Chapitre 63

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À la villa de Fabrégas, la détective visionnait, dans le hall de la maison, un tableau pas comme les autres difusait sa beauté grâce à deux beaux sourires.

Un magnifique cadre photo sublimait les couloirs en marbre blanc de la villa mauresque du propriétaire du Casino JOA. L'image illustrait le mariage des tourtereaux, Rayan et Nora, qui datait de trois ans. La photographie avait pris au Parc de la Méditérannée de Six-Fours. Dans ce bonheur infini, la détective ne voyait plus le temps passé depuis qu'elle s'était mariée à son plus fidèle acolyte. Certes, l'amour s'inscrivait dans la durée mais cela demandait énormément de soin et de patience. La passion amoureuse était comme un beau vase chinoise qui ne doit pas se briser en mille morceaux.

Nora ne se réalisait pas du temps qui passe :

— Trois ans ? J'ai l'impression que notre mariage date d'hier.

— Toujours pas remis de notre longévité, ma détective ?

— Non. Mashallah, nous sommes l'exemple du couple parfait.

— Comme le dit Barbara dans sa chanson Dis, Quand Reviendras-Tu ? le temps perdu ne se rattrape plus.

— Tu as raison, jouissons de notre temps à fond.

Cette immense photo montrait le couple uni par les liens du mariage. Le coeur de Nora battait la chamade. Soudain, la détective sentit sa main caressée délicatement par des doigts. Sur ses épaules nues, un sacrifice inconcevable : le plaisir d'aimer. Nora pouvait sentir dans son cou une pluie de tendre baisers ainsi que des mains. La jeune femme pleurait de rire :

— Hi, hi !!!! Arrête, Rayan !!!! Tu sais bien que je suis sensible aux chatouilles !!!!

— Mais c'est pour te combler, ma belle Youya.

— Arrête de jouer les grands méchants loups. Tu finis par devenir un disque rayé en citant Le Petit Chaperon Rouge.

Rayan rit. Il scella, sans hésiter, ses lèvres à celles de sa belle. Puis, il mit son avis sur leur couple :

— Elle est cheba notre histoire, habiba.

— C'est vrai qu'elle est cheba, notre love story.

— Et elle serait encore plus belle si on prolongeait notre nuit, insiste le milliardaire en lui donnant sa main.

— Avec plaisir, mon amour. Je te suis, chuchote Nora en le suivant jusqu'à la chambre.

Arrivés à la chambre, la température augmenta. La partie de rami sur le lit commençait sur les chapeaux de roues avec le déshabillage. Rayan et Nora s'amusaient comme des petits enfants. Le couple se prit dans une étreinte folle. Le milliardaire souffle sur les cils de sa dulcinée, sa bouche tout près de la sienne. Des mots d'amours en arabe traversaient jusqu'au tympan de l'oreille. Ses mains se baladaient sur le corps, fort menu, de la belle méditérranéenne. Telle la vague bleue, elle surfait. La détective se cambrait, tête en arrière. Le duo de choc était prêt à décoller pour un tour du monde.

Quelques instants plus tard, après le décollage et le septième ciel, venait l'atterrissage. L'amour, ça va, ça vient, un peu comme un avion qui fait un road trip. Avant de dormir, une petite discussion, entre amoureux, ne se refuse pas après un bon sport. Pour être proche de son mari, Nora adorait lui parler de tout et de n'importe quoi. Une bonne complicité passait le plus souvent par quelques confidences. La tête de la détective se posait contre le torse de son ancien gangster favori. Elle lui caressait son visage. Rayan, songeur, touchait les cheveux de sa belle. La lieutenante remarqua ce petit détail :

— À quoi tu penses ?

— Je réfléchis à mon passé. Il y a eu un moment dans ma vie où j'ai dû piloter des avions de chasse.

— Tu veux dire de vrais avions de chasse ? Un peu comme Tom Cruise dans le film Top Gun !!! S'extasie la jeune femme en pensant au cinéma.

— Un peu.

— Et c'était quand ?

— Oh, ma douce lumière de ma vie, j'étais jeune à l'époque. Très tôt, je me suis confronté à la réalité.

— Il y avait eu l'Apocalypse à Dubaï ? Questionne la détective.

— Il y avait eu la dictature. Beaucoup d'émirates rejetaient la Mafia Body. Avec Justin, on avait dû se battre pour survivre, dit Rayan d'un ton solennel.

— Whaou... Rien qu'en voyant ton charisme, ça ne m'étonne pas. Vois tu, mon grand-père avait eu l'occasion de combattre pour la France. Comme toi, il a vu la violence, la mort... ces choses horribles qui lui ont forgé son esprit pour devenir une meilleur personne.

— Et comment il a rencontré ta grand-mère ?

— Ils étaient voisins, une belle complicité. C'était le déclic pour ma mouima, un peu comme moi avec toi. Il a vécu au Sagno Del Mar pendant sa retraite. J'ai eu ce privilège de le connaître jusqu'à mes trois ans. Et toi, comment c'était ces moments sanglants à Dubaï ? Dit Nora, curieuse.

— Mon objectif était de protéger ma famille. J'avais déjà perdu mon père mais je ne voulais pas perdre ma mère.

— Vous êtes des héros !!! Je ne sais pas comment vous avez fait pour survivre à toute cette violence pendant des jours et des jours.

— Disons que la famille nous aide à rendre meilleurs et à survivre face à ce monde dangeureux, explique Rayan en caressant l'épaule nue de sa femme avec son doigt.

Elle bécotait tendrement la joue de son homme. L'ancien mafieux lui embrassait tendrement ses lèvres.

— Il est temps de dormir, ma belle. Demain, il faudra attraper notre voleur.

— Tu as raison. Sabrina sera dans nos filets. Je compte sur toi.

— Il n'y a pas de problème, habiba. Je te dis bonne nuit.

— Bonne nuit, Rayan. À demain.

Quelques minutes plus tard, le milliardaire dormait profondément comme un loir. La nuit fut longue. Le passé de ce dernier tourmentait la jeune détective. Nora avait une idée en tête : fouiller le bureau de l'ancien mafieux pour chercher des indices. Lorsqu'une personne tourne la page sur une période sombre de son passé, il suffit d'un simple détail, comme une image ou un film, pour faire revivre des émotions. Les blessures du passé se cicatricent sur la peau pour toute l'éternité. Fouiller le passé et la mémoire, c'est trouver son origine. C'est pour cela qu'il ne faudra jamais lui tourner le dos.

Une Paire d'As (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant