Arrivés au Casino JOA, le propriétaire des lieux décida de laisser sa belle sur les lieux. D'une voix sèche, Nora l'interpela :
— Où est-ce que tu vas, Rayan ?
— J'ai besoin de me ressourcer. Je te retrouverai toute à l'heure pendant la soirée cubaine à vingt heures, dit-il d'un air mondain.
— Il y aura une fête ? Une soirée cubaine ? Rayan !!!! Hurle la policière.
Nora resta seule dans la salle des jeux. Sans dire un mot à sa femme, le propriétaire monta à l'étage pour se changer dans la chambre du Casino. Il enleva son costume noir. L'ancien mafieux opta pour une chemise verte et rouge très baroque, des chaussures Valentino. Cheveux plaqués à la laque, il décida de camouffler son regard émeraude avec des lunettes de soleil.
Rayan dissimula son visage sous une autre identité pour découvrir la nostalgie de sa dame de coeur. Il modula sa voix. Comme quoi, l'amour pouvait prendre de multiples facettes. Le saoudien ne voulait pas que sa lieutenante le prenne dans son propre jeu, sinon il serait hors-jeu, sur le banc de touche.
À la salle de jeux, Nora s'ennuyait à force de regarder les gens qui jouaient aux cartes. Soudain, un inconnu entra en scène. Rayan fut méconnaissable. D'une voix grâve et rouillé, il parla avec la jeune femme tel un vieux père qui vient consoler sa fille :
— Vous devrez être la grande détective Nora Kaddour. Enchanté, je suis un plus fidèle client du Casino JOA. Mon nom est Bart Troysword.
— Enchanté, Monsieur Troysword.
— Vous m'avez l'air un peu triste ?
— Pas du tout. Normalement ceci n'est pas vos affaires, dévisage les yeux de l'algérienne sur l'inconnu de la tête au pieds.
Rayan passa inaperçu sous le regard envoûtant de la jeune femme :
— Et si je vous propose une partie de Menteur ? L'accepterez-vous ?
— Je ne sais pas. Je n'ai pas le don de jouer aux cartes.
— Selon le propriétaire des lieux, vous devrez être une grande prodige à ce jeu. En plus, cela ne devrait pas être facile pour vous de retrouver ses repères au sein d'une ville méconnue du monde.
— C'est vrai... déclare la lieutenante d'une voix hésitante.
— Acceptez ma demande, chère Nora. Je suis sûre que vous retrouveriez le goût de jouer aux cartes, propose l'homme d'affaires sous son déguisement.
— D'accord, crie-t-elle déterminée.
La détective ainsi que son conjoint déguisé jouèrent au Menteur. C'est un jeu de cartes à deux joueurs de bluff où l'objectif était de se débarrasser de toutes ses cartes. Bart Troysword distribua les cartes une par une par une. Le duo de choc avait le même nombre de cartes. S'il restait des cartes, ces dernières n'étaient pas utilisées au sein de la partie mais c'était le cas.
Pour corser un peu plus la partie, Rayan révéla son pari. D'habitude, ce n'était son genre de miser sur une récompense mais ce dernier voulait, absolument, analyser l'état de sa policière :
— Voilà le deal, Mademoiselle Kaddour. Si je gagnais ce jeu, vous n'auriez pas le choix que de me révéler ce qui vous chagrinait au fond de votre âme. Si vous gagniez, je vous laisserais votre tranquillité.
— Marché conclu, accepte la jeune femme en serrant la main au mystérieux inconnu.
En tant que donneur, Rayan posait une de ses cartes sur la table. Il annonça le mot "pique". Nora mit une carte face cachée et révéla la couleur demandée : "coeur". Son mot était faux, telle est la règle d'or du jeu. Le mystérieux Bart Troysword posa à son tour une carte face cachée. Avant que la carte ne soit couverte, n'importe des deux joueurs pouvait crier : « menteur » ou « tu mens ». La dernière carte retournée, Rayan posa son ultime carte. Il analysa, derrière ses lunettes noirs, le visage de sa femme. Cette dernière baissa son visage sur le jeu. Il lui annonça le mot "menteuse", Nora avoua à ce vieux monsieur :
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Une Paire d'As (Tome 2)
Любовные романы"Selon une grande passionnée de la littérature, il faut toujours jouer loyalement quand nous avons des cartes en notre possession. La vie est un jeu de cartes dont le geste ne fait pas qu'un atout majeur. Le Hasard bat cette vie de cartes.Toi et moi...