Sara se faisait consoler par Félice qui avait rabroué August avec indignation. La riche héritière savait que son copain était emmerdant, mais il fallait quand même faire preuve de compassion envers la boursière qui attendait désespérément des nouvelles de son frère. Bien entendu, le noble n'avait rien écouté. Son cousin Wilhelm, prince de Suède, était peut-être en mauvaise posture et les remontrances de Félice lui passaient, bien haut, par-dessus la tête.
La police avait débuté les recherches depuis quelques heures, déjà. Les chiens pisteurs étaient à l'affût de tout indice pouvant les mener dans la bonne direction. Malheureusement, les orages violents, qui ne cessaient de se succéder, n'aidaient en rien leur travail. La pluie effaçait toutes leurs chances de retrouver leurs odeurs. Pour ce qui était des traces, avec la journée complète à être envahie par des centaines d'élèves, la forêt regorgeait de milliers de pas qui pointaient dans une quantité infinie de directions.
La reine Kristina ainsi que son mari avaient été avisés, au beau milieu de la nuit, par le service de police. Courant jusqu'à la voiture, elle ne daigna aucun regard vers son chauffeur qui les transporta jusqu'au lieu de disparition. Le jour se levait lorsqu'ils arrivèrent enfin. Des journalistes avaient déjà pris d'assaut le stationnement où l'équipe d'intervention s'était campée.
— Ces crapules vont me faire vomir, ragea la souveraine. On ne peut même pas vivre ce moment entre nous.
— Ma chérie, cela prouve qu'ils ont de l'affection pour notre fils.
— J'adore ton innocence, mon très cher mari, lui répondit-elle en posant une main sur sa joue. Laisse-moi plutôt croire qu'ils aiment prendre le prince dans une situation difficile pour prouver au monde que la famille royale n'est pas parfaite.
— Et alors ! Aucune famille n'est parfaite. Pourquoi tiens-tu autant à la perfection ?
— Je suis la seconde enfant. Ne l'oublie pas. Mon frère est décédé à cinq ans. Ce n'est décidément pas ce que je souhaite, mais Wilhelm pourrait se retrouver dans la même situation que moi. Erik n'a toujours pas d'héritiers, ce qui fait que nos deux fils n'ont pas le droit au scandale.
— Pour le moment, tu devrais bien plus t'inquiéter pour la vie de Wilhelm que pour celle d'Erik.
— Crois-moi, je suis terrifiée. Dis-moi qu'il va bien aller. Tu es mon seul soutien face à ces hommes sans pitiés.
— Ça va aller, mon ange, ils ne savent pas combien tu es douce, au fond. Je resterai près de toi pour te soutenir. On y va ?
La reine hocha la tête et se composa un masque sans expression afin de tenir jusqu'au retour de Wilhelm.
*********
La situation était plutôt embarrassante. Simon avait embrasser le prince et ce dernier lui avait dit de ne pas s'en aller. Le bouclé avait repris sa place auprès du prince, mais leur discussion s'était complètement éteinte. « Il regrette de m'avoir dit de rester », se répétait-il. Il commença à tortiller ses mains entre elles, ne sachant pas comment agir autrement. Il se torturait la tête en se disant qu'il était un imbécile et qu'il aurait pu se retenir de fantasmer sur le prince. Parce que, oui, il fantasmait sans arrêt en sa présence. Savait-il combien de fois il s'était retourné pour parler à sa sœur dès qu'il sentait que son regard se dirigeait vers lui ? C'était impossible que le prince le remarque, lui, le pauvre boursier de l'école.

VOUS LISEZ
OB Royal
FanfictionWilhelm est le prince de Suède et second à la succession du trône, après son frère Erik. Obligé d'étudier dans un nouveau pensionnat, suite à un esclandre avec des camarades, le prince rencontrera Simon, issu du peuple et ouvertement gay. Lors d'un...