HARMFUL T.1/T.2

CHAPITRE 9

Faith

Mes parents sont rentrés dans la nuit. J'avais tellement besoin de sommeil que je ne les ai même pas entendusrentrer. Je suis revenue à l'appartement après avoir pris mon petit-déjeuner ce matin. J'ai eu le temps de profiter de mes parents toute la matinée, mais je devais retourner en ville pour travailler.

Alice est seule aujourd'hui. Elle n'a pas voulu que je vienne, mais je ne pouvais pas la laisser, d'autant plus qu'elle m'avait déjà accordé la matinée.

Je n'ai toujours pas rallumé mon téléphone depuis hier. Ce n'est que ce matin que je me suis souvenue que j'avaislaissé en plan tout le monde... y compris Caleb.

Ce qui m'effraie le plus, ce n'est pas lui en soi, mais sa manière de réagir. Je sais que ses émotions peuvent facilement prendre le dessus. Dès que les choses ne vont pas dans son sens, il peut devenir vraiment blessant.

— Faith Collins ! J'espère que tu as une bonne raison pour m'avoir abandonné, en me laissant ton connard d'amoureux sur le dos toute la soirée !

À peine avoir passé le seuil de la porte que Leila est là à m'attendre avec Jordan. Dernièrement, ces deux-là se sont beaucoup rapprochés.

— Mon père a eu un malaise, j'avoue.

Sans hésiter, elle se jette dans mes bras, ses larmes coulant sur mon épaule. Leila est proche de ma famille, mes parents la considèrent comme leur propre fille. La voir dans cet état me serre la gorge et m'arrache un sanglot à mon tour.

J'ai eu si peur, et l'idée que mon père puisse un jour nous quitter me déchire le cœur. S'il venait à disparaître, il laisserait derrière lui des personnes qui l'aiment d'un amour inconditionnel, des gens qui auraient tant de mal à se remettre de sa perte soudaine. Même en étant préparés à cette éventualité, il est toujours difficile d'accepter que quelqu'un puisse être là un jour et ne devenir qu'un souvenir le lendemain.

Jordan nous rejoint dans notre étreinte. Il connaît mon père depuis le lycée. Même s'il le connaît moins longtemps que Leila, il le voit comme une figure paternelle. Jordan n'a que sa mère. Son père est parti quand il était trop jeune pour s'en souvenir, et il a trouvé en mon père celui qu'il n'a jamais eu. Mon père, de son côté, le considère aussi comme son propre fils.

Après de longues minutes passées dans les bras les uns des autres, nous nous asseyons sur le canapé, tandis que Jordan prend place dans le fauteuil en face.

— Attends, comment t'es arrivée là-bas, alors que ta voiture était ici ? me questionne Leila.

— J'ai demandé à Aiden de m'accompagner...

Jordan écarquille les yeux tandis que ceux de Leila brillent. Une brillance qui ne dit rien de bon.

— Ne commence pas où je te jure que tu passeras réellement par cette fenêtre, je la menace.

Elle lève les bras, clamant son innocence.

— Tu lui fais confiance ? me demande Jordan.

— Je crois, oui, je réponds hésitante.

Il hausse les épaules l'air indifférent, mais je suis persuadée que cette situation le travaille. Je pense lui faire confiance, il m'a prouvé plus d'une fois que je n'avais pas à douter de lui.

— Oh d'ailleurs, Caleb avait l'air contrarié hier soir. Il ne l'a pas montré ouvertement, mais ça se sentait, m'informe Leila.

— Je m'occuperai de ça une autre fois, pour l'instant, je veux juste me reposer, je suis épuisée.