HARMFUL T.1/T.2

CHAPITRE 12

Aiden

Quelques heures plus tôt.

Plus d'une bonne semaine s'est écoulée depuis que j'ai passé la soirée avec Faith chez ses parents, la fois où elle m'a invité à prendre un café et quatre jours depuis l'après-midi à la salle de sport.

Qu'est-ce qui me prends à énumérer nos entrevues tout d'un coup ?

Elle m'avait l'air perdu, ce jour-là, comme si elle n'était pas à l'aise. Pourquoi se force-t-elle à aller dans un endroit qu'elle n'aime pas ? Et pourquoi m'a-t-elle posé cette question ? Bien sûr qu'elle me plaît, comme toutes les femmes d'ailleurs et là est le problème.

Elle est intéressante.

Jouant à l'indifférent, celui qui, au départ, ne voulait que se distraire de sa présence. Il semblerait que ce soit moi qui devienne sa distraction à présent.

Fais chier.

Dans la soirée, j'ai rendez-vous avec un homme qui m'a dit avoir été sur les lieux du crime ce soir-là. Je ne sais pas si j'ai hâte ou si j'appréhende ce moment.

Et si c'était réellement un accident ? Ou le contraire ? Veux-je vraiment apprendre la vérité ? Suis-je prêt à l'entendre ?

Je dois me calmer. Il me fera du mal si ça m'arrive de nouveau...

J'ai besoin de me calmer. Et être dans un état constant de stress n'aide en rien. Ces derniers jours, les recherches ont été... lamentables. D'abord, parce que j'ai passé la moitié de mon temps avec Faith, et l'autre avec mon oncle à jongler entre les entraînements et les soirées dans son night-club.

J'avais l'habitude d'aller chez Alice, elle fait le meilleur café de la ville. Mais ces derniers temps, je n'ai pas le temps d'y retourner. De toute façon, c'est mieux que je m'éloigne de Faith. Quand on ne se voit pas, j'évite le café comme la peste, ou alors j'y vais quand elle n'est pas là. Pourtant, à chaque fois, le destin semble décidé à nous faire croiser de nouveau.

Quand je suis avec elle, j'en oublie presque mon obsession pour la vengeance. Elle est devenue ma distraction, mais plus comme avant. Elle me fait perdre de vue mon objectif.

— Aiden ! s'écrie mon oncle depuis son bureau.

Lorsque j'ouvre la porte, il est debout devant la grande baie vitrée, immobile, sans prêter attention à ma présence. Il reste là, contemplant la ville qui s'étend sous nos pieds. Je m'approche et, sans un mot, fixe à mon tour le paysage depuis ce point de vue.

— Il paraît que tu fais des recherches sur la mort de ton père ? me dit-il de la manière la plus calme possible.

Comment est-il au courant ? M'a-t-il fait suivre ? Putain, l'enfoiré.

— J'ai des yeux et des oreilles partout dans la ville. C'est donc avec ça que tu perds ton temps et ton énergie ?

— Ce n'est pas-

— Je t'ai tout apporté sur un plateau d'argent, une future entreprise, un avenir tout tracé et c'est comme ça que tu me remercies ? En perdant ton temps ? il me coupe.

Il se tourne enfin vers moi pour me faire face.

— Je n'ai jamais voulu de tout ça oncle Rob, dis-je en pointant du doigt ce qui m'entoure, on me l'a imposé parce que je n'avais pas d'autre choix !