Chapitre 129 :

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- Une de vos étudiantes harcèle mon ami Rémy ici présent, et il faut que ça cesse avant que ça ne parte trop loin et que nous portions plainte contre l'établissement en même temps que contre cette jeune fille !

L'homme chauve était devenu livide à ces derniers mots. Je n'avais jamais vu Yann dans cet état de colère et je devais admettre qu'il devait faire peur à son interlocuteur.

- Calmons nous cher monsieur, calmons nous, expliquez moi ce qui s'est passé et nous prendrons les mesures nécessaires...

- Cette peste est tellement fasciné par Rémy que s'en est tourné à l'obsession, elle prend des photos à son insu, elle lui écrit des lettres, des messages. Comme il a tenté de gentiment la repousser, elle colporte des rumeurs sur lui, menace sa vie privée et maintenant de le dénoncer pour des actes qu'il n'a pas commis...

- Je vois mais comprenez que sans preuve je ne...

- Rémy ton portable ! coupa mon petit ami.

Il lui tendit avec un léger soupir. Yann, pianota quelques secondes sur l'écran avant de le mettre sous les yeux du doyen.

- Voici les captures d'écran des messages qu'elle lui a envoyé, et je suis sûr que la police trouvera tout un tas d'autres choses intéressantes en fouillant son propre portable. De plus nous avons un témoin oculaire si nécessaire...

- Comment ça ? Qui ça ?

- C'est le problème de la police ! Que comptez- vous faire ?

- Eh bien...

Il paraissait pris au dépourvu mais mon petit ami n'avait pas l'intention de céder. Il attendait une réponse claire.

- Eh bien... nous allons convoquer cette jeune fille et la confronter... Je crois que nous pouvons envisager un renvoi définitif...

- Envisager ?

Il attrapa le téléphone et le bras de son meilleur ami pour l'amener vers la sortie.

- Excusez-moi, nous allons passer au commissariat mais soyez assuré que nous reviendrons !

Il sortit de la pièce, entraînant avec lui le professeur, comme une tornade. Je leur courais après jusqu'à la voiture noire garée sur le parking. Une fois installé, Rémy lui jeta un regard en biais. J'avais peur qu'il ne se mette en colère à son tour et qu'ils ne se disputent.

- Yann, je pouvais gérer ça tout seul ! déclara-t-il d'un ton neutre.

- Je sais. Je suis désolé. Je me suis laissé emporter... Je ne supportais pas le regard malsain et le petit air suffisant de cette peste...

- Merci !

Ils avaient des liens solides, même s'il pouvait leur arriver d'avoir des différends il semblait qu'ils privilégient toujours leur amitié. Je les ai laissés aller au commissariat à deux. Je devais avouer que l'endroit me rappelait trop de mauvais souvenirs. Et je savais que ça tenait à cœur à Rémy de régler cette affaire lui-même comme il l'entendait.

J'ai attendu un assez long moment avant de les voir ressortir. Ils s'installèrent sans un mot. J'ai pris une profonde inspiration avant de poser la question qui me brûlait les lèvres.

- Alors, comment ça s'est passé ?

- Ils vont faire une enquête, en attendant, ils ont réquisitionné mon téléphone...

- Attends... Vraiment ? Mais s'ils fouillent dans toutes tes conversations... On s'est envoyé des messages pour les projets artistiques, tu ne risques pas d'avoir des ennuis à cause de ça ?

- Aucune idée. Mais il est trop tard pour faire marche arrière maintenant...

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