Chapitre 25

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Des lanternes multicolores se diffusaient sur toute la scène. Seule face à son destin, la jeune femme amadouait la bête, ce mafieux ténébreux au cœur noir, rien que par la gestuelle de son corps. La détective mouvait comme un cobra grâce à ce don surnaturel. C'est même son talent caché. Ses hanches ne mentaient pas au rythme de la derbouka, tout comme Shakira. Comme cet exemple, elle avait la capacité d'isoler son ventre et de bouger ses épaules. La danse orientale est un art dans la famille Kaddour. Chaque pays arabe possédait sa manière de danser, on ne dansait pas de la même manière en Turquie qu'au Maroc. En Algérie, le raï oranais n'avait pas les mêmes mouvements que la danse chaoui. Il y avait des techniques ancestrales pour ces musiques arabe et traditionnelles. Tout est une question de rythme. La danse est une façon de porter les couleurs de ses racines, de sa culture, de sa personnalité. Plus qu'une tradition, cette passion se transmettait d'aïeuls en fille et s'apprenait dès le plus le jeune âge. Nora avait débuté cette danse à l'âge de ses deux ans par sa famille, à l'époque où son grand-père était vivant. Les mariages et sa propre instruction lui avaient fait exceller dans ce domaine. Après des années d'apprentissage familiale et d'entraînement, autodidacte, l'algérienne était devenue une véritable professionnelle. Sans prendre de cours payants ou de tutoriels sur Internet, la détective avait ce talent unique de faire de grandes prouesses sur un parquet de danse.

Elle finit sa performance. Nora était divine dans ses tissus noirs et orientaux. D'une démarche féline, chevauchant le sol comme une panthère, la jeune femme gigotait sensuellement. Elle s'avança à petits pas, tout doucement afin de dompter l'aigle royal d'Arabie Saoudite. Elle observait ce prédateur à travers l'iris de ses yeux hazel. Rayan interrogea cette mystérieuse naïade aux allures de Shérazade. Il ne la quittait pas des yeux. Son visage l'interpelait :

— Qui es-tu ?

Les plus beaux fantasmes du PDG se réalisaient. La jeune femme, qui envahissait ses rêves, était face à lui en chair et en os. Épaules vibrantes, hanches... avec tellement de grâce, la femme méditerranéenne lui répondit d'une voix chaude et rassurante :

— Je suis l'auteure du petit mot que je t'ai donné sur la table de chevet de l'hôpital de Georges Sand.

— Tu veux dire que tu es ma femme ?

— Oui, confirme la détective, en balançant ses hanches.

— Je croyais que Natti est ma femme.

— Natasha est ton ex. Elle ne t'a jamais aimé contrairement à moi. Ça fait deux ans qu'on est mariés tous les deux !!! Révèle la jeune femme.

— Comment peux-tu le prouver ? Tu n'as jamais été là pour moi lors de mon accident surtout quand j'étais sorti de l'hôpital !!! Crie Rayan.

Cet phrase résonnait en la policière comme un glaive dans sa gorge. D'une voix franche et sobre, la jeune femme relata :

— J'ai été là pour toi lors de ce moment tragique. J'étais la première personne à pleurer sur ton sort si funeste. Je ne savais pas que tu étais vivant. Et je remercie Allah pour ça. Je te croyais parti pour un monde meilleur. Ça me faisait mal au cœur de te voir mourir. Tu sais ? J'ai pleuré pendant quelques heures en regardant notre album photo ainsi que nos alliances.

Le PDG regardait l'annuaire de sa main. Aucun anneau sur lui. Il demanda des explications à sa femme du Midi :

— Quel est ton nom ?

— La mystérieuse N c'est moi. Je me souviens très bien de chaque mot que je t'ai écrit : Si tu es vivant et qu'à cet instant, tu te rappelles plus de moi, je suis la femme de ta vie depuis trois ans. C'est une longue histoire. Mais ne t'inquiète pas. Tes souvenirs renaîtront petit à petit. Sache que j'apprécie tous nos moments que nous avons passé ensemble. Je t'aime.

Une Paire d'As (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant