BAD BOY or BOSS | Terminée

#BOSS | 05 ∞ REED

REED

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Pendant plus d'une heure, j'ai testé sa capacité à prendre des notes. Ne fléchissant pas sur le rythme soutenu que je lui impose, même pas quand je la vois râler à plusieurs reprises face à mon débit important de parole.

Elle veut jouer ? Elle va trouver à qui faire.

Notre collaboration va peut-être s'avérer bien plus amusante que je ne l'ai envisagée en fin de compte... Enfin, tant que Colton ne sera pas au courant que ma nouvelle assistante est sa petite sœur chérie. Je ne sais pas quelle va être sa réaction. Mais ce qui est sûr, c'est que Tina est une femme maintenant et elle est assez grande pour prendre ses propres décisions. Et vu le caractère frondeur qu'elle m'a témoigné, je parie qu'elle ne va plus se laisser faire.

Ma réflexion me tire un sourire, tandis que Tina en profite pour reprendre son souffle, ayant fait une pause bien méritée.

— Allez me chercher un café.

Je la sens se tendre légèrement. Sa bouche s'entrouvre et je sais pertinemment la réplique qu'elle a envie de me balancer à la gueule. Mais elle prend sur elle et se retient. Par contre, son regard de tueuse ne se prive pas de m'envoyer chier.

— Monsieur l'aime toujours noir, court et sans sucre ?

Je ne peux empêcher ma lèvre supérieure de se retrousser sous l'effet de mon sourire, que je retiens tant bien que mal.

Tina n'a pas oublié.

— Toujours.

Elle se dirige vers la porte quand je la rappelle. L'observer marcher sur ses talons hauts est vraiment très plaisant. Et je me verrais bien lui faire faire plusieurs allers-retours rien que pour pouvoir la reluquer.

— Tina !

Elle se stoppe, marque un temps d'arrêt puis elle se retourne gracieusement avant de revenir vers moi. Le côté face est tout aussi plaisant que le côté pile. Son cul moulé dans cette jupe crayon n'a rien à envier à sa superbe poitrine, qu'elle m'expose en se penchant exagérément au-dessus du bureau. Les bras tendus et les mains à plat sur la surface en acajou ciré, elle me rappelle à l'ordre.

— C'est Mademoiselle Bodrick pour vous, Monsieur... Miller.

Putain, je kiffe la façon dont elle a prononcé mon nom, ainsi que son « Monsieur » en insistant sur les syllabes. Ses mots viennent de se répercuter sur mon chibre, qui apprécie lui aussi l'intonation qu'elle y a apportée sans se douter qu'elle a réveillé la bête.

Le téléphone sonne et, de la main, je lui fais signe de sortir.

— Oui, Stella ?

— Votre rendez-vous est arrivé, Monsieur.

— Faites-le entrer et demandez à Mademoiselle Bodrick d'apporter un deuxième café.

— Bien, Monsieur.

J'entends Tina râler avant de raccrocher et je ne retiens pas mon sourire satisfait.

Je jette un regard à ma montre et en effet je ne pensais pas que la matinée était aussi avancée. Je n'ai pas vu le temps passer. Quand la porte s'ouvre, je me lève, referme le bouton de ma veste pour tenter de dissimuler ce qui peut l'être et vais saluer mon avocat.

— Comment vas-tu, mon vieux ?

— Bien ? Et toi ? Ton déplacement s'est bien passé ?

— Aussi bien que je pouvais l'espérer !