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Chapitre 55 :

Pour se venger, il a lancé un coussin au hasard dans ma direction. J'ai riposté et notre discussion s'est terminée en bataille de polochon. J'ai fini par me retrouver à ramper au sol pour récupérer un coussin. Au moment où je me retournais, je l'ai vu penché juste au-dessus de moi.

Il a lâché son coussin sans même y prêter attention. Il me regardait avec intensité. Je ne pouvais pas fuir son regard, ou même bouger, étendue au sol. Ses genoux bloquaient mes jambes. J'étais certainement plus rouge qu'une tomate.

- Nina... murmura-t-il

- Yann, je...

Il afficha alors un sourire malicieux. Je fronçai les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'aime bien t'entendre dire mon prénom. Et puis on m'appelle plus souvent Alexis alors ça fait du bien de se l'entendre dire !

- D'accord... Yann.

Il a souri, s'est penché vers moi et a collé ses lèvres sur les miennes. Il les a légèrement décollées comme pour voir si ça me dérangeait puis comme je ne bougeais pas, a continué à m'embrasser. Il bougeait imperceptiblement comme pour goûter à chaque millimètre de peau de mes lèvres. Je lui ai rendu son baiser. Comme s'il y voyait une ouverture, il a entrouvert les lèvres et effleuré les miennes de sa langue. Je n'ai pas eu trop longtemps à hésiter. Lorsqu'enfin nos bouches se sont déliées pour retrouver notre souffle, je n'avais qu'une envie, c'était qu'il recommence, que je sente à nouveau ses lèvres contre les miennes dans un baiser passionné.

Il n'a pas mis longtemps à exaucer mon souhait. A peine avais-je effleuré le coin de sa bouche de la mienne qu'il m'embrassait à nouveau pendant de longues minutes. Lorsqu'il s'est à nouveau écarté, il s'est laissé rouler au sol et m'a attirée contre lui. Il a passé une main dans mes cheveux en silence. J'aurai voulu rester éternellement dans ses bras de cette manière. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé mais le vibreur de mon téléphone m'a rappelée à l'ordre. C'était mon père.

- Nina ? Tu n'as pas oublié que tu devais aller chercher ton petit frère ?

J'ai regardé ma montre, il était 16h20, je n'y serai jamais à temps même si je m'y rendais en courant. Je n'avais pas vu le temps passer.

- Non, non je n'ai pas oublié ! ai-je tout de même répondu.

- Je m'inquiétais, tu n'avais pas répondu à mon message...

- Ce... C'est parce que j'étais sur la route !

J'ai fini par raccrocher. Yann s'est redressé derrière moi

- Je vais t'emmener là-bas, on y sera en cinq minutes !

On a repris la voiture et il a tracé sur la route.

- Ne t'en fais pas on sera à l'heure !

- Je sais mais Nolan ne peut pas nous voir ensemble... pas encore...

- Je me garerai de l'autre côté, il ne me verra pas !

On a fini par arriver et Yann a coupé le moteur. J'ai détaché ma ceinture et me suis apprêtée à sortir. Il m'a retenue et embrassée langoureusement.

- Tu sais que tes parents sont invités à la soirée de vernissage au centre d'exposition, j'y serai aussi, je préférais te prévenir moi-même...

J'ai hoché la tête, je l'ai embrassé lentement puis je me suis retournée et j'ai rejoint l'école en courant. Je suis arrivée tout juste. J'ai repéré Baptiste un peu plus loin, il m'a adressé un grand sourire. Je l'observais quelques secondes avec perplexité, il ressemblait vraiment en tout point à son frère, pourtant j'aurais été capable de les différencier en une fraction de seconde. Je ne parvenais toujours pas à savoir comment.