Révélations

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— Suzie ? Tu te sens réellement prête à laisser William rejoindre notre famille ?

— Comme je le disais, je ne supporte pas le fait que tu sois obligé de te cacher pour aimer. Promets-moi seulement une chose. D'ici à ce que William soit en âge de se marier, j'aimerais que tu fasses passer la loi qui était si chère à ton frère. William doit pouvoir épouser qui il veut.

— Tout est déjà en place. J'essayais seulement de faire passer la loi pour les homosexuels en même temps, mais ils sont tellement ancrés dans de vieux principes qu'ils ne plient pas aussi facilement que je l'aurais voulu. Crois-moi, William épousera l'élu(e) de son cœur, uniquement.

— Bon alors, allons-y ! J'imagine que tes parents vont avoir de la difficulté à assumer.

— Tu es si loin de la vérité. À mon avis, mère sera aux anges. Il lui ressemble tellement. Elle ne pourra pas nier son appartenance à notre famille.

Ils arrivèrent dans la salle à manger, là où étaient déjà installés la reine ainsi que le prince consort.

— Mère, père, j'ai invité Suzie à nous rejoindre, ce midi. Nous avons chacun une annonce importante à vous faire.

— Suzie ! Ça fait si longtemps, s'exclama Kristina en se levant pour venir l'accueillir.

— Votre majesté, coupa le majordome alors que tout le monde se séparait enfin. Le chanteur Simon est à l'entrée et désire voir le prince Wilhelm.

— Oui ! Comme c'est parfait ! Wilhelm, n'est-ce pas que c'est parfait ? insista la reine. Je me souviens de lui, comme si c'était hier, avec son petit air taquin. C'était un jeune homme charmant. Pierre, faites-le entrer. Et ajoutez des couverts pour tous nos visiteurs.

— Bien, madame.

— Ah Suzie ! Désolée du dérangement. Mais voyons voir qui t'accompagne.

Kristina s'était décalée pour apercevoir le jeune enfant qui gardait la tête bien droite et qui tenait fermement la main de Suzie. Dès qu'elle découvrit ses traits, elle se figea sous la surprise. Ses yeux se remplirent d'eau avant de regarder son mari puis Suzie avec étonnement et espoir tout à la fois.

— Suzie... c'est...

— Votre petit-fils.

— Mon Dieu, souffla la reine en mettant une main sur son cœur.

— Il s'appelle William.

— Pourquoi ? Pourquoi tu nous le présentes seulement aujourd'hui ?

Kristina s'était agenouillée et passait une main sur la joue du jeune garçon. Il ressemblait tellement à son père.

— Je crois que, pour cette raison, je vais laisser Wilhelm vous annoncer sa propre nouvelle. Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas.

— Wille ! Tu as quelque chose à nous dire ?

— Oh ! Je crois que nous allons attendre Simon.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? C'est maintenant qu'il faut en parler. Simon ne fait pas partie de notre famille, voyons !

— Tu comprendras, mère.

— Je déteste ce genre de cachoteries. J'espère que ça en vaut la peine.

— Voyons ma chérie, expliqua le prince consort, notre fils n'a pas l'habitude de nous faire languir. S'il veut attendre Simon, alors nous allons l'attendre.

— Tu as raison, mon trésor. Désolée, mon grand. Je crois que j'ai un peu faim.

— On toqua à la porte et le majordome fit entrer le chanteur qui fut surpris d'être accueilli par autant de personnes.

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