Chapitre 9

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Ezio

Une semaine est passé depuis que j'ai appris cette nouvelle et l'envie de m'enfermer dans ma chambre avec des cigarettes et de l'alcool m'a effleuré l'esprit comme un mec dépravé qui vient de perdre son boulot et comme l'ado que j'étais il y a dix ans. J'avais l'impression de ne plus savoir qui j'étais et de remettre toute ma vie en question. J'ai envisagé chaque possibilité mais je ne serais pas un bon père dans chacune de mes visions de moi changeant une couche, moi allant cherche le gamin à l'école.

Je ne me vois aucunement dans une de ces situations quand ont sais que j'ai déjà du mal à entretenir les plantes sur mon balcon, c'est John qui s'en occupe d'ailleurs. Je referme mon ordinateur après avoir relu le dossier de mes clients pour qui j'ai plaidé ce matin et pour qui j'ai du faire mine d'être entièrement sobre et d'avoir dormis cette nuit au risque de perdre une affaire à plus de huit mille dollars de commission. Heureusement pour moi j'ai réussie à gagner et le juge a trancher en ma faveur malgré les cernes et la barbe de trois jours ce qui n'est pas dans mes habitudes.

De ressembler à un clochard je veux dire.

Mon téléphone sonne et je m'apprête à rejeter l'appel lorsque je vois le nom de ma mère sur l'écran. Je raccroche n'ayant pas la force de répondre mais à peine ai-je envoyé ma mère sur la boîte vocale que des coups résonne à ma porte d'entrée.

-Ezio ouvre cette porte de suite! Je crois rêver en entendant la voix de ma mère de l'autre côté de la porte. Je me lève et rejoint la porte pour l'ouvrir et ma petite tornade de mère entre en rouspétant et en jetant son sac à main hors de prix sur mon canapé.

-Maman que fais tu ici? Mes parents ne vivent pas très loins de chez moi mais rare sont les fois où ils sont venu car selon eux cet appart est une sorte de garçonnière.

-Que tu rate l' interview pour ton père peu m'importe mais que tu me raccroche au nez ça c'est non s'agace ma mère en se tournant vers moi mais lorsqu'elle me voit sa colère disparaît laissant place à l'inquiétude.

-mon chéri tu as une mine affreuse, je savais que j'aurais du venir te voir plus tôt elle prend mon visage en coupe et passe ses doigts sur mes joues

-je t'ai dit que j'avais du boulot maman je me penche et l'embrasse mais elle fronce les sourcils.

-Je veux savoir ce qu'il se passe, ton frère m'a dit que tu n'allais pas bien et vu ton état il a raison de toute évidence

Évidemment que Enzo la prévenue, il a vu que je ne répondais pas non plus à ses appels.Pourquoi cette famille n'arrive pas à comprendre que j'ai besoin d'être seul.Un silence s'installe pendant lequel aucun de nous ne parle.

-Je n'ai pas la tête à parler en ce moment, j'ai un tas de problème et...

-aucun problème ne peut justifier que tu ne réponde à aucun d'entre nous, je sais que tu as tendance à te concentrer dans ton travail mais nous sommes là et nous... ma mère commence un monologue et je sais que rien ne pourra l'empêcher de me sortir CE monologue sur la famille qu'elle m'a déjà sortie.

-j'ai un fils la coupai-je en rejoignant la cuisine pour prendre une bouteille d'eau dans le frigo que j'ouvre et dont j'avale plusieurs gorgées. Ma mère ouvre grand les yeux et cligne des paupières avalant difficilement la nouvelle ou alors c'est juste qu'elle a peur d'avoir mal entendu.

-Comment c'est possible? Demande t'elle en se laissant tomber sur un des sièges de bar qui trône autour de l'îlot central de ma cuisine.

Je hausse un sourcils et un sourire remonte le coin de mes lèvres ce qui fait grimacer ma mère qui secoue la tête.

-Non je sais comment c'est possible mais je veux savoir pourquoi? De combient de mois est t'elle enceinte? La voix de ma mère est à peine audible et je vois bien qu'elle est sous le choc.

Breath without you (EN RÉÉCRITURE M :))Où les histoires vivent. Découvrez maintenant