Cool

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Six mois. Ce fut le temps que cela prit au sénat et au gouvernement pour définir la nouvelle loi ainsi que l'adopter. Quelques fondamentalistes durent se rétracter en voyant toute la grogne que le peuple avait contre les sénateurs et politiciens rebelles. Suzie avait fait tourner le tout en la faveur de Wilhelm, alors que ce dernier avait tenu sa promesse de permettre à son fils d'épouser la personne de son choix.

Bien sûr, les fiançailles de Simon et du prince restèrent secrètes jusque-là, mais il était pratiquement impossible, pour les fans du chanteur, de ne pas remarquer le nouvel anneau qu'il portait fièrement à l'annulaire.

Le prince suivit son beau bouclé, multipliant, du même coup, les visites officielles auprès des dirigeants de tous les pays qui faisaient partie de la tournée du métis. Partout, on l'accueillit avec respect. Chacun des chefs d'État étaient bien au fait du reportage préparé par la mère du futur roi de Suède. Un lien unique unissait le prince et le chanteur et tous pouvaient confirmer, au sortir de leur rencontre, qu'ils formaient un magnifique couple.

Était-il nécessaire de préciser que les premiers ministres, les rois, et tous les autres voulaient être invités pour la cérémonie de mariage qui ne fut dévoilée qu'à la fin de la tournée mondiale ?

On accueillit cette nouvelle avec engouement, bien que le dernier mariage princier eut été celui de Wilhelm. Le prince ne put que remercier, encore une fois, Suzie pour ce qu'elle avait fait. Il savait très bien qu'elle aurait pu sortir la vérité, des années auparavant, alors qu'elle était en colère et que Wilhelm se démenait pour sauver la vie d'Érika.

August avait aussi demandé officiellement la main de Félice. Cette dernière ne cessait de sourire depuis ce temps. Quelque chose d'inattendu se produisit alors que les deux couples rendaient la visite annuelle à Frank. Sur un coup de tête, Wilhelm offrit au vieillard d'être son témoin, ce qu'il accepta sur le champ. August, qui s'était attendu à être le témoin, ne fit aucune allusion. Il ne voulait plus être la cause de frictions entre le prince et lui.

Malheureusement, son silence pendant une bonne partie de leur visite ne surprit personne. Ils comprenaient tous que, pour lui, c'était quelque chose d'important auquel il n'aurait pas la chance de contribuer.

— Fais pas cette tête-là August, finit par dire Simon. Tu sais très bien que Wilhelm t'aime bien.

— Je n'ai aucune idée de quoi tu parles.

— Ouais...

— Ouais quoi ? On est grand. Tu peux bien me dire de quoi on parle ?

— Arrgggh ! Tu sais très bien de quoi je parle.

Simon regarda son fiancé qui se demandait s'il avait fait une erreur en faisant cette requête à son vieil ami. Soudain, le brun eut une idée à laquelle il aurait aimé ne jamais penser, mais voilà, il y avait pensée.

— J'arrive pas à imaginer que je vais faire ça, gronda le chanteur pour lui-même.

Les regards perplexes du petit groupe se braquèrent tous sur lui avec curiosité. Même celui d'August se teinta de questionnement, lui qui était plutôt placide depuis la demande de Wilhelm à Frank de devenir son témoin. Spontanément, le bouclé prit la main du blond pour se donner un peu de courage. Wilhelm serait heureux de ce qu'il s'apprêtait à faire et, si le prince était heureux, cela faisait son bonheur. Il se redressa convenablement et toisa August des yeux.

— Je sais que tu mourrais d'envie d'être le témoin de Wilhelm.

— Non, pas du tout, rouspéta le cousin en mentant très mal.

— Nous savons tous que oui. Et puisque cette place est déjà prise, je te propose de devenir mon témoin.

— Tu n'es pas sérieux, s'exclama August en se demandant si Simon n'était pas fiévreux.

— Ne me regarde pas comme ça. Je le fais pour Wilhelm, parce qu'il a fait un tas de sacrifices pour que les autres soient heureux. Aujourd'hui, c'est à nous de faire cela, pour lui prouver que nous sommes capables de faire des sacrifices pour lui.

Le cousin dévisagea Simon, puis le blond, qui portait fièrement un sourire en coin. Il revint à nouveau sur le chanteur, aussi incrédule qu'au début. Sa propre fiancée lui serra la main pour l'encourager à donner une réponse.

— Je ne sais pas quoi dire.

— Dis oui, râla le bouclé en roulant des yeux.

— Hé bien, je... c'est totalement insensé, mais puisque c'est pour Wilhelm, j'accepte, répondit le cousin encore un peu sous le choc.

— Cela mérite bien un petit verre de vin, s'exclama Frank. Je suis bien heureux d'avoir assisté à ce moment spécial. Vous voyez Wilhelm, il faut faire confiance à la vie. Elle vous réservera toujours de belles surprises.

— Je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à cela. Merci, min vackra, tu es vraiment extraordinaire.

— Et moi ? s'exclama August.

— Ne pousse pas trop, cousin. Je ne t'épouserai jamais, pouffa le blond en faisant une accolade au lord.

Sortit de nulle part, la petite Érika arriva en courant.

— Papa, papa, papa.

— Les trois hommes lui répondirent à l'unisson.

— Euuuu ! Papa Wil ?

— Oui ma puce ?

— Je peux aller jouer chez Nicolas ?

— Mais qui est ce garçon, demanda August ?

— C'est le fils du voisin, répondit Frank. Ils jouent ensemble à chaque année.

— Reste calme August, s'amusa Félice. Nicolas est un très gentil garçon.

— Qu'est-ce que tu en sais ?

— Il a sept ans, il ne peut pas être dangereux pour notre fille. En plus, Malin va toujours avec eux.

— Je t'aime bien August, mais je dois te rappeler que, depuis cinq ans, Érika est ma fille, pouffa Wilhelm. Tu as maintenant ton propre fils à gérer, pointant du même coup le poupon qui dormait dans sa poussette. Tu verras qu'une fille, en comparaison, c'est rien du tout. Je gère, tu sais.

— Oh ! Oui, bien sûr ! Désolé Wille.

— T'inquiète pas pour ça. Je peux comprendre. Mais tu verras, il est très gentil avec elle.

— PAPA ! Je peux y aller ? Finalement, c'est pas cool trois pères!

— Viens me montrer qui est Nicolas, répondit Simon du tac au tac. C'est moi le papa cool aujourd'hui.

Il prit la main d'Érika et courut avec elle jusque chez le voisin.

— Ton fiancé m'énerve, grommela August.

— Mais tu vas être son témoin. Alors, tu ne peux pas te plaindre davantage, plaisanta le prince en lui faisant un clin d'œil.

OB RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant