#BOSS | 40 ∞ REED

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REED

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📍 Bonne lecture et à ce soir pour lire l'autre chapitre de Reed 📍

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Pourquoi la vie s'acharne à me pourrir les quelques instants de joie que je rencontre ? Depuis sept ans, le destin me fait bien comprendre que le bonheur n'est pas pour moi.

J'ai demandé à Tina de rester pour pouvoir veiller sur elle. Il n'était pas question qu'elle parte en étant aussi bouleversée. Et c'est ce que j'ai fait une bonne partie de la nuit en me tenant éveillé pour la regarder dormir. Ce n'est pas nouveau.

Pendant son enfance et son adolescence, j'ai plusieurs fois répondu à cet appel de protection, que je ressentais pour elle. Ça arrivait le plus souvent quand Tina n'allait pas bien, alors qu'elle avait eu un souci avec ses parents, au lycée ou quand Colton jouait un peu trop au grand frère protecteur.

Ces nuits-là, Tina était agitée alors je veillais sur elle pour que son sommeil soit le moins perturbé possible. J'adorais lui caresser les cheveux. Les humer. Les tortiller autour de mon doigt pour la calmer. Je tenais à chasser ses expressions de contrariété sur son si joli visage de poupée, afin qu'elle ressente ma présence apaisante même si elle n'en était pas consciente.

Promener ma main dans sa belle chevelure dorée répondait aussi à ce plaisir interdit. À cette envie d'être seul avec elle. À ce besoin de respirer son parfum, d'en humer les effluves dans son cou. Limite que je m'étais fixée pour ne pas dépasser cette ligne rouge de l'indécence.

Combien de fois, j'ai dû me faire violence pour ne pas caresser ce corps, que je désirais tant ? J'ai lutté contre mon envie de soulever sa couette pour vénérer ses courbes ? J'ai suspendu mon baiser en retenant mes lèvres à quelques millimètres des siennes pour ne pas l'embrasser, me contentant de laisser son souffle se mêler au mien.

J'avais terriblement envie d'elle, mais jamais je n'aurais pu profiter de ce corps sans que Tina soit consciente, sans qu'elle me donne son accord, sans qu'elle ait voulu, elle aussi, partager ce bonheur avec moi.

Cette nuit n'a pas fait exception à la règle.

Sauf que, là, j'ai aussi veillé sur le bien-être de Poppy. En remontant le plaid sur elle. En faisant attention que sa barrière de coussin ne bouge pas. Elles étaient belles. Endormies. Apaisées.

Dormant dans mon lit.

Jamais personne n'a obtenu ce privilège. Mais comme bien souvent, Tina est l'exception à toutes mes règles. Et tel un con, j'ai ressenti du bonheur, une douce euphorie, mais surtout de l'apaisement face à ce tableau, que j'ai croqué sur mon carnet de dessins. Tina accueillant Poppy dans ses bras protecteurs tandis que la petite avait sa tête posée sur la poitrine de sa mère avec son doudou calé entre elles deux.

J'ai adoré tracer les lignes d'une tendresse infinie avec mon fusain en ayant le modèle sous les yeux. N'ayant pas besoin de faire appel à mes souvenirs pour la dessiner comme je devais le faire dans cette pièce sordide, dans laquelle j'ai passé près de mille nuits plus ou moins blanches.

Je profite de chaque seconde pour la contempler. Elle est détendue, belle, seuls quelques mots ont échappé à Tina me renseignant un peu plus sur la nature de ses rêves. J'ai eu la confirmation que j'en faisais toujours partie. Ma sauvageonne a prononcé mon prénom à plusieurs reprises, l'a associé par deux fois à des gémissements trahissant l'émoi qu'elle était en train de vivre.

Et même si mon ego s'en est enorgueilli, il a vite laissé la place à une vive inquiétude.

Les manifestations apeurées qui m'ont alerté sur son mal-être pendant la soirée ont perduré dans les limbes de son sommeil. Elle a crié plusieurs fois, a supplié que tout ça s'arrête, répétant des mots qui ne m'apportaient pas de solution, mais plutôt des questions supplémentaires.

BAD BOY or BOSS | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant