Chapitre 36

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Un anniversaire de mariage exigeait du plaisir, beaucoup de jouissance. La réception se métamorphosait en un moment intime, loin de tous les regards, loin de tous les envieux. Un véritable orgie pour les amoureux !!! Rayan sortait le grand jeu. Nora ne calculait plus les dangers de ces flammes ardentes. La passion n'attendait pas. Cet amour sincère ne se terminera jamais. Il n'y aura pas de point final.

Quelles sont les règles de ce beau jeu de cartes qu'est la fusion de deux êtres humain qui s'aiment à la folie ? Écouter son cœur. Savoir dire "Je t'aime", se haïr, s'admirer, se promettre. Être Complices, patients, gentils. Rire, s'embrasser, grandir, se pardonner, se souvenir de l'un et de l'autre. Et surtout ne pas transgresser les limites de cette belle partie de cartes. L'amour se déroulait comme une partie d'échecs. Rayan profitait de sa vie avec l'objectif de ne pas perdre sa reine. Nora fera tout en son pouvoir pour protéger son roi au point de prendre des risques voir des sacrifices. La détective et son joueur de poker se fondaient au cœur de leur destinée, corps à corps, main dans la main. Ils possédaient en eux toutes les cartes en main pour faire de cette partie du jeu de l'Amour un moment exquis et gourmand.

Rayan plaqua sa femme sur le mur et lui dit :

— Ce soir c'est ton soir, ma Youya. Je vais te régaler.

Nora amadoua la bête en enlevant la veste écossaise de son amant. Elle lui caressait le torse caché sous la chemise blanche. Avec ses doigts, elle enleva le nœud papillon. Puis la jeune femme lui déboutonna la chemise de son roi. Elle lui susurre d'une voix d'ange tout en fixant ses lèvres :

— Contente toi, Monsieur Fatrouni, à bien faire tes devoirs en tant que mari.

— Tout ce que tu voudras, répond le milliardaire tout en s'emparant du menton de sa belle.

Au contact des lèvres de son amour, la policière se flambait dans la noirceur de la nuit. Rayan en profita pour l'aider à enlever ce magnifique caftan sans l'abîmer. Nora s'affranchissait de cette sensation brûlante afin de prendre le gouvernail. Ses sous-vêtements irradiaient les yeux noisette et étincelants de ce pdg. Tel un boa jaune citron, l'algérienne enroula avec ses bras son plus fidèle partenaire de crime. Puis, tel le Diable, elle chuchota doucement à l'oreille à son amant cette douce musique égyptienne qui émanait de sa bouche :

Ana bahebak kitir (Je t'aime beaucoup)

Nora opta pour un langage égyptien pour exprimer ses sentiments à son mari. Ce dernier répondit dans la langue vernaculaire de sa femme en algérien :

Ana gānīt. Nebrik bezef, habiba. (Moi aussi. Je t'aime énormément, mon amour).

Marié avec une Dz mettait du piment dans la vie de cet ancien mafieux. Nora gloussait telle une petite fille :

— J’adore quand tu me parles de cette façon.

Elle aimait quand Rayan lui complimentait. Ce dernier allongea sa belle sur l'étendue de ce beau champ de bataille. En amour comme au poker, à chaque affrontement, Nora devait s'affirmer contre ses propres fragments : son mari et elle-même.

Le premier round commença à la vitesse de l'éclaire. La détective prit l'avantage sur son homme en parsemant une farandole de bisous sur le cou. Ha ! Le cou ! N'importe quel être humain pouvait perdre la tête, rien que par un toucher. Par un grognement assez satisfaisant, le joueur de poker se contentait de déguster ce qu'il y avait face à lui. Chaque acte sensuel était comme un dessert. Ce soir, c'était un mi-cuit au chocolat. Ce biscuit coulait un chocolat au lait luxueux, gratifiant, fondant.

Nora était particulièrement spontanée dans sa gestuelle. Elle bascula son homme sur le lit afin qu'elle puisse prendre le contrôle dans cette partie de tarot endiablé. La policière sortit de la table de chevet, près du lit, les fameuses menottes qu'elle avait déjà utilisé dans ses premières expériences amoureuses avec son joueur de poker. Ce dernier fut enchanté de trouver cette paire de menottes. Nora avait réussi la dernière fois qu'elle a utilisé un tour de force assez remarquable. Grâce à ses souvenirs, l'ancien mafieux ronronna de plaisir :

— Oh ces menottes !!! Je me souviens comment tu m'avais attaché les poignets. On s'était bien amusés. Tu avais réussi, mia cara, à réaliser mon plus grand souhait cette nuit-là mais...

— Mais ? Répondit la policière en haussant un sourcil.

— Est-ce que tu t'es déjà essayé les menottes ?

— Ha !!! Je m'en souviens comme si c'était hier. Premier jour de mon boulot en tant que détective. Je voulais vérifier comment cette paire de menottes fonctionnait. Résultat, j'étais garrotée. Mes poignets étaient attachés pendant deux longues heures. Heuresement qu'Ahmed m'a aidé. Sans lui, je n'aurai pas avancer le premier jour dans mon job.

— Hé bien, ça me donne envie de ne plus les tester et de t'embrasser jusqu'aux étoiles et au délà.

Les tourtereaux continuèrent de se jouir jusqu'à l'épuisement. Après avoir atteint le sommum de ce combat assez brûlant, ils laissèrent leurs corps respirer. Rayan rabat les couverture. La policière était blotit contre le torse de son mari. Les amoureux échangèrent quelques anecdotes sur ce jour spécial : leur mariage. Nora commença à délivrer ses impressions au sujet d'un souvenir particulier :

— Te souviens-tu de notre nuit de noces ?

— Oh que oui, je me souviens de ce moment si particulier.... se rappelle Rayan en caressant tendrement les cheveux blonds de Nora.

— Pétales de rose, bougies parfumées, chocolats à gogo, partie de rami, thé au gingembre, jacuzzi... On avait tous dans la chambre au Casino JOA.

— Cette chambre était réservée aux nouveaux mariés.

— D'accord. Quel avait été ton moment favori dans notre mariage, habibi ? Demande Nora en scrutant son regard océan sur les yeux hazel de son compagnon.

— Je dirais la pièce montée. En réalité, c'était la partie de notre mariage qui nous craignait le plus mais au final tout est bien fini.

— Tout était parfait. Il n'y a pas eu de fausse notes.

— Est-ce que tu te rappelles de ce qu'on avait mangé ?

— Il y avait déjà un buffet avec des minis-pizzas, pain au thons.... En entrée, c'était des bricks algériennes à la viande d'haché. Et au plat, un tajine poulet et olives vertes, se remémorre la jeune femme.

— Je me rappelle de la danse de Kassim quand il avait voulu servi les boissons aux sagnois.

— Ah oui !!!! Il avait souhaité la bienvenue aux gawris à notre fête. On aurait dit une hôtesse de l'air à Air Algérie. Je me souviens encore de son accueil. Il a imité un sketch de Nawell Madani : Vous êtes chez vous mais n'oubliez pas que vous êtes ici chez nous. Puis, il a dansé et chanté le raï quand il leur a proposé les boissons. J'ai encore sa blague : coca, il y en a pas. Fanta, il y en a pas. Orangina, il en a pas. Lipton, il en a pas. Sprite, il y a en a pas. Nous avons le Selecto, c'est comme le Coca mais avec le diabète en plus. Alors qu'il y avait toutes les boissons, tout ça pour mettre en valeur le Selecto. Mdr.

— Vous avez le sens de l'humour !!! Je m'ennuie pas avec vous, sourit le PDG.

— Je suis contente que tu aimes ma culture. La plus belle victoire a été que tu découvres la Turquie ainsi que l'Algérie. Surtout mon Algérie, c'est un pays assez méconnu du monde. Et je suis ravie que tu aies pu rencontrer toute ma famille qui habite là-bas.

— J'ai hâte d'y retourner.

— Ha, une fois que tu es marié avec moi, tu es scellé à vie tel un gros cabas.

— Oui.

Nora baillait. Il était temps pour le couple d'éteindre la lumière. L'enquête était toujours en coup de route. Il fallait l'achever une bonne fois pour toute. La policière fit la promesse de protéger son mari jusqu'au bout de l'investigation. L'amour demandait des sacrifices, énormément de sacrifices.

Une Paire d'As (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant