HARMFUL T.1/T.2

CHAPITRE 33

Aiden

— Où est-ce que tu étais ces derniers jours ? Injoignable, s'agace oncle Rob en ôtant les bandages autour de ses mains.

Il s'intéresse à moi maintenant ?

Je ne lui ai jamais parlé de mes aventures. Il n'a jamais cherché à en savoir plus sur moi, alors tout cela ne le regarde en aucun cas. Je suis revenue au penthouse après ses appels incessants. Je ne voulais pas la quitter, la laisser seule. Cependant, il a décidé qu'il était judicieux de reprendre nos entraînements. À force de l'éviter et de ne plus me rendre aux rendez-vous, j'avais délaissé l'exercice physique, du moins, j'avais cessé de le pratiquer avec lui.

— Pourquoi ça t'intéresse soudainement ?

— Parce qu'un jour, tu ne pourras plus simplement disparaître comme bon te semble, tu auras des responsabilités et des engagements à tenir.

Si seulement j'en avais quelque chose à foutre.

Je pousse un soupir exaspéré et saisis une serviette que je passe autour de ma nuque, rabattant mes cheveux en arrière.

Ces derniers jours, je les ai passés avec elle et rien d'autre. Trois jours se sont écoulés depuis le soir où j'ai refusé ses avances. J'ai décidé de ne pas coucher avec elle, alors que mon désir pour elle ne cesse d'augmenter. Elle s'était finalement endormie dans mes bras, tandis que je n'arrivais pas à fermer l'œil.

Je ne cesse de penser au fait que, finalement, j'ai tout ce que je souhaite. Je l'ai, elle. Elle est avec moi et pas avec un autre. Pourtant, quelque chose ne va pas, comme un pressentiment.

— J'ai effectué quelques recherches sur ta némésis, Faith Collins, c'est ça ? il ajoute comme s'il venait de lire dans mes pensées.

Maintenant, il a toute mon attention.

Les sourcils légèrement froncés, j'essaie par tous les moyens d'éviter qu'il ne décèle mon agacement. Cependant, mon corps ne coopère pas. Mes muscles sont tendus, et ma respiration forte soulève dangereusement ma poitrine, rendant le spectacle encore plus intéressant pour lui.

Il me nargue. Son sourire en coin et les pattes d'oie autour de ses yeux révèlent son amusement. Il prend plaisir à jouer avec ma patience. Je n'émets aucun mouvement tandis qu'il s'approche d'un pas lent et déterminé, se plaçant aussi près de moi que possible. Il prend une gorgée d'eau dans sa bouteille et me fixe intensément.

— Une charmante jeune femme.

— Je t'ai dit qu'elle n'était rien pour moi, alors pourquoi t'intéresser à elle ? je crache, dans l'espoir de paraître convaincant.

— Vraiment ? Pourquoi avoir passé ces jours-ci avec elle, si, comme tu le prétends, elle n'est rien pour toi ?

Il est courant ? Comment ?

Je reste calme pour ne pas éveiller davantage les soupçons qu'il a déjà. Je le fusille du regard tout en essayant de comprendre pourquoi il s'obstine à me pourrir l'existence. Lui-même ne doit pas le savoir ; c'est un jeu pour lui, rien d'autre.

— Je ne passe que du bon temps avec elle, elle n'est rien, juste une pauvre fille avec qui je m'amuse et que j'aimerais sauter à l'occasion. Mes mots sont crus, difficile à admettre, mais il doit y croire. S'en ait une parmi tant d'autres, je n'aime juste pas qu'on s'intéresse d'un peu trop près à mes jouets. Tu devrais le savoir mieux que quiconque, toi qui m'as appris à prendre et non à donner.