Une Paire d'As (Tome 2)

Chapitre 65

Le milliardaire était là, devant la porte de son bureau, en train d'espionner sa belle détective.

Même combat. L'amour entre Rayan et Nora ne datait pas d'hier, c'était le best combo. Nora voyait son coeur s'emballer à chaque fois qu'elle vit son mari près d'elle. Elle fut encore émue de ce qu'elle venait de voir. Rayan avait vu beaucoup de mal dans sa vie, cette guerre lui avait forgé son incroyable personnalité. Il n'y a rien de plus beau qu'un homme qui avait fait tous les sacrifices pour sa famille et par amour.

Ce gentleman, au coeur noble, vit sa belle en train de regarder les souvenirs en lien avec son passé. Difficile d'ignorer le passé, mais la vie nous permettait de retrouver des objets oubliés du placard. Rayan ne s'en laissait pas de regarder son amour. Il lui caressa les épaules. Cette dernière rougissait. Nora resplendissait comme la lumière du jour. Cette dernière s'excusa aussitôt, d'une extrême politesse :

— Excuse moi, ce n'était pas mon intention de fouiller dans ton bureau. Tu n'es pas un suspect dans cette nouvelle enquête. Hier, tu m'avais parlé d'une période assez obscure de ton passé. Je voulais en savoir plus sur toi. Donc j'ai regardé ce mini-film et j'ai lu cette lettre. Tu m'intrigues tellement. Je....

L'ancien mafieux ne dit pas un mot. Rien que de prendre dans ses bras sa femme lui permettait d'enterrer définitivement cette hache de guerre. La policière fit un diagnostic de sa petite enquête sur ce qu'elle venait de voir. Il était temps de dire un mot sur le passé du milliardaire :

— J'ai vu ton mini-film Wolf Hound. Et dire qu'en 2012, je faisais encore mes études en droit. J'avais déjà entendu parler de cette guerre à Dubaï dans le journal de 20 heures sur TF1. Mais, jamais, je n'aurai cru à ce que ce soit, à ce point là, la dictature. Tu sais c'est quoi le plus surprenant ?

— Non ?

— De voir que mon mari est un véritable héros. Tu as sauvé des millions de vies. Tu es tellement brave. Quel courage !!! Jamais je ne serai cap à faire ça.

— Merci, ma belle. Toi aussi, tu as sauvé des personnes au Sagno Del Mar. N'oublie pas que tu es une héroïne. Je t'admire énormément.

— Ça me touche ce que tu me dis. J'ai aussi lu la lettre que tu as écrite à ta maman, Soraya. Whaou. J'ai adoré le passage où tu as écrit tes rêves, tes ambitions. Je ressentais aussi ton profond dégoût sur ta vie à Dubaï.

Rayan rit. Il mit sa main autour de la taille de sa perle rare. L'homme d'affaires lui confia quelque chose de très important, qui lui tient, particulièrement à coeur :

— J'aime quand tu lis en moi comme dans un livre ouvert. Tu arrives, comme personne, à ressentir mes émotions. Comme tu sais, vivre au Sagno Del Mar a toujours été mon vœu le plus chère. Mais te rencontrer, ma Youya, ça reste la plus belle de toutes les récompenses. Plusieurs fois, je te l'ai dit. Dès que la mairie m'a parlé de toi, j'ai eu un gros coup de cœur. Mon ange, tu est tombée du ciel. Avec toi, l'amour c'est vraiment trop bien. Tu me rends parano.

— Et toi, tu me rends accro. Chaque jour, tu me rends meilleure. Il n'y a pas de mots pour te décrire. Tu as ce pouvoir de m'apaiser, rien que par tes mots. Je savais que tu avais l'âme d'un grand poète. J'ai toujours su que tu avais ce don de bien t'exprimer que ce soit à l'oral et à l'écriture. Ton éloquence me fascine tellement. Quelle voix !!! Quelle écriture ! Quelle plume ! J'aimerai vraiment être aussi douée que toi pour écrire une belle lettre comme ça, avec de jolies phrases.

— In'challah, tu y arriveras. Tous les jours, il faut se perfectionner. Tu as déjà le talent de raconter et d'imaginer des histoires. N'abandonne pas ce que tu fais, même si tu as quelques doutes en toi, écoute toujours, ce que te dit ton cœur. Continue à escalader cette grande montagne.

— Tu as raison, dit la détective en caressant le visage de son fidèle acolyte.

Front collé contre celui de son amour, le milliardaire posa ses lèvres sur celles de sa belle policière. Il ferma doucement ses paupières. Le baiser devenait doux, puis sauvage. Quelques minutes plus tard, cette dernière demeura silencieuse. Ce dernier lui chuchota, en turc, un magnifique "je t'aime" :

— Seni istoyorum, ma hlel. Tu es ma reine. Tu es tellement belle que ce soit ta beauté et ton âme. Ô, Nora, tu es unique, à mes yeux.

L'algérienne rougissait jusqu'à la racine de ses cheveux blondes. Elle ferma, doucement, les yeux pour savourer ce moment délicieux. Le milliardaire embrassait tendrement le front de sa reine.

Cette nouvelle enquête s'était emparée de son énergie. Rayan ressentit l'émotion de sa belle :

— Quelque chose ne va pas, mon amour ?

— Je n'ai plus d'idée pour attraper Sabrina Sordo.

— J'ai peut-être une nouvelle idée, mais je ne sais pas si tu es d'accord.

— Je t'écoute, habibi.

— Et si on essayait d'attraper notre proie vers le lounge de mon casino ?

— Tu veux dire l'espace où les fêtes, version boîte de nuit, sont organisés tous les samedis soirs ?

— Oui, omri.

— Pourquoi pas. Je valide ta proposition. Nous sommes quel jour, aujourd'hui ?

— Samedi. Hé, ce soir, on danse !!!

— Et on va attirer, également, Sabrina dans notre piège. Fais gaffe à ce qu'elle vienne pas se frotter contre toi sur la piste de danse.

— Message reçu, cinq sur cinq, ma princesse. Je ferai très attention.

Rayan la serrait fort dans ses bras. Nora était sur un nuage de douceur. Elle anticipait sur la soirée. Elle réfléchit à un bon plan pour pêcher la grosse palourde. Et la détective ne manquait pas d'imagination pour réussir cette nouvelle mission, avec succès. Le plan de Rayan avait l'air d'être audacieux. Sabrina n'hésita pas, une seconde, à venir se trémousser sur la piste de danse. C'est sûr qu'elle prendra, à son cou, quelques victimes. Dans la vie, une tâche, si difficile, devait se travailler sur du long terme, sans précipitation.