Plus droit que droit

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— Wilhelm, tu dois comprendre que, maintenant, tu es celui qui héritera de la couronne. Tu dois être encore plus droit que droit. Le peuple te regardera différemment. Tu es leur futur roi. Chacun de tes actes sera une nouvelle épreuve qui prouvera au peuple ta valeur pour devenir leur souverain. Ils n'accepteront aucune incartade.

— Je ne suis pas Erik, maman. Je n'ai pas cette aura qui le rendait si parfait aux yeux de tous.

— C'est pourquoi j'ai décidé que August resterait à tes côtés à Hillerska. Sa mère le retirait car son nouveau mari a dilapidé le peu de fortune que lui avait laissé le père d'August. Ton cousin sera là pour t'instruire sur la manière d'interagir avec le public. C'est ce que je lui ai demandé en retour du paiement de ses études.

— Ne t'inquiète pas, grogna le prince héritier. Il ne fait que ça depuis mon arrivée à Hillerska. Par contre, je ne crois pas qu'il soit le meilleur des instructeurs. Il déteste le peuple. Sa rage est tellement profonde, qu'il a coupé les ponts avec sa copine qui entretien une amitié avec Sara, la sœur de Simon.

— Je sais qu'il n'est pas parfait, mais il est de notre famille. Tu as eu la chance d'avoir Erik pour te montrer l'envers du décor. Tu devras souvent choisir entre deux idées qui te paraîtront aussi bien l'une que l'autre. Ton cœur sera déchiré sans arrêt car tu ne peux pas faire plaisir à tout le monde. Un jour, tu seras roi. Le peuple attendra de toi que tu fasses un choix entre deux situations tout à fait convenables qui ne plairont pas à tous. Ta vie seras toujours ainsi, mon fils.

— Alors je cède ma place immédiatement. Je ne serai jamais capable de déplaire à qui que ce soit. Je n'aime pas les conflits. Tu le sais bien, maman.

— Mère ! Tu dois maintenant toujours dire mère.

— Je le fais en public.

— Tu n'as plus le droit à l'erreur, Wilhelm. Ce sera mère en tout temps, même si j'appréciais.

— Très bien ! Y a-t-il autre chose, avant mon départ ?

— Suzie a donné sa démission Elle ne se sens pas le courage de revenir au palais.

— C'est dommage, elle était excellente.

— C'est mieux ainsi. Erik n'aurait jamais dû en tomber amoureux, même si je comprends parfaitement pourquoi.

— Est-ce que tu comptes te battre pour les lois pour lesquelles il est finalement décédé?

— Pourquoi le ferais-je ? C'était son combat, qui n'a plus lieu d'être.

Le prince songea à Simon et à leur relation qui grandissait toujours. Il lui avait promis qu'il parlerait à ses parents de son homosexualité. Maintenant qu'il y était, il sentait que ce n'était décidément pas le moment de discuter de cela, quelques jours seulement après de décès de leur fils aîné. De toute manière, il avait cru les revoir seulement pour Noël. Il leur en parlerait à ce moment. Simon pourrait comprendre dans quelle situation particulière il se trouvait.

— Tu crois réellement que cela ne doit pas changer... mère ?

— Ce n'est pas le point. Je n'ai plus le goût de tout ça. Cela me rappelle trop Erik.

— Alors je vais faire mes bagages. On se revoit à Noël.

— Bien sûr ! Si tu le veux, tu peux inviter une amie. Tu sais que tu devras te marier un jour.

— Je vais avoir 18 ans dans deux semaines. J'ai encore du temps pour y penser.

— Ton frère le croyait aussi. Regarde maintenant où on en est. Son enfant aurait été l'héritier.

— Ne compte pas sur moi pour ramener une fille. Je vais plutôt me concentrer sur mes études. N'est-ce pas aussi important ? Le futur roi ne peut pas être nul, répondit-il sarcastiquement.

Sans se retourner, il quitta la pièce. Tout se compliquait. Il ne pourrait jamais avoir d'héritier. C'était impossible de seulement penser à une femme nue à ses côtés. Il préféra repenser à son beau Simon. Si cela n'avait pas été du décès d'Erik, ils seraient passés à un autre niveau, dans leur relation. Il soupira d'ennui. Comme son amoureux lui manquait, à ce moment. Heureusement qu'il repartait ce soir. Il ne supportait pas de dormir sans lui dans un si grand lit. Ils avaient pris l'habitude d'utiliser un lit jumeau pour eux deux, alors cet immense meuble lui rappelait sans cesse le vide que lui procurait l'absence de Simon.

Il pénétra à l'intérieur de sa chambre royale et ne perdit pas une seconde de plus. Le bouclé lui manquait beaucoup trop. Une fois tout son bagage prêt, il demanda à quitter sur le champs.

Dès qu'il arriva, il se précipita vers sa chambre où dormait déjà Simon. Il était absolument magnifique dans son sommeil. Il avait revêtu un des t-shirt de Wilhelm, probablement parce qu'il s'ennuyait tout autant que lui. Rapidement, il se doucha avant d'aller rejoindre le métis qui avait déjà réchauffé le lit.

Le prince enjamba Simon, souriant à ce simple geste. Ils avait déjà des habitudes de couple. Le blond au fond du lit et le brun au bord. Il se faufila sous la couverture et enlaça son copain. C'était la première fois qu'il pouvait le faire sans son plâtre et, franchement, c'était une sensation extraordinaire. Il le rapprocha un peu plus de lui et emmêla ses propres jambes à celle du métis qui sourit dans son sommeil avant de se coller au torse du prince.

Wilhelm passa doucement une main dans le dos de Simon, montant et descendant ses doigts le long de la colonne du brun. Leur proximité lui avait manqué, bien plus que ce qu'il aurait cru. Il respira les cheveux frais lavés de son petit ami. Il ne serait jamais prêt à laisser tomber leur relation.

La voix enrouée de sommeil du métis le surpris un peu, mais leur position, tellement confortable, resta la même.

— Je me suis ennuyé de toi, bébé.

— Je suis parti plus tôt parce que je ne supportait plus notre séparation.

Le blond sentit que Simon avait sourit tout contre sa poitrine. Ils n'avaient pas besoin de parler d'avantage.

OB RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant