Chapitre 28 : Plus de force

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Point de vue d'Aria

J'ouvre difficilement les yeux. J'ai mal à ma tête à cause de c'te putain de musique qui tourne en boucle depuis que je suis arrivée ici. J'ai froid, j'étais toujours pas eu de t- shirt depuis ma première entaille, parce que bien évidemment j'en ai plusieurs maintenant. J'ai faim aussi, je refuse de bouffer cette pâté pour clebs. Je me résignerais pas à ça. Je sens mes forces faiblir, et mon esprit aussi. Je sais même pas si il fait jour ou nuit, je suis toujours plongés dans l'obscurité, je sais pas non plus depuis combien de temps je suis là. Quelques jours ? Une semaine ? Un moi ?J'en sais rien. Et il n'y a rien de plus horrible que de perdre ses repaires.

En parlant de repaires, comment vont Michaël, Audrey, Mathéo, Laura et tous  les autres que j'ai du faire souffrir à cause des choix de merde que me force à faire Louis. Et Lucas, comment il va ? Mon cœur se sert rien que de penser à lui. Comment il va ? Je ferme les yeux et imagine son visage, son sourire, ses yeux, ses lèvres. Je donnerais n'importe quoi pour les embrasser à nouveau. Pour sentir son odeur, être près de lui, dans ses bras. C'est l'idée de pouvoir vivre ça à nouveau qui me fait tenir.

Je l'aime, et j'ai mis du temps à m'en rendre compte et à l'admettre. Mais je l'aime. Je sens une larme rouler le long de ma joue. Je vais mourir dans ce trous à rat et je ne lui aurais jamais avoué mes sentiments. J'entends encore son rire. Son putain de rire qui me faisait voyager, j'oubliais tout quand je l'entendais rire. Quand il se foutait de ma gueule parce que je sais pas mettre un pieds devant l'autre sans me vautrer. Et notre premier baiser à Los – Angeles. Je ressens encore toute les sensations, les papillons dans le ventre, les frissons, l'impression de planer.

Un bruit me fit sortir de mes pensées. Je tourna mon regard vers la porte et vit cet enfoiré arrivé, toujours avec se sourire à la con collé sur le visage.

Louis : T'as toujours pas mangé ? Aria, se serrait bête que tu meurs de faim, non ?

Aria : Va te faire foutre, je toucherais pas à ta pâté pour chien.

Louis : Aria...T'es la depuis un bon moment déjà, tu le sais que j'aime pas quand t'es agressive.

Je sert les dents et ravale le flot d'insulte que je rêvais de lui cracher à la gueule. Je n'avais pas le courage de supporter ses coups de pieds ou de poing de toute manière.

Louis : Alors ma poupée, prête pour ta question du jour ?

Je ne répondit pas, je me contenta de lui lancer un regard noir.

Louis : Es – tu prête ?

Aria : Oui...

Ma réponse je l'avais soufflé. J'avais plus la force de lui résister, de l'envoyer chier, de lui cracher à la gueule. Et j'en avais honte, j'étais faible, d'une certaine manière il avait réussis. J'étais devenue sa chose. Tout simplement parce que j'avais plus la force de lui tenir tête. Ma tête me faisait un mal de chien, comme si elle pouvait exploser à tout moment. Le fait de bouger le moindre muscle me prenait toute mon énergie. Alors passait à tabac une fois de plus était au dessus du peu de force qu'il me restait. La seule raison pour laquelle je tenais encore, et que je ne me laissait pas tout bonnement mourir était ma famille, et Lucas. Lucas...Bordel ce tu me manques.

Louis : As – toi de choisir qui se verra emmener son enfant à l'hôpital pour intoxication entre Mcfly et Carlito. Je dois te préciser que l'intoxication peut être mortel ?

Mon sang se figea, comme à chaque fois qu'il me posait ces foutus questions à la con. Le pire c'est que si je ne choisissait pas, les deux souffriront. Je pouvais pas faire ça, je pouvais pas être lâche à ce point. Difficilement je me lève et avance jusqu'à la table. J'entends le chrono se mettre en route. Il me reste trente secondes. Je ferme les yeux, respire un grand coup. Je suis incapable de choisir, ma main se dirige seule vers un bouton. Je déglutis.

Louis : 5 secondes.

J'appuie. Je trouve le courage de ré – ouvrir les yeux. Je suis désoler David. J'en prie pardonne moi.

A ce moment précis je me déteste. Je retourne à ma place, tel un chien bien dressé. Il me rattache les mains. Je me fait honte. Je sais déjà ce qui m'attends, le couteau, les entailles, l'alcool, la douleur, la honte, l'envie de vomir. C'est devenue une routine. Mon regard se pose sur Louis, il me dégoûte. Rien que le fait de le voir me met hors de moi.

Aria : T'es qu'un putain de psychopathe.

Je sais pas pourquoi j'ai dis ça. Mon impulsivité me perdra c'est certain.

Louis : Pardon ? Je crois avoir mal compris ?

Aria : T'es qu'un putain de psychopathe.

Pourquoi il a fallu que je répète ? Je pouvais pas me la fermer ? J'arrête de me poser des question quand je sentit ma tête basculer violemment sur la droite. Elle heurta le sol. Le goût de sang se répandit dans ma bouche. Je tenta de retenir tout mes gémissements de douleur, à chaque fois que son pieds s'abattit sur une partie de mon corps. Il finit pas arrêter. Il me regarda avec mépris, mais je pouvais lire de la satisfaction dans ses yeux.

Louis : C'est tout pour aujourd'hui.

Avant de partir il augmenta le son de la musique qui me vrillait déjà les tympans.

Il sortit de la pièce. Une larme roula sur ma joue, puis une deuxième, et une troisième, puis un flot de larme dévala mes joues.

Je ferma les yeux et l'image de Lucas entrain de sourire s'imposa à moi. Mes larmes redoublèrent.

Je t'en supplie Lucas, vient me sauver. Je tiendrais pas plus longtemps.

Heart to Heart (nouveau)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant