Simon et Wilhelm furent réveillés par l'infirmière qui venait prendre les signes vitaux du brun. Elle était entrée après avoir frappé, puisque Linda ne lui avait pas répondu. Elle avait cru qu'elle était peut-être tombée de sommeil, en veillant son fils aussi longtemps. En ouvrant la porte, elle avait été surprise de voir le prince, qui dormait, tout contre le jeune métis. Elle s'arrêta net et pensa à rebrousser chemin. Puis, elle se dit qu'elle devait faire son travail si elle ne voulait pas se mettre à dos Erik. Trouvant qu'ils étaient trop mignons dans leur sommeil, elle filma la scène avec son téléphone. Le brun avait déposé sa tête sur celle du prince et, ce dernier, avait la bouche entrouverte, bien collée au torse dénudé de son compagnon. À bien les regarder tous les deux, on pouvait aisément dire que le prince était aussi dénudé que l'autre; sa robe de chambre étant étendue au bout du lit.
Après avoir pris soin de remettre son téléphone dans son uniforme de service, la jeune femme souleva le poignet de Simon, comptant dans sa tête jusqu'à ce qu'elle fasse la même chose avec les signes vitaux du blond. Elle tenta d'être la plus discrète possible, mais elle avait quand même pris le côté blessé du prince. C'est un tout petit mouvement qui le réveilla en hurlant de douleur.
— Désolée, Monsieur ! Je ne voulais pas vous réveiller, s'excusa l'infirmière en penchant la tête.
— Oh ! J'ai dû m'endormir, répondit-t-il à son tour en se séparant brusquement de Simon.
— Ne vous en faites pas ! Je comprends parfaitement.
— Suzie, pourrais-tu aviser Linda, pour lui dire qu'il s'est réveillé, demanda Wilhelm en passant sa main dans ses cheveux.
— Bien sûr, Monsieur ! Pour votre information, le docteur passera vous voir bientôt. Il ne serait pas très heureux de constater que vous avez quitté votre chambre. Je vous conseille d'y retourner, déclara-t-elle avec un clin d'œil. Sinon, vous savez qu'il ira tout raconter à madame votre mère.
— Merci Suzie, c'est très gentil de me prévenir. Je t'en dois une sur ce coup-là.
Elle fit une petite courbette et lui demanda une dernière chose.
— Monsieur désire-t-il qu'on lui apporte son repas ?
— S'il te plaît Suzie. Simon, est-ce que tu as faim ?
— Je suppose !
— Peux-tu nous faire apporter nos deux repas ? Je serai dans ma chambre.
— Bien, Monsieur. Ce sera fait immédiatement.
— Merci Suzie.
— À votre service, Monsieur, répondit-elle avant de sortir.
Wilhelm se retourna aussitôt vers Simon qui n'avait pas l'air de bonne humeur. Il ne le regardait pas et, au lieu de cela, il triturait ses doigts dans tous les sens.
— Simon ? Qu'est-ce que tu as ?
— C'est à moi que tu poses la question ? répondit-il avec amertume.
— Suzie t'as fait quelque chose, pendant que je dormais ?
— Mais pas du tout ! Tu es idiot ou quoi ?
— Bah ! Il faut croire, parce que là, je suis un peu perdu. Tu me fais la tête alors que tout juste avant tu m'as... enfin... on s'est... Rrraa ! Tu vois ce que je veux dire.
— Tu n'es même pas capable d'assumer d'être avec moi, s'écria soudainement le bouclé. Tu t'es presque tiré par terre en comprenant qu'elle nous avait surpris ensemble. Et là, maintenant, tu n'arrives même pas à mettre des mots sur la branlette que je t'ai fait
— Shut ! Pas si fort !
— Branlette, masturbation, orgasme, continua le brun, un peu plus furieux.
— Ok, ok, tu pourrais essayer de me comprendre quand même. Je suis de la famille royale. Comment crois-tu que le peuple réagirait en sachant que le prince cadet est homosexuel ?
Simon ne fit que soulevé les épaules tout en gardant ses yeux rivés à ses doigts.
— Ça serait aussi difficile pour toi, que pour moi. Et ma famille, elle serait marquée de honte par ma faute. S'il te plaît, Simon, je ne veux pas qu'on se prenne la tête. On aura bien trop d'autres jours où on voudra probablement s'arracher les yeux parce que l'autre aura regardé un gars d'un œil trop intéressé.
— Tu es un gars jaloux ? demanda le métis en oubliant pourquoi il faisait la tête.
— Avec toi, je crois que je le serais.
— Qu'est-ce que tu veux dire, avec moi ?
— Toutes les filles se pâment à ton passage, alors si un gars te regardait avec trop d'intérêt, il se pourrait que ma mère soit appelée à gérer une autre crise nationale. Le gars se retrouverait probablement à l'hôpital parce que je n'aurais pas su garder mes poings dans mes poches.
— Le prince est un mec jaloux, confirma Simon en hochant la tête. C'est bon à savoir. Je saurai comment te rendre dingue, si on se chamaille tous les deux.
— Je ne veux pas qu'on se chamaille, répondit Wilhelm avec douceur.
— Désolé, mais je me suis juré que je n'aurais jamais honte de ma sexualité. Je peux te comprendre et tu as besoin de temps, je le sais. Par contre, je ne serai pas patient. J'espère que tu peux me comprendre aussi.
— Je vais parler à mes parents, mais je ne veux pas te perdre si je choisis de le faire quand ce sera le bon moment. Cela veut dire que je voudrais attendre de voir si ça collera entre-nous.
— Ok ! J'attendrai ! Tu as raison, on se connaît à peine.
— Hé ! Tu crois vraiment que je t'aurais laissé me faire une branlette si je ne croyais pas en nous, souffla le prince lorsqu'il prononça le mot « branlette ».
C'est avec des yeux souriants de bonheur que Simon se décida enfin à le regarder. Wilhelm avait osé prononcé le mot. Il lui avait dit qu'il croyait en leur couple. Il se jeta dans ses bras, en fait, dans son bras.
— Tu veux bien être mon petit ami ? demanda-t-il en l'embrassant dans le cou.
— Je veux bien, lui répondit le prince en l'embrassant à son tour.
Après un long moment à seulement s'enlacer, c'est sans conviction que le blond finit par se lever et qu'il laissa Simon seul dans le lit. Suzie avait raison, le docteur était très stricte et ne plaisantait jamais avec ses recommandations.
— On se retrouve après le passage du médecin.
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OB Royal
FanficWilhelm est le prince de Suède et second à la succession du trône, après son frère Erik. Obligé d'étudier dans un nouveau pensionnat, suite à un esclandre avec des camarades, le prince rencontrera Simon, issu du peuple et ouvertement gay. Lors d'un...