Art lessons

Chapitre 40 :

- Oui, je ne suis pas très clair... Je m'en suis rendu compte, Baptiste me le dit souvent...

- Baptiste ?

- Mon frère jumeau !

Je suis restée interdite un moment, je ne comprenais plus rien à la situation. J'ai fini par parvenir à poser la question qui me brûlait les lèvres.

- Mais... Et Yann et Alexis alors ?

- Oh oui, c'est vrai... 

Il afficha un air contrit avant de pouffer légèrement. La situation semblait l'amuser.

- Yann c'est moi, Alexis c'est... À vrai dire, c'est moi aussi ! Enfin, il n'existe pas vraiment. C'est juste le nom que j'utilise pour publier mes œuvres...

J'ai froncé les sourcils, j'ai ouvert la bouche puis l'ai refermée avant de trouver quelque chose à dire.

- Donc Alexis n'existe pas !?

- Non, en fait il s'agit de mon deuxième prénom, mon nom complet est Yann Alexis Hart, j'ai préféré enlever mon prénom de mon nom d'artiste pour préserver un minimum d'intimité...

- Donc, la personne avec qui j'ai eu cours la première partie de l'année était Baptiste Hart ?!

- Oui, en effet...

Je secouai la tête et me poussai à poser la question qui me trottait dans la tête depuis qu'il avait commencé ses explications.

- Quel est le rapport avec moi alors ? Comment se fait-il que vous me connaissiez ? On ne s'était jamais vu avant ?

- En réalité si, on s'était déjà vus en septembre, tes premiers cours particuliers étaient avec moi, tu te souviens de l'exposition ? J'y étais pour rencontrer un acheteur potentiel. Ton père m'a demandé pour te donner des cours. Quand je suis allé à Paris, j'ai demandé à mon frère de prendre le relais !

J'essayais d'assembler lentement les pièces du puzzle dans ma tête pour essayer de comprendre. Je me rendais également compte que mon père avait abordé un parfait inconnu pour lui demander de me donner des cours particuliers.

- C'est ce que vous vouliez dire à mon père mais qu'il ne vous a jamais laissé le temps de faire parce qu'il était trop excité... Vous vouliez lui dire que ce n'était pas vous mon professeur mais il ne vous en a pas laissé l'occasion...

Il hocha lentement la tête en signe d'assentiment avant de hausser les épaules.

- Mais votre frère m'a dit que son nom était Yann, quand il a remplacé Rémy un mercredi...

Il afficha un sourire et secoua légèrement la tête.

- C'est parce que ce n'était pas Baptiste mais bien moi. Je suis vraiment désolé que nos histoires t'aient causé autant de soucis. J'étais d'avis de te dire dès le début que nous étions deux mais je suis parti à Paris et en revenant, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de l'évoquer... Rémy m'a dit qu'il était préférable d'attendre le bon moment !

- Qu'est-ce qu'il a à voir avec cette histoire ?

- Rémy est mon agent, et c'est également mon meilleur ami...

- Pourquoi n'a-t-il pas pris le poste à votre place plus tôt lui-même ?

- Il était sur Paris avec moi à l'origine, jusqu'à ce que Baptiste nous appelle au secours !

Je hochai lentement la tête, les choses commençaient à devenir plus claires. J'hésitais cependant avant de poser ma question suivante.

- Et comment je fais pour savoir à quel moment qui était qui ?

- Je peux t'aider sur ce point-là...

Je n'oserai jamais lui demander lequel d'entre eux avait croisé mon regard ce soir-là. Mais il y avait un autre événement pour lequel je souhaitais savoir si c'était lui ou son frère que j'avais vu.

- D'accord... lequel a... qui a...

- Tu veux savoir qui est intervenu lorsque tu as été agressée ?

J'ai hoché la tête, incapable de formuler une réponse intelligible.

- C'était moi, je venais à peine de revenir de Paris à ce moment-là... C'est pour cette raison que j'ai souhaité te donner le cours particulier à la place de Rémy le mercredi suivant...

Je n'ai pas répondu. Il est resté silencieux quelques secondes.

- Le commissariat m'a contacté mercredi, ils voulaient que j'identifie l'un de tes agresseurs...

- On m'a demandé la même chose...

- Il va certainement être jugé, mais les autres sont toujours libres et même s'ils finissent tous en prison, je doute que tu ne sois soulagée...

Je n'ai pas répondu, je n'avais jamais autant parlé avec lui. D'un autre côté celui que j'avais pris pour lui n'était pas lui.