenté en classe il y a quelques jours, il a fait un sermon sur le respect de l'autre et de la vie privée. Elle a dû croire qu'il était son petit ami. Alors elle est venue le provoquer à la fin du cours et elle a proféré des menaces à leur encontre. Elle a dit qu'elle contacterait la police et raconterait que M. Vanne lui avait fait des avances et qu'il avait profité d'elle. Elle a aussi dit que si elle ne pouvait pas l'avoir, personne ne l'aurait...

Je reprenais mon souffle, et constatais que le commissaire avait pris des notes de tout ce que j'avais énoncé.

- Bien, merci Nina !

- Attendez ! osai-je l'interpeller alors qu'il se relevait pour me raccompagner.

Il se retourna et me sonda du regard, les yeux à nouveau plissés. Je prenais une profonde inspiration.

- Il n'aura pas d'ennuis, n'est-ce pas ?

- Comprenez que je ne peux pas vous donner de réponse claire, mais si cela peut vous rassurer, pour le moment notre attention est focalisée sur cette jeune femme...

Il me conduisit dans le hall où je retrouvais Yann. Ce dernier se leva et nous rejoignit aussitôt. Il me sonda du regard comme pour déterminer si j'allais bien.

- Je vous recontacterai si j'ai d'autres questions à vous poser, merci Nina... Au revoir M. Hart...

- Au revoir commissaire...

Nous lui avons serré la main puis Yann a pris la mienne et nous avons regagné la voiture.

- Je crois que Rémy va s'en sortir... annonçai-je.

Il hocha la tête avec ce qui ressemblait à du soulagement. Il me scruta attentivement.

- Comment tu te sens ?

J'étais encore et toujours sa priorité, malgré tout ce qui se passait autour et rien que pour cette raison, toutes mes angoisses disparaissaient.

- Je t'aime !