#ASSISTANTE | 07

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TINA

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Sa stature imposante occupe les trois quarts de l'embrasure. Ses bras croisés sur son torse tendent le tissu de son costard sur mesure et font ressortir ses muscles. La puissance qui se dégage de son être, ajouter à l'assurance, dont il fait preuve le rend vraiment dangereux pour moi.

Alors je m'oblige à ne pas le regarder pour ne pas lui offrir ce plaisir. Il sait l'effet qu'il a sur moi, il l'a toujours su.

— Tu comptes m'ignorer ? C'est ça, ta méthode pour continuer à bosser pour moi.

— Monsieur Miller, j'ai été embauché pour vous assister et c'est ce que je m'emploie à faire.

— C'est bon ! Laisse tomber le vouvoiement, nous sommes que tous les deux dans ce bureau.

— Vous voulez me faire croire que votre étage est à l'abri des oreilles traînantes ? Des discussions et commérages que mes collègues ne se priveraient pas de tenir ?

Il entre dans mon bureau. Ferme la porte derrière lui et en deux pas il pose ses mains à plat sur le meuble en bois plutôt encombré par les différents dossiers malgré mon organisation.

— C'est bon là, nous sommes seuls. Alors, arrête de me faire chier avec tes vouvoiements. N'oublie pas que je t'ai connu quand tu portais encore des couches-culottes.

— Et moi, tu avais le nez morveux. L'un n'empêche pas l'autre. Essayez, vous verrez, ce n'est pas si difficile.

Je fais une pause, ses iris chocolat sont plongés dans mes émeraudes. Il tente de me déstabiliser, mais je ne suis plus un bébé. Encore moins, l'adolescente qui coquelicotait au moindre regard et ça, il va devoir le comprendre.

— Souhaitez-vous que je vous montre ?

— Je voudrais surtout que notre collaboration se passe bien. Je n'aime pas les tensions au travail.

— Je ferai de mon mieux pour satisfaire les attentes de Monsieur.

— Récupère les dossiers que je t'ai confiés ce matin.

— Mais...

— Tina ! Si tu contestes chacune de mes demandes, ça ne va pas le faire. J'ordonne. Et tu obéis. C'est clair ?

Je me redresse dans la même position que lui. Je sais que j'outrepasse mes fonctions, mais je suis sûre qu'il agit ainsi pour me déstabiliser. Alors même si je suis en train de donner raison à son avocat, qui ne veut pas que je garde mon poste, je lui demande :

— Qu'as-tu bien pu dire à ton homme de loi pour qu'il tienne à me virer aussi vite ?

— Figure-toi que l'idée vient de lui.

— Juste en m'ayant vu cinq secondes ?

Je me redresse et croise mes bras sous ma poitrine. Le mouvement attire son regard envieux. Je le laisse me mater sans vergogne, qu'il se rende compte que je n'ai plus rien d'une adolescente. Je dois dire que c'est une belle revanche pour moi de voir que je peux déstabiliser le grand Reed.

— Il sait qui tu es.

Il m'avoue cette réalité dans un souffle.

Je suis prise entre le besoin de savoir et l'envie que je lis dans son regard. La jeune fille en moi s'en félicite. J'ai si souvent rêvé qu'il pose un tel regard sur moi, que j'ai du mal à ne pas couper ce petit jeu dangereux entre nous.

— Pourtant, je ne le connais pas.

Il se racle la gorge pour sans doute reprendre une contenance. Et puis le changement s'opère. Brutal, rapide et incisif. Je retrouve cet air frondeur sur son visage. Celui qu'il arborait quand il voulait me remettre à ma place. Selon lui, je n'étais qu'une chieuse à toujours traîner dans leurs pattes et là j'ai comme un flash. Mais je le coupe dans sa repartie en lui annonçant :

BAD BOY or BOSS | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant