HARMFUL T.1/T.2

CHAPITRE 8

Faith

Après ce qui s'est passé entre Aiden et moi, il m'est impossible de me le sortir de la tête.

Un problème de plus à ajouter à la liste.

Ma tête étant déjà assez surchargée comme ça, y ajouter Aiden ne règle en rien les choses. Et s'il en parlait ? Et si ça arrivait aux oreilles de Caleb. Rien que d'y penser, j'en ai la nausée. Être encore la cause de ses tourments, non merci. J'ai passé ma matinée d'hier à les éviter autant l'un que l'autre. Je ne pouvais pas faire face à Caleb après ça, l'affronter, alors que la veille Aiden était sur le point de m'embrasser.

Devant le miroir de la salle de bain, je fais face à mon reflet. J'ai réussi à perdre le peu de poids que j'avais réussi à prendre. Mon reflet me dégoûte, je suis devenue beaucoup trop mince. Et pour ne rien arranger, la fatigue arboreexpressément les traits de mon visage.

Un zombie.

J'ai besoin de me reprendre, il le faut, sinon Caleb n'allait plus jamais poser les yeux sur moi.

Après m'être douchée et habillée, je rejoins Leila sur le campus. Elle m'y attend déjà. Aujourd'hui, c'est un jour spécial pour Jordan, il joue l'un des matchs les plus importants, après celui de fin de saison. Nombreux hommes d'affaires dans le domaine du foot se sont déplacés pour voir nos joueurs. Même si aucune décision ne sera prise, il est important que Jordan laisse une bonne première impression.

En arrivant, j'ai eu le droit à une accolade digne de Leila. Je lui ai raconté ce qu'il s'est passé entre Aiden et moi. Je ne pouvais lui cacher que j'étais rentrée avec lui, il les avait avertis de notre départ. Un départ qui a déplu à Jordan. J'ai eu le droit à un coup de fil de sa part très tôt ce matin.

— Dis-moi la vérité, vous avez couché ensemble, c'est sûr ! s'écrie mon amie se prenant une vague de « chute » par les étudiants présents dans la bibliothèque.

— Je t'ai déjà dit que lui et moi, c'était impossible. Je te l'aurais dit si je m'étais envoyée en l'air ce soir-là, je réplique.

— Putain meuf ! T'as raté le coup du siècle, il était à ça... de t'embrasser ! elle dit en ajoutant un tout petit signe de main du bout de ses deux doigts, représentant l'infime possibilité que ça arrive.

Les étudiants autour de nous ne cessent de lui lancer des regards noirs, avant de reprendre en chœur un long soupir.

Leila, étudiante en psychologie, perturbatrice de bibliothèque, prête à se faire virer de l'endroit.

— Il faut que je voie Caleb, je lance, alors qu'elle est sur le point de rendre l'âme d'une façon tragiquement exagérée.

— Attends, tu penses encore à lui alors que t'avais de dieu grec dans ton lit il y a deux jours ? elle soupire, agacée.

Je lui donne un coup de coude quand l'intéressé se dirige dans notre direction.

Tout sauf ça, par pitié.

— J'espère que la conversation n'était pas si intéressante pour que vous vous arrêtiez, commence l'abruti, les bras croisés contre son torse arborant ce même air arrogant.

— Tu ne crois pas si bien dire Aiden, je rétorque.

— Tu n'imagines pas à quel point ça me satisfait de t'entendre prononcer mon nom.