BAD BOY or BOSS | Terminée

#ASSISTANTE | 15

TINA

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Colton cherche à comprendre ce qui me perturbe, alors autant lui donner matière à réfléchir. Il aura peut-être une idée, lui.

— Une des choses qui me posent problème, ce sont les déplacements à faire avec mon Boss, lui avoué-je en le voyant me regarder inquiet.

— Tu te doutes bien que, dans ce genre de boulot, c'est obligatoire. Tu ne pourras pas toujours refuser.

— C'est bien le problème.

— Tu as déjà dû le faire ?

— Oui. Rien que cette semaine, mon Boss a un repas d'affaires à Clewinston et un déplacement de deux jours à Chicago.

Colton relève un sourcil et comprend mieux mon désarroi.

— Rien que ça. Et tu vas faire comment ?

— Pour le repas, c'est réglé. Il n'a pas vraiment besoin de moi, j'aurais juste été la présence féminine.

— Oui, celle qui aide à mieux faire passer la pilule grâce à son décolleté plongeant.

— Tu t'y connais, dis donc.

— N'oublie pas que moi aussi je négocie, donc ça m'arrive d'employer ce genre de stratagème.

— Et ça marche ?

— Plus souvent que tu ne le crois, me concède-t-il avec un clin d'œil. Et pour le déplacement à Chicago ?

— Je vais suivre les réunions par visioconférence.

— Tu te doutes bien que ça ne pourra pas toujours fonctionner. Tu sais, même si ton Boss te paraît être un véritable enfoiré, il ne peut pas t'en tenir rigueur d'avoir une gamine en bas âge qui ne te permet pas de voyager sans un minimum d'organisation.

Je baisse les yeux sur les légumes que je coupe encore et encore tant je suis nerveuse.

— Tina Bodrick !

J'ai horreur quand il m'appelle ainsi. Ok, c'est mon prénom. Mon nom. Mais l'intonation qu'il y ajoute a toujours eu un effet autoritaire sur moi.

— Tu ne lui as rien dit pour Poppy ?

— Non.

Mon aveu coupable à peine prononcé, je tente de fuir la suite de la conversation en prenant ma fille dans mes bras. Je me dirige vers la salle d'eau pour lui préparer son bain.

— Tu joues à quoi là ?

— À rien. Je n'ai pas voulu que ma candidature soit refusée en notifiant que j'avais un enfant en bas âge.

Mon frère braque son regard dans le mien. Nos émeraudes s'affrontent, et, quand nous étions plus jeunes, il gagnait tout le temps. Mais depuis l'arrivée de Poppy, j'ai mûri, j'ai vécu et il va devoir comprendre lui aussi que je ne suis plus une gamine impressionnable.

— Colton, c'est facile de me juger. Mais tu ne sais pas ce que la société réserve aux mères célibataires. Le monde du travail est rude pour une femme qui doit prouver deux fois plus ses compétences pour y arriver, mais, si en plus tu coches la case « parent », ça devient plus compliqué. Alors, imagine un peu si je note que je suis seule pour élever ma fille, je n'ai plus aucune chance.

Je tente de me calmer, mais j'ai gardé toute cette rancœur au fond de moi et elle doit sortir.

— Sur mes premiers CV, j'étais toute fière d'ajouter cette ligne mentionnant mon statut de mère célibataire accomplie. Et puis, les refus étant systématiques, je l'ai retirée. Et tu sais ce qu'il s'est passé ? Hein ? Tu le sais ?