Art lessons

Chapitre 103 :

- Du calme, tu n'es pas encore débarrassée de moi ! Tu as encore quelques bons mois à me supporter ! Et je ne pars pas définitivement, je reviendrais t'embêter aussi souvent que possible !

Le lendemain, mon cousin m'avait déposée chez mon petit ami. Il était en train de nous servir à boire lorsque j'engageais la conversation.

- Viens, il faut qu'on parle... l'appelai-je.

Il fronça légèrement les sourcils mais attrapa les verres et vint me rejoindre dans le canapé.

- J'espère que je ne dois pas m'inquiéter... avança-t-il avec un demi sourire.

- Non, ce n'est pas ça...

Je prenais une profonde inspiration et sa main se posa aussitôt sur la mienne.

- Je suis désolée... commençai-je.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Je relevais finalement les yeux vers lui et exerçais une pression un peu plus forte sur sa main.

- Je sais que je ne parle pas beaucoup de ce qui se passe dans ma tête ou ce que je ressens et j'en suis désolée. Mais je te remercie d'être aussi prévenant et patient avec moi...

Il posa une main sur ma joue et afficha un sourire.

- Je sais que ce n'est pas facile à faire mais je sais que ça pourrait te faire du bien de tout laisser sortir, quand tu seras prête...

- Je... Je suis prête... Je sais que je peux me confier à toi !

Je prenais une nouvelle inspiration avant de me lancer.

- J'ai eu peur... peur de mon père. Je ne l'avais jamais vu aussi en colère. Il ne m'a pas laissé parler une seule fois et il a dit des horreurs sur toi. J'ai cru qu'il allait me frapper. Quand il m'a demandé mon téléphone et qu'il m'a privée de sortie. J'ai senti que je n'avais pas le choix. J'ai pensé à m'enfuir à un moment mais j'avais beaucoup trop peur de sa réaction s'il venait à me surprendre. Mais ce qui me terrifiait le plus, c'était qu'il ait pu t'arriver quoi que ce soit et que je n'en sache rien. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tenir autant de temps parce que j'avais l'impression d'être privée de plus en plus d'air à chaque seconde que je passais sans avoir de tes nouvelles... Je ne te l'ai jamais dit mais tu as changé ma vie, je ne sais pas ce que je serais devenue si tu n'avais pas été là pour moi...

Je reprenais mon souffle ayant peut-être peur d'en avoir trop dit, de l'avoir effrayé.

- Moi aussi j'ai eu peur... répondit-il.

Il marqua un temps de pause comme s'il réfléchissait puis poursuivit.

- ... J'ai eu peur quand j'ai vu ton regard alors que ton père me frappait. Tu as déjà vécu tellement de traumatismes, j'aurais voulu t'épargner celui-là. J'ai eu peur en n'ayant pas de nouvelles de ta part. Peur qu'il te soit arrivé quelque chose, peur que je ne te revois jamais. Ces douleurs là étaient bien plus insupportables que les douleurs physiques de mes blessures...

Il afficha un sourire. et posa sa deuxième main sur celle que j'avais de libre.

- Mais je serais prêt à braver l'enfer pour rester avec toi. Peu importe les obstacles, si on se retrouve toujours au bout du chemin...

- Tu aurais dû devenir poète... lâchai-je sans une once de moquerie.

- Je préfère rester poète rien que pour toi, après tout, tu es ma muse !