HARMFUL T.1/T.2

CHAPITRE 7

Aiden

Je viens à peine de quitter Collins. Il est trois heures passées du matin et je dois retrouver l'abruti qui me sert d'oncle. Rob Williams.

Abruti. Ce surnom me fait rire, surtout quand il sort de la bouche de cette fille. Nous n'avons que deux années de différence et pourtant, elle m'a l'air beaucoup plus mature qu'elle laisser croire. En-tout-cas devant moi, sinon en matière de mec, elle a des goûts de merde.

Je ne sais pas pourquoi elle m'intéresse soudainement. Sûrement une envie de m'amuser.

J'aimerais bien jusqu'où elle serait prête à aller avec moi, enfin, jusqu'où moi, je serais capable d'aller avec elle.

Elle m'intrigue et je ne saurais expliquer en quoi. Peut-être son répondant, cette façon qu'elle a de me tenir tête, ou sa manière de me résister. J'ai bien vu qu'elle n'était pas indifférente à notre proximité et ça m'amuse.

Il faut que je fasse les choses bien que je ne me laisse pas emporter par mes émotions.

Je ne lui ai absolument pas parlé de moi ou même de ma famille. L'idée qu'elle en sache un peu trop me déplaît. Elle pourrait être effrayée qui sait, ou pire ressentir de la pitié.

Après une demi-heure de trajet, j'arrive enfin chez mon enfoiré d'oncle. Il est encore plus prétentieux et arrogant que moi, — ça doit être de famille. Il est le frère cadet de ma mère, ils n'étaient que deux.

J'ai emménagé avec lui quand j'avais dix ans. Mes parents ne sont malheureusement plus de ce monde et maintenant, je dois me coltiner le vieux. Si j'avais eu le choix, je ne serais jamais venu vivre avec lui. Avant l'accident, je ne l'avais jamais rencontré.

J'entre dans son bureau, là où il passe la majeure partie de son temps, là où je l'ai toujours vu depuis les dix dernières années de ma vie.

— Eh bien, il était temps que tu arrives, il dit le nez toujours plongé dans ses documents.

Nous habitons dans un penthouse en plein Manhattan. C'est là que j'ai toujours vécu avec lui. Pendant que notre famille vivait dans les bas-fonds du Queens, dans un appartement miteux, lui était là, dans cet immense appartement aux baies vitrées incroyables donnant sur toute la ville. Il est le propriétaire de l'une des boîtes de nuit les plus influentes de New York, d'où son aisance financière.

— J'étais retenu ailleurs, quelque chose ne vas pas ?

Il ne daigne même pas me regarder, comme si je ne méritais pas qu'il perde son temps si précieux avec moi.

— Avec quelle pute tu étais encore ? J'espère au moins qu'elle était bonne, il change de sujet.

Enfoiré.

La façon qu'il a de parler d'elle, — des femmes en générales —, me donne des envies de meurtre. Putain, à peine l'ai-je côtoyé que j'ai déjà menacé deux étudiants par sa faute. Ce soir et la première fois où j'étais prêt à donner une bonne leçon à son enfoiré de copain.

— Tu devrais te concentrer sur tes études au lieu de faire la fête. À moins que ton objectif ne soit de finir comme ton père.

Je serre les poings dans mes poches. Sa simple allusion arrive à me mettre hors de moi. Comment ose-t-il parler de lui de cette façon et devant moi ?

Mon père, un homme bon décédé d'une manière tragique. Il a été tué il y a dix ans, l'âge auquel mon oncle m'a recueilli. Suite à quoi, ma mère s'est donné la mort. Je n'ai jamais su le pourquoi du comment concernant mon père, mais je sais qu'il s'agissait d'un meurtre. Le pire dans tout ça, c'est que mon connard d'oncle n'a pas hésité à me le dire. Annoncer à un enfant de dix ans que son père a été tué et que par la suite sa mère s'est suicidée, il faut vraiment être le plus grand des connards pour faire une chose pareille.