BAD BOY or BOSS | Terminée

#ASSISTANTE | 103

TINA

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Un shopping un peu particulier !

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Reed gare son SUV de luxe dans le parking couvert du centre commercial. Une place lui est réservée et il m'explique que, pendant nos achats, sa voiture va être nettoyée aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur.

Reed sort de la bagnole, puis m'ouvre la porte pour m'aider à rejoindre le bitume sans encombre. Car malgré le marchepied, ce n'est pas chose aisée de descendre de son 4x4 tant il est haut et imposant. On dirait un char d'assaut qui derrière ses vitres noires a été équipé d'un siège auto dernier cri installé ce matin même par Polo. « Il lui en fallait bien un pour que Poppy ne risque rien », m'a répondu Reed, alors que je tentais de me soustraire à la corvée des magasins. Et quand je vois le modèle qu'il a choisi, je n'ose imaginer le reste des achats qu'il a prévu pour Poppy. C'est simple, on dirait que la coque a été moulée sur le corps de ma fille.

Loin de mettre mal à l'aise Reed, il détache Poppy avant de la prendre dans ses bras pour l'extraire de ce monstre de puissance. Tout sourire, il la porte fièrement et ça a l'air de plaire à ma fille. Je sais que l'on ne peut pas se le permettre, mais comme j'aurais aimé qu'il me prenne la main.

Un regard vers Reed me suffit pour voir qu'il pense comme moi. Ses iris me le crient haut et fort. Pour lui aussi, c'est une épreuve de rester à distance raisonnable de mon corps.

Je dois m'y faire et le plus rapidement possible pour ne pas en souffrir. Je marche à leurs côtés tandis que Reed ne relâche pas sa vigilance. Telle une tour de contrôle, il passe au scanner les boutiques, les gens que nous croisons, les étages qui nous surplombent. Rien n'a l'air de lui échapper. Et pourtant, il dégage de sa personne une telle sérénité que c'en est troublant. Comment peut-il paraître aussi calme, détendu et... Heureux ?

Ce déplacement, nous ne le faisons pas seuls. Une armoire à glace composée de muscles imposants nous suit. Il s'appelle Polo et sa tête ou du moins sa stature me dit quelque chose.

Reed me l'a présenté avant notre départ pour notre virée shopping. C'est un grand Black d'une quarantaine d'années. Une force de la nature. Le genre de mec qu'on ne fait pas chier. Et il me confirme que je l'ai déjà croisé l'autre soir au Seven, c'est lui qui filtre l'entrée du côté privé de la boîte.

Ils se connaissent depuis sept ans.

Ils se sont rencontrés en prison et ont sympathisé après un événement dont Reed n'a pas tenu à me parler, faute de temps selon lui. Reed s'est endurci depuis son passage derrière les barreaux, mais je tente de me rassurer en pensant que ce mec surhumain a dû veiller sur Reed pendant les trois ans qu'il y est resté.

Après cinq minutes à déambuler dans la grande artère du centre commercial, nous entrons dans un vaste magasin dédié à la puériculture.

— Nous devrions trouver notre bonheur ici, Tina.

— C'est immense !

— Je te le confirme ! Je ne sais même pas à quoi peuvent servir les trois quarts des choses que l'on trouve ici.

Reed regarde les rayons avec un air effaré et je rigole sous cape, car il ne se doutait pas d'une telle immersion dans le monde des bébés.

— Ne t'inquiète pas, Poppy a passé l'âge de tout ça. Rendons-nous au secteur B qui concerne les enfants de douze mois à trois ans.

Je pousse un caddie dans lequel est assise Poppy. Et entourées de Reed et Polo, nous ne passons pas inaperçues.

Le temps de regarder les différents couchages, notre garde du corps s'est posté devant le chariot. Et Poppy, loin d'être effrayée par sa masse musculaire s'amuse avec lui. Tandis que Reed me désigne la Rolls-Royce des lits.