Chapitre 39 : À la rescousse

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Hepz's POV

Toutes les flammes dans la forêt s'éteignirent d'un coup, dans un dernier souffle, comme l'âme quittant le corps d'un défunt. Il n'y avait plus aucune vibration dans l'air, tout était immobile, même le temps.

Hepzibah sursauta et les fourmis reculèrent. La Poufsouffle eut beau se concentrer et répéter la formule à maintes reprises, rien ne se produisit. Il y avait une sorte de vide dans l'air. Il n'y avait plus de magie.

C'était le noir complet, alors Hepzibah ne voyait plus rien. Son cœur battait la chamade et elle devait se retenir pour ne pas partir en hurlant. Un frisson lui remonta le long de l'échine et elle se retourna soudainement. Il y avait un tel vide autour d'elle qu'elle n'eut aucun mal à sentir quelqu'un passer à côté d'elle. Hepzibah crut un instant que c'était un fantôme, mais les fantômes donnaient une impression de douche glacée en passant au travers des choses, alors que là, la personne l'avait clairement frôlée.

Hepzibah ne savait pas comment décrire le bruit qu'il y eut ensuite. C'était un cri de souffrance animal. Une espèce de couinement grésillé qui perçait les oreilles. Hepzibah couvrit les siennes, mais elle n'arrivait pas à fermer ses yeux. Elle cherchait toujours un repère et elle sursauta en en trouvant un. Deux lumières, des yeux. Ils brillaient d'un éclat violacé et étaient semblables à des lampes à gaz à travers le brouillard. Une voix grave, un souffle venant de l'enfer s'éleva.

- Partez.

Ce fut comme si quelqu'un avait rallumé la lumière. Tout revint d'un coup : l'air, la magie, le bruit et même les flammes. Hepzibah fut aveuglée et dut cligner plusieurs fois des yeux pour s'ajuster à la nouvelle clarté. Aymee était évanouie par terre devant elle alors qu'Annelise ricanait de plus belle en faisant un câlin à l'arbre à l'arrière. Hepzibah chercha les monstres des yeux et hoqueta en les trouvant. Les fourmis géantes étaient passées à la deux-dimension, écrasées au sol comme les misérables insectes qu'elles étaient. C'était comme si une tapette à mouche géante les avait eu, mais ça ne dura qu'une seconde. Celle d'après, les cadavres écrasés s'écoulèrent dans la terre comme le sable dans un sablier.

Hepzibah avala sa salive de travers en tentant de faire le topo de la situation : leur sauveuse était KO, la préfète avait perdue la raison et cette partie de la forêt était en train de passer au stade de poussières.

Ouais. No problemo, pensa Hepzibah en sentant son cœur s'emballer.

Hepzibah secoua Aymee pour tenter de la réveiller, mais c'était inutile. Hepzibah remarqua aussi qu'elle était blessée à la cheville, mais elle n'avait aucune idée de ce qu'elle était censée faire pour ça. Finalement, elle décida de lui jeter un sort de lévitation. D'une main, Hepzibah tenait Annelise et de l'autre elle faisait voler Aymee du bout de sa baguette. Elle se dépêcha de décamper.

Si la pro du fight te dit de te barrer, tu te barres, se dit Hepzibah en évitant des racines.

Et elle comprit rapidement pourquoi : des bruits de claquement remplacèrent rapidement le silence. Le bruit montait, de plus en plus fort et de plus en plus proche. Hepzibah accéléra du mieux qu'elle put, mais ce n'était pas simple avec Annelise-folle-dingue en poids mort.

Rapidement, les fourmis d'assauts les encerclèrent. Elles devaient être au courant du destin des quatre autres, car elles se maintinrent à un bon dix mètres de distance.

Aymee Parker T2 - La Marque MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant