Successeur

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— Chers concitoyens, concitoyennes, nous avons le grand bonheur de vous annoncer que le regretté prince Erik, successeur de la couronne, a donné la vie à un jeune prince du nom de William. Sa fiancée de l'époque nous a fait la charmante surprise de nous présenter mon petit-fils lors d'une rencontre remplie d'émotions. Je vous demande donc d'applaudir le futur roi de Suède, le prince William.

La reine s'était tu afin de laisser les applaudissements s'exprimer avec joie. La conférence de presse avait pris par surprise la totalité des journalistes qui avaient réagi avec ardeur. Bien que Wilhelm ait prouvé son droit à la couronne, le pays tout entier avait pleuré Erik. Il était un leader né, que tout le peuple appréciait. De savoir qu'il avait eu un enfant, certes de façon illégitime, avait ravi la population.

Certains journalistes avaient relevèrent le fait que William était illégitime, mais la reine avait contré le tout en spécifiant qu'une loi était sur le point d'être mise à jour afin d'obliger les enfants illégitimes à être considérés aussi aptes qu'un autre, introduisant l'aspect des mariages de la royauté.

— Dites-moi franchement que vous ne reconnaîtriez pas votre propre enfant, s'il était conçu hors mariage, et je ne m'opposerai pas. Que dites-vous ? Évidemment que vous élèveriez cet enfant, parce qu'il est le vôtre, le fruit de votre amour avec l'être aimé. Nous travaillons depuis plusieurs années sur cette loi. Croyez-moi, comme l'a fait mon grand-père à l'époque, je me battrai jusqu'au bout afin que la personne qu'un membre de la royauté aime soit considérée, même si elle est du peuple. Depuis 1944, deux hommes ou deux femmes peuvent vivre ensemble dans notre beau pays et leur mariage a été autorisé en 2009. Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir les mêmes lois pour la monarchie ?

— Mais si un roi homosexuel venait qu'à être couronné, cria un journaliste, la lignée s'éteindrait.

— Sa lignée, peut-être, mais le frère ou la sœur ou peut-être même le neveu deviendrait alors son successeur. Dites-moi que vous n'avez jamais vu cela et je n'y croirai pas ? L'histoire est pleine de frères qui reprennent la couronne. Ce ne serait pas plus compliqué.

— Mais quelle est cette urgence d'admettre cette loi ?

— Tout d'abord, nous sommes des humains, au même titre que vous. L'amour ne suit pas un schéma défini. Nous sommes fait d'émotions et avons besoin d'un époux ou d'une épouse qui soit à nos côtés et nous aime, malgré notre difficile mandat. En second, cela fait six ans maintenant que nous nous battons pour cela. Erik en était l'instigateur. Il n'aurait jamais permis que nous renoncions à ce droit car son frère, Wilhelm, mon fils bien aimé, avait besoin d'avoir l'homme qu'il aime à ses côtés.

— Que dites-vous ? Le prince est gay ? Mais il est marié !

— Pour cette partie, j'aimerais que Wilhelm puisse vous faire part de sa vie, afin que vous puissiez juger par vous même.

La reine céda la place au blond qui l'entoura machinalement pour lui offrir un câlin de remerciement. Tout avait été révélé à la reine, hier. Tout était allé si vite que s'en était étourdissant. Il sourit finalement à sa mère avant de se diriger vers le micro. La salle s'était mise à s'agiter, explosant en un million de questions. D'un calme olympien, le prince souleva le bras pour faire taire son auditoire. D'un seul coup, la pièce devint encore plus silencieuse que la veille, dans la salle à manger.

— Bonjour à tous ! Comme mère vous l'a déjà communiqué, je me présente devant vous pour vous confirmer que je suis effectivement homosexuel et que mon mariage avec Félice sera annulé au cours des prochaines semaines. Je sais que vous devez vous poser plusieurs questions, mais aujourd'hui, la seule chose que vous devez savoir est que je suis gay et que j'aimerais vous présenter celui qui partagera ma vie à partir d'aujourd'hui.

Plusieurs journalistes murmurèrent entre-eux, essayant d'analyser les derniers mois de la vie du prince. Tous était confus. Il était toujours accompagné de Félice et d'Érika.

— Mesdames, messieurs, vous le connaissez déjà en tant que chanteur, mais laissez-moi vous présenter Simon, l'amour de ma vie.

Les murmures s'intensifièrent. Chacun connaissait effectivement le chanteur pour ses changements de partenaires incessant. Comment le prince pouvait, un seul instant, considérer le bouclé comme un homme pouvant faire partie de la royauté ?

Wilhelm tendit la main vers le chanteur qui la tendit à son tour avec un sourire rayonnant. En arrivant près de lui, il l'embrassa sur la joue et prit place au micro.

— Bonjour à tous ! Je sais que nous surprenons la totalité du monde aujourd'hui, mais soyez sans crainte, le prince et moi nous aimons depuis des années. Nous avons été séparés par la vie pendant trop longtemps et désirons maintenant profiter de cette seconde chance pour vivre notre amour au grand jour. Je promets au peuple que je vais soutenir Wilhelm, peu importe les épreuves qui pourront se tenir sur sa route. Je ne le laisserai jamais tomber, termina avec amour le jeune chanteur qui attira Wilhelm jusqu'à lui.

Le couple se regarda quelques secondes dans les yeux et se décida à s'embrasser devant les caméras. Ce n'était pas un baiser passionnel, mais juste ce qu'il fallait pour leur montrer qu'ils étaient réellement un couple.

— Merci d'avoir participé à cette conférence de presse. Notre famille va maintenant travailler à faire changer, pour le mieux, les lois désuètes de notre pays. Bonne journée à tous.

Le palais se vida et tout le monde se retrouva au petit salon privé afin d'évaluer comment le peuple réagirait.

Ce n'était pas exactement ce à quoi le prince s'était attendu. On le critiquait, lui, en mentionnant qu'il laissait sa femme et sa fille sur un coup de tête et que ce n'était pas normal, qu'en si peu de temps, il ait tout laissé tomber. Quant à Simon, on disait qu'il ne resterait pas plus de quelques jours en compagnie du prince avant de se lasser et de passer à quelqu'un d'autre.

— Je suis désolé, bébé. Ils croient que je suis un goujat alors que je n'ai fait que me languir de toi pendant toutes ces années.

— Ils diront ce qu'ils voudront. Nous deux, c'est pour la vie. Nous leur montrerons notre amour, peu importe les mensonges à notre sujet.

— Mais je dois repartir demain pour l'Amérique du Sud. Ils croiront que je suis celui qui te quitte.

— Comme je te l'ai dit, j'ai besoin de longues vacances. Je vais laisser un peu d'espace à Fée et August pour s'organiser. Il n'est plus question que je me sépare de toi, ne serait-ce qu'une seule journée.

OB RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant