Une Paire d'As (Tome 2)

Chapitre 28

Toute la ville du Sagno Del Mar était dans le noir. Avec son compagnon et sa voiture, Nora roulait dans les rues de la ville. Le silence régnait. Dans l'obscurité, la ville dormait. Nora refait le monde par le sens de la justice. Arrivés au casino, le Mal attendait les porte-paroles du Bien. Karim siffla quelques paroles en l'air :

— Tiens, tiens, tiens, on dirait que le Sagno Del Mar a perdu sa luminosité.

— Remettez de la lumière !!! Braille Nora en fonçant droit sur eux pour les frapper

— Calme toi, zina, dit Rayan en retenant sa femme entre ses bras.

— On est là pour gagner ce tournois, ricane Natasha.

— Si on gagne, vous remettrez les lumières en marche.

— Soit et si nous gagnons, on laissera le Sagno Del Mar dans le noir.

— Marché Conclue.

Le couple n'avait pas peur de ces vilaines canailles de la Mafia. Tout ce qu'ils souhaitaient c'est de rendre à la ville du Sagno Del Mar ses lumières et sa vivacité. Tout ce tournois monstrueux rendait la détective complètement dingue. Minuit, l'heure du crime, l'heure parfaite pour une troisième partie de poker. Avec la Team As, Rayan était motivé à révéler à ses ennemis les cartes qu'il avait sous son pied.

Karim mit en place la partie sur la table de poker. Il annonçait le jeu d'une voix menaçante, flippante :

— On va jouer au Tamalou.

Le Tamalou appelé Gabo était un jeu de cartes originaire du Moyen-Orient, très connu à Dubaï, le pays natal du propriétaire du Casino JOA. Chaque joueur disposait de quatre cartes formant un carré parfait. Cette disposition ne doit pas changer : tout reste ainsi pendant le déroulement de la partie. L'objectif est de marquer moins de cinq points que les méchants.

Nora jeta un oeil discrètement sur ces deux premières cartes sous les ordres de son mari, par le jeu de regard. Le silence était solennel pour ne pas

Le duo de choc était prêt à prendre le risque pour tricher dans cette partie afin d'aider la ville. La policière piocha une carte et la reposa dans la défausse. Elle lit le pouvoir de la carte piochée : numéro 7. La détective était toujours attribuée à ce chiffre. C'est le symbole de sa date de naissance. Nora était née à la même date que Georges Perec : le 7 mars sauf qu'elle était venue au monde à l'hôpital Saint-Luc de Bruxelles en 1994.

La détective choisit d'observer discrètement une de ces quatre cartes. Rayan piocha une carte et l'échange contre une carte de son jeu. Et ainsi de suite. Ensuite, il le jeta dans la défausse. La partie s'enchaîna. Les cartes de l'AS à 10 faisait jusqu'à 10 points. Les figures comme le Roi, la Reine et le Valet valaient plus de dix points. Le but était de prendre les cartes qui ajoutaient moins de points. Il fallait éviter les figures du jeu. Celui qui marquait moins de points gagnait la partie.

Les scores serraient jusqu'à ce que Karim avait frappé son plus beau coup de poker. La partie s'acheva sans trêve brutalement :

— Le jeu est le jeu. La ville restera ainsi figée dans le noir.

— Et l'électricité ? Comment vous allez faire pour cuisiner, vous appeler entre vous pour faire le Mal ? Sans lumières, votre vie dans la Mafia Body n'aura plus de sens.

— Euh... Karim. Pour une fois, je suis d'accord avec cet imbécile de Rayan. Tu sais bien que l'électricité m'aide à survivre. Comment je vais faire moi si je serai en court-circuit ?!

— Natti !!!!! Crie le nouveau gérant de la Mafia Body.

Nora réfléchit. Bizarre que l'ex de son mari réagisse de cette manière. Pourquoi tant ce besoin énergivor ? Qu'est-ce que l'électricité pouvait bien amener de si importante dans la "vie" de cette mafieuse ? Il y avait un lien avec son retour dans cette affaire. Il va falloir mener une nouvelle opération sur ce terrain là. Karim déposa ses armes :

— Vous avez gagné, bande de nulos !!!! Luciano, le transformateur de la mairie.... soupire Karim en boudant.

— Tout de suite, patron, exécute Luciano.

Le mafieux italien quitta le Casino JOA pour la mairie. Quelques instants plus tard, le Sagno Del Mar retrouva sa splendeur d'autrefois avec ses lumières et l'électricité. Karim n'avait pas finit son petit marché noir avec le propriétaire du Casino JOA :

— Fatrouni, je te défie à nouveau dans une partie de cartes.

— Encore !!!! Râle l'ancien mafieux.

— Notre tournois n'est pas fini. La partie de cartes précédente n'était qu'un échauffement. Il faut avoir les membres de ton équipe dans les lieux pour que nous continuons notre challenge. Et je veux encore te mettre la plus grande raclée de ta vie.

— Et pourquoi tu ne veux pas défier ma femme ? Imposa Monsieur Fatrouni.

— Parce que Madame Fatrouni est une femme. Les femmes sont des êtres faibles qui n'arrivent pas. Ces bimbos ne freinent que dans nos parties de cartes.

— Pardon ?! Hurlèrent en choeur la détective et Natasha en croisant les bras.

Ce n'est pas bien d'abaisser la gente féminine. Il ne faut jamais sous-estimer les capacités d'une femme. Natasha avait envie de démonter son supérieur :

— Tu me traîtes de faible, pauvre andouille ? Tu ne fais pas confiance à la plus belle et la plus intelligente femme de ta mafia ? Se vexe l'ancienne mafieuse.

— Vous n'êtes là que pour faire de la figuration, mesdames !!! Vous nous dérangez dans notre tournois !!! Cette histoire ne regarde que moi et Rayan !!!! Affirme le chef de la mafia, déterminé.

— Justement, ça me regarde aussi. Tout comme toi, Karim, je veux me venger de Rayan et sa famille. Ils m'ont fait du sale !!! Explique l'ancienne mafieuse.

— Rayan est mon mari !!! Je joue un grand rôle dans cette histoire !!!! Et mon devoir est de le protéger quoiqu'il en coûtera !!!! S'énerve Nora, en aggripant son homme de ses bras. 

— Ah oui. Vraiment ?

— Viens te battre si tu as du cran !!!! Provoque Nora.

— Mieux vaut utiliser la violence !! Insiste le chef de la mafia en sortant son révolver.

— Hey. Les armes sont interdits dans le tournois. Tu avais ta parole !!!!

— Je fais ce que je veux. Je suis la Mafia. Ici c'est moi qui fait la loi !!!!

— Sans mes plans de génie, tu ne serais pas arrivé là, el grand tonto, insulta la dominicaine.

Karim rangea son arme et s'approcha de Natasha en vibrant de sa voix.

— Tu peux répéter ?  Et toi, sans mon intelligence suprême, tu serais encore morte à l'heure qui l'est, Natti !!!

— D'ailleurs, je n'ai toujours pas compris la résurrection de Natasha dans toute cette enquête. Avoue !!!! Crie l'algérienne.

— Mêle toi de tes oignons, la détective. Ça reste un secret entre moi et ma Natti !!! Hurle le chef de la mafia.

— Tu m'as toujours abaissée, imbécile. De toute façon, je ne vais pas tarder à être déchargée. Je ne suis pas d'humeur à rester une minute de plus dans ce maudit casino. Tu as toujours eu le don de me mettre en surchauffe, Karim. À plus.

— C'est ça. Luciano prolongera ton temps de surcharge, le temps que j'efface le couple Fatrouni de ma carte.

— Cours toujours Karim. Tu ne vas pas m'affronter cette fois. Madame Fatrouni veut sa revanche dans une partie de cartes. Tu as cherché la guerre. Tu vas l'avoir !!! Dit l'ancien mafieux déterminé.

— Trop facile. Mes hommes et moi en feront qu'une bouchée d'elle et de son équipe.

— Je n'ai pas peur de toi, imbécile, et encore moins de tes z'hommes, répond Nora, surexistée de mettre à Karim la plus grosse tleha de sa vie.

— Ma Nora a ma Team As, rugit Rayan.

— Ich, ich. Et avec de nouvelles recrues, Igo, intervient Fianso.

Le rappeur algérien de Paris était accompagné d'une escorte pas comme les autres. Une chose est sûre, Nora ne va pas être la seule femme à jouer contre le Diable sur la table de poker.