Chapitre 5

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Carla

Je dois absolument partir et vite.

Je ne veux pas le voir,je ne veux pas lui parler et encore moins poser mes yeux sur lui et sur chaque partie de son corps qui fait surgir des souvenirs que je ne veux pas revoir. Je me vois moi, enceinte et en train d'acheter les premiers vêtements, les premiers biberons seules.Je me vois moi, terrifiée à l'idée d'élever seul un enfant pour la première fois sans pouvoir partager ça avec quelqu'un qui vivrais la même chose que moi.

Alessio hurle dans la poussette et j'essaye de tapoter doucement son ventre recouvert par le petit plaid brodé à son nom tout en accélérant le pas mais mes yeux tremblent et je n'arrive pas à regarder autour de moi à cause de la peur viscérale qu'il me fasse du mal comme j'ai eu mal pendant cette année ou qu'une nouvelle crise d'angoisse ne me fasse perdre le pédale devant tous les monde.

J'ai peur de tellement de chose, qu'il reconnaisse mon fils, qu'il fasse le lien entre nous deux.

-Et pourquoi es tu partis? Personne n'aurait su, dit-il derrière moi.

J'y crois pas,il me suit ou je rêve ? Et ce n'est pas parceque personne ne l'aurais su que j'aurais eu la conscience tranquille espèce d'idiot.

Pitié qu'il parte.

Je slalome entre les passants éveillant leurs intérêt et me faisant sûrement passer pour une folle alliée.Je rêve,il n'a aucune idée des raisons qui m'on pouser à m'enfuir et je n'arrive pas à croire que le simple fait de le croiser ici par hasard me fasse m'effondrer de la sorte mais à la seconde où j'ai vue ses yeux verts j'ai tout revue.

Ma grossesse.

Ma honte.

Ma peur.

Ma solitude.

Les douleurs à  l'accouchement que j'ai endurée seule.

La malformation de Alessio d'il y a quelques mois.

Les regards des autres mères qui insinuent que mon fils est un « bâtard » sans père.

Le mariage que j'ai gâché.

Mon corps que j'ai offert si facilement.

Mon fils.

Soudainement je suis ébloui par une lumière vive alors que je traverse et un klaxonne retentit bruyamment dans la rue juste à côté de moi. Avant que je ne comprenne ce qui se passe un bras s'enroule autour de mes hanches et me tire brutalement sur le trottoir me faisant lâcher de peur la hanse de ma poussette .Mon premier réflexe est de tenter de rattraper la poussette mais heureusement la main qui me tient fermement, retiens la poussette de l'autre et la dévié de la route.

-Mon Dieu, murmurai-je en essayant de comprendre ce qu'il vient de se passer.Je m'empresse de récupérer mon bébé et de le serrer contre moi en lui murmurant un tas d'excuse mais je ne peut m'empêcher de me sentir mal, comment ai-je pu traversé ainsi et être si peu attentive .J'embrasse une centaine de fois le front de mon fils pour vérifier qu'il n'a rien et ça semble le faire rire car il me sourit avec ses grands yeux verts encore humides.

-Es-tu cinglé? Tu ne peux pas en faire qu'à ta tête et traverser sans réfléchir grogne Ezio en attrapant mon menton pour me forcer à l'observer.

Ses yeux passent des miens à notre fils qu'il observe visiblement rassurée.

Notre fils, sérieusement? ba voyons tu ferais bien de lui imprimer un teeshirt avec écrit meilleur papa du monde à défaut d'être le meilleur mari.

-merci, dit-je simplement incapable de dire quoi que se soit d'autre. Je me sépare de ses bras et laisse mon cœur ralentir quelques instants prenant le temps de respirer et d'apaiser la panique qui m'a traversée.

Breath without you (EN RÉÉCRITURE M :))Où les histoires vivent. Découvrez maintenant