Chapitre 31

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Le jour suivant est tout aussi amusant. 

Fenyx emmène Gabriel à travers tous les quartiers bourgeois, il le fait manger à sa faim, il plaisante avec lui, tel un égal. Ensemble, les deux amis recommencent les faux braquages, multiplient les blagues faites aux bourgeois. Toute la semaine suivante, ils ne se quittent plus. Il n'y a pas un coin bourgeois qui n'ait pas subit une de leur plaisanterie.

Une après-midi, alors qu'ils prennent un goûter chez Fenyx, ce-dernier demande à Gabriel pourquoi il ne va plus au lycée.

- C'est comme ça... répond le jeune adolescent.

Même en insistant, Fenyx ne réussit pas à en savoir davantage. Il renonce à le questionner à ce sujet.

Le soir, Gabriel rentre tard chez lui et il croise rarement ses parents. Le matin, sa mère le questionne, un peu inquiète. Mais elle ne peut s'empêcher de sourire en voyant comment son fils s'est métamorphosé en si peu de temps. Le garçon maigre, avec autant de confiance en lui qu'un escargot sans sa coquille, a laissé place à un adolescent souriant, aux joues rose et ayant l'air épanoui. Salomé, bien que semblant toujours sur le point de s'évanouir, a également repris du poil de la bête. Sans doute grâce aux nombreux mets que Gabriel lui apporte. Ses joues sont un peu moins creuses. Cependant, Gabriel s'inquiète toujours autant au sujet de ce nouveau travail qu'elle pratique encore.

Ce dimanche matin, autour d'un copieux petit déjeuner, l'adolescent lui dit :

- Maman, tu peux arrêter maintenant, tu vois toute la nourriture que je peux t'apporter ? Tu n'as plus besoin de faire ce travail qui t'épuise !

Têtue comme une mule, Salomé fait non de la tête.

- Mon chéri, c'est impossible, ton père...

- AU DIABLE MON PERE !

Gabriel renverse sa chaise, sous le coup de l'émotion. Salomé se met à trembler, comme toujours lorsqu'elle veut à tout prix détourner la conversation. Mais cette fois, Gabriel n'a aucune envie de renoncer.

- Viens avec moi maman, partons loin d'ici ! Il y a des gens qui se battent maman, des gens qui se battent pour que les personnes comme nous retrouvent des droits humains !

Sa mère pose une main sur lui, elle le regarde comme s'il est imprudent d'avoir autant d'espoir.

- Alors, c'est ça que tu fais mon fils ? Tu te bats pour tes droits ? Tu deviens un délinquant ? J'ai vu les informations...

- Non ! Pas un délinquant maman, nous ne faisons rien de... sérieux ! Tout est sans danger et...

- Ça suffit Gabriel... c'est moi ta mère, et je te dis d'arrêter ! Tu vas finir en prison si ça continue et je ne me le pardonnerai jamais !

- Et toi qu'est-ce que tu vas devenir si j'arrête ? hurle le garçon. Tu vas continuer tes activités pour le compte de mon père, pour payer son alcool !

Salomé devient livide.

- Je n'arrêterai jamais ! poursuit Gabriel. Fenyx est mon ami et j'ai confiance en lui ! Il va tous nous sortir de là.

Le jeune adolescent quitte précipitamment l'appartement. Il se jure de faire sortir sa mère de ce trou à rat et de couper à tout jamais l'emprise que James a sur elle. Et sur lui.


Ce matin, il a rendez-vous avec Fenyx chez lui, dans le quartier ouest. Il ne connaît pas encore le programme de la journée, mais il a hâte. Il traverse lentement les bas quartiers, il est en avance.

Il remarque une petite silhouette assise par terre, devant la façade de l'immeuble voisin. C'est une fille, vêtue de haillons aussi sales que le sol. Gabriel s'approche et il reconnaît Mia, sa voisine. C'est une fille de deux ans plus jeune que lui, maigre et couverte de traces de coups. Son père la bat depuis qu'elle est petite et sa mère est décédée.

Son regard s'illumine lorsqu'elle aperçoit Gabriel.

FenyxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant