Chapitre 69 :

43 5 1
                                    

Mon cousin se résigna et s'en alla, tourmenté. Son meilleur ami se tourna vers nous, l'air contrit.

- Je suis désolé, j'aurais dû l'en empêcher... Je peux vous aider ?

- Merci, ça ira... a répondu Yann.

Tom a hoché la tête, gêné, il a fait demi-tour et commencé à s'éloigner avant de se retourner à mi-chemin.

- Je lui parlerai... Je suis certain qu'il ne voulait pas en arriver là !

Sur ces mots, il s'en alla définitivement. Je me tournais vers mon petit ami dont la paupière commençait à violacer.

- Ton œil, il faut...

- Tout va bien, ce n'était qu'un coup, j'ai une trousse de secours dans la voiture...

J'y récupérais ce dont j'avais besoin, nettoyais la légère coupure à son arcade, lui posait des strips et appliquais de la pommade sur son hématome. Mes mains tremblaient mais je m'efforçais de ne pas montrer à quel point j'étais bouleversée.

- Je suis désolé...

J'ai craqué, la boule dans ma gorge a explosé mais je suis parvenue à retenir mes larmes et contenir ma colère.

- Pourquoi tu t'excuses ?!

J'ai détourné le regard, ses doigts se sont posés sous mon menton qu'il a doucement ramené vers lui pour que je lui fasse face.

- Il fallait que je m'excuse... murmura-t-il doucement. Viens, on va aller s'installer tranquillement quelque part pour boire un verre, ça nous fera du bien !

Nous nous étions installés en terrasse, il avait mis des lunettes de soleil pour masquer son œil blessé. J'étais restée silencieuse m'efforçant de ne pas laisser mes émotions négatives me submerger.

- Comment tu te sens ?

- Je le déteste !

- Il a eu peur pour toi, il pensait te protéger...

- Pourquoi tu le défends !? Il t'a frappé, il ne nous a même pas laissés nous expliquer !

Il attrapa ma main et entremêla ses doigts aux miens avant de répondre.

- Il ne m'a frappé qu'une fois, il ne m'a pas passé à tabac. Je suis même presque certain qu'il regrette. Mais surtout, je ne veux pas que tu te laisses ronger par la culpabilité de ce qui s'est passé...

Après avoir réglé, nous sommes partis nous balader. Yann avait décidé de changer de sujet pour détendre l'atmosphère.

- J'ai un cadeau pour toi... lâcha-t-il soudain.

- Moi aussi je te l'ai acheté en vacances !

J'ai sorti le paquet que j'avais soigneusement emballé et lui ai tendu. Il s'est débarrassé du papier et à découvert une boîte, qu'il a ouverte. À l'intérieur, il y avait le bracelet en argent gravé à son prénom que j'avais acheté en Alsace. Il a affiché un sourire. Je savais qu'il aimait bien que je sois l'une des rares personnes à pouvoir l'appeler par son véritable prénom. Il l'a immédiatement enfilé et s'est penché pour m'embrasser.

- Merci, il est superbe ! Tiens, ça c'est pour toi !

Il me tendit un petit sac en toile. Je l'ai ouvert et glissé ma main à l'intérieur. J'en ai ressorti un pendentif en forme de cœur. Sur le cœur était reproduit une partie du tableau d'Alexis que je préférais avec les doigts qui se touchent. Il avait fait graver nos prénoms au dos.

- Merci, c'est... Comment tu as fait ?

- Ma sœur connaissait un bijoutier qui gravait des photos sur les bijoux métalliques. J'ai demandé si ça fonctionnait pour les photos d'œuvres d'art, je sais que tu adores ce tableau...

Je me suis tournée dos à lui, il a délicatement écarté mes cheveux et glissé le pendentif autour de mon cou avant de refermer le fermoir. Ses lèvres sont venues se poser dans le creux de mon cou.

- Je t'aime Nina !

Je me suis retournée pour lui faire face et j'ai posé mon front contre le sien, prenant une profonde inspiration.

- Moi aussi je t'aime Yann !

Art lessonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant