Art lessons

Chapitre 72 :

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Quand j'ai croisé ton regard ce soir-là, j'ai su tout de suite que c'était le coup de foudre. J'aurais dû quitter la fête de Rémy et venir te voir, tout aurait été bien plus clair pour tout le monde !

- Au fait, tu ne m'as jamais dit pourquoi tu avais l'air si triste ce soir-là !

- Oh... Je ne pense pas que j'étais triste, plutôt mal à l'aise. J'avais besoin de m'isoler parce que je ne voulais pas croiser Lucas, il faut dire que ça ne s'est pas bien terminé entre nous et je m'en suis toujours sentie coupable. Et toi pourquoi tu étais seul ?

- Je regardais les étoiles, j'aime bien observer le ciel, particulièrement la nuit !

J'affichais un sourire, j'avais moi-même toujours trouvé apaisant de profiter du spectacle que pouvait offrir les astres lorsqu'il faisait nuit.

- Ça t'a donné de l'inspiration ?

- Oui, mais pour être honnête, c'est toujours toi qui booste le plus ma créativité !

- Vraiment ?

Il sourit, se leva puis me tendit une main, m'invitant à le suivre. Il m'a emmenée vers sa chambre. La pièce était de taille moyenne mais assez grande pour une chambre. La tête d'un lit double était collée au mur du fond. Le couvre lit était bleu foncé. J'ai repéré une grande armoire à gauche du lit, un bureau de l'autre côté et une commode juste sur notre droite avec plusieurs coupes et trophées disposés au-dessus. Mon regard s'est posé sur le bureau, il y avait de nombreuses affaires à dessin. Des crayons de tous types et de différentes teintes, des fusains, des estompes, des feutres à dessin, des pinceaux, de l'aquarelle, des plumes et de l'encre... Et certainement encore plus de matériel précieusement gardé à l'intérieur de boîtes, mallettes et tiroirs. J'ai alors reporté mon attention sur les feuilles regroupées sur le bureau. Sur la première il y avait... moi. J'étais un peu gênée mais bien plus touchée.

- J'ai été beaucoup plus productif et efficace depuis que je t'ai rencontrée... commenta-t-il en suivant mon regard.

J'ai soulevé le premier dessin pour voir le deuxième, un oiseau y était représenté, un perroquet aux couleurs flamboyantes. Sur le troisième il y avait un volleyeur en train de réceptionner une balle en plongeant au sol.

- J'ai vu ça à la télé et j'ai trouvé ça tellement classe que j'ai décidé de le reproduire !

- C'est vraiment bien fait !

J'ai soulevé d'autres feuilles, une plage léchée par les vagues se dégradant du blanc et bleu pâle au turquoise; un œil aux différentes nuances de marron et vert, des mains enlacées. Arrivée à la dernière esquisse mon cœur s'accéléra. Il s'agissait probablement d'une ébauche pour l'un de ses tableaux. Celui que je préférais.

- À propos de cette œuvre... Je l'ai récupérée, je veux que ce soit toi qui l'aies !

- Tu... Tu n'étais pas obligé, c'est beaucoup trop...

- Tu sais que c'était en pensant à toi que je l'ai réalisée, c'est normal que tu la récupères ! Par contre, il faudra attendre que j'ai fini de l'emballer...

J'ai rougi à sa réponse. C'était la première fois de ma vie que j'avais la sensation d'être aussi importante pour quelqu'un. Bien que ça me mette un peu mal à l'aise, ça me faisait aussi un bien fou.