BAD BOY or BOSS | Terminée

#BOSS | 81 ∞ REED

REED

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Elle me parle... Enfin !

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Sa tête retrouve sa place. Son bras s'enroule sur ma taille afin de resserrer sa prise sur mon torse. La sentir se blottir ainsi me fait autant de mal que de bien. Mais ce n'est pas le moment d'insister pour obtenir des réponses à mes questions. Elles attendent depuis deux ans, je ne suis plus à quelques heures près. Tina se souvient depuis peu de notre première nuit. Donc je ne veux pas la brusquer pour comprendre pourquoi elle n'est pas venue me retrouver à son réveil comme je le lui demandais dans le mot déposé sur sa table de chevet.

Je la sens hésiter, alors je crochète ses doigts aux miens. Tina regarde nos mains ainsi liées et j'espère qu'elle y trouvera la force nécessaire pour me parler.

L'important, c'est elle.

— Je l'ai rencontré, il y a deux ans, juste après le week-end du 4 juillet. Le dimanche, en fin de matinée, Dianea est venue me réveiller dans ma chambre. Elle s'était pris la tête avec mon frère et voulait rentrer aussitôt à l'université. Nous avons avalé rapidement un petit-déjeuner et sommes parties. Le soir, elle m'a traînée à une de ces soirées estudiantines. Je n'avais pas envie d'y aller, mais elle se sentait mal et je ne voulais pas la laisser seule.

Je garde donc pour moi le fait que Tina soit partie sans me dire au revoir. Nous en parlerons un peu plus tard. L'important, c'est ce qu'il lui est arrivé à cette fête.

— Tu ne l'avais jamais vu avant ?

— Non. Tu sais comment ça se passe dans ce genre de soirée. Chacun vient avec qui il veut. Ou bien même s'incruste juste en voyant ce regroupement de fêtards. Il avait l'air sympa aux premiers abords. On a échangé des banalités. Mais je n'avais pas la tête à entretenir une conversation, elle fait une pause en me regardant.

Et j'ai l'ultime espoir qu'elle pensait à nous et à notre nuit. Mais elle reprend le cours de son récit, alors j'arrête là mes pensées.

— Et puis je surveillais Dianea, qui enchaînait les verres. Quand il a voulu tenter sa chance, je lui ai dit non. Il est revenu à la charge et je lui ai répété clairement que je n'étais pas intéressée. Il n'a pas insisté plus et il s'est levé. Il commençait à se faire tard et Dianea était dans un sale état. Alors j'ai appelé un taxi.

— Sage décision.

— Pourtant, ça a été la pire de ma vie.

Tina commence par trembler, puis elle sanglote et ses mots se bloquent à nouveau. Jusque-là, son récit est sorti en mode automatique, telle une machine exposant un fait, mais évoquer ce taxi est vraiment le tournant dans ce qu'elle a vécue apparemment.

— Tu veux un verre d'eau ?

— Hum... Quoi ?

Je me détache avec regret de son corps tourmenté afin de me lever. Mais Tina résiste et me retient en resserrant ses bras autour de ma taille ne supportant pas que je l'abandonne aux prises avec cette anxiété qui la paralyse. Son désarroi est profond. Douloureux. Intense.

— Je reviens, ma Libellule, je vais juste chercher de l'eau.

— Reste.

Sa détresse comprime mon cœur. J'aimerais tellement aspirer toute cette douleur qui la maltraite. La broie. La détruit... Ce salopard va payer au centuple tout le mal qu'il lui a fait.

Alors, je ne me le fais pas dire deux fois. Je reprends ma place et Tina la sienne. Les effluves de son parfum s'infiltrent dans mes poumons à chacun de ses mouvements. Je ferme les yeux pour mieux m'imprégner de cette senteur que j'aime tant. Ce moment aurait pu être parfait si ses aveux n'étaient pas aussi importants. Aussi graves. Aussi déchirants.