Mais...

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Trois mois supplémentaires avaient passés. Les sorties publiques de Simon, en compagnie de différents hommes, tous plus beaux les uns que les autres, ne s'étaient pas arrêtées, au grand malheur de Wilhelm.

Au fil des ans, il avait certainement été l'amant de centaines de chanteurs et musiciens gays. Cela ne lui avait pas suffit et maintenant qu'il avait fait ses recherches, il savait que ses nouvelles conquêtes des derniers mois faisaient partie de la communauté du mannequinat. C'était d'autant plus difficile à gérer pour le blond. Que des beautés se tenaient à son bras. Alors que lui, il n'avait toujours été qu'un visage ordinaire; public oui, mais jamais il ne pourrait les battre question beauté.

Et à qui aurait-il pu en parler ? Comment avouer qu'il se levait la nuit pour espionner les moindres faits et gestes de Simon ? Il se sentait pathétique, mais aussi profondément déçu d'avoir espéré que Simon ait pensé à lui autant que lui se désespérait de ses bras. Quelques jours auparavant, il avait découvert que le chanteur allait performer à Stockholm, le soir même. Ce n'était pas dans sa tournée prévue, alors de le savoir ici, aujourd'hui, le rendait encore plus insomniaque que jamais.

On était très tôt le matin et Wilhelm n'avait définitivement pas dormi de la nuit. Alors qu'il sortait de sa chambre, il entendit Félice qui se fâchait sérieusement contre quelqu'un. Voulant vérifier ce qui se passait, il fut surpris de trouver August en compagnie de sa femme. Ce dernier semblait tout aussi de mauvais poil que la princesse, ce qui l'inquiéta d'avantage.

— August ? Que se passe-t-il ? Tout va bien ? demanda le blond, concerné par son cousin qui avait sursauté en l'entendant.

— Oh ! Tu sais, on a encore des petites discussions difficiles depuis que j'ai tout avoué, mentit-il sans que Wilhelm ne le remarque.

— Vous devez vous pardonner, à tous les deux. Ça ne sert à rien de tourner le fer dans la plaie plus longtemps.

— Ton cousin, était, est et restera un égoïste jusqu'à la fin de ses jours. Il nous a fait tellement de mal. Comment veux-tu qu'on s'accorde un jour ?

La jeune femme regarda August avec toute la mélancolie du monde sur ses épaules. Ce que Wilhelm ne savait pas, c'est qu'elle et August s'était réconciliés le lendemain de la blessure qu'il s'était infligé avec le verre. La semaine d'après, ils étaient de nouveau éperdument amoureux et redevinrent des amants. Il y avait quelques jours, Félice avait fait un test de grossesse. Sachant que ses règles avaient du retard et que leur première nuit s'était passée plutôt soudainement et que, par le fait même, sans protection. Ils avaient dû se rendre à l'évidence que la princesse était enceinte. Malheureusement, comme la dernière fois, ils n'étaient pas d'accord sur le fait de garder l'enfant ou pas.

Au contraire de ce qu'on aurait pu croire, c'était Félice qui ne voulait pas garder l'enfant. Wilhelm lui avait demandé de ne pas avoir d'enfants avec ses amants. C'était l'une des seules demandes qu'il avait faite et elle ne voulait pas faire un tel outrage à son mari. Ce dernier avait tellement souffert de devoir garder pour lui, le fait qu'il n'était pas le père d'Érika. Elle ne pouvait décidément pas lui faire un coup pareil, après ce qu'il avait fait pour elle.

Quant à August, sachant comment Érika était charmante et qu'il ne pouvait plus se passer de sa frimousse adorable, il suppliait Félice de ne pas tuer leur enfant. C'était ainsi que Wilhelm les avait retrouvés, se chamaillant pour ce qu'il croyait être de vieilles rancunes.

Sachant que tout ne pouvait être dévoilé pour le moment, August tenta de changer la conversation.

— Ne t'en fais pas pour nous. Nous allons finir par nous entendre. Il faut juste qu'elle réfléchisse un peu plus, tenta le lord en faisait un sourire entendu vers Félice .

OB RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant