15. Aiden (tome II)

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L'envie de la prendre dans n'importe laquelle de ses rangées de livres me tente à un point que je pensais impossible à atteindre en ce qui concerne le désir qu'on pouvait ressentir envers quelqu'un.

Elle est assise à la même place que toute à l'heure, à lire l'un de ses romans à l'eau de rose. Je la taquinais toute a l'heure en ce qui concerne le rayon « érotique », il devrait sérieusement penser à lui donner un autre nom. C'est gênant et carrément moralisateur. Si quelqu'un de peu ouvert d'esprit tombait dessus, il ferait un scandale.

Quand je lui ai suggéré de reproduire une scène à caractère sexuelle, j'ai préféré le faire de cette manière. En lui donnant le choix, et surtout en lui prouvant que peu importe ce que cette ordure lui a fait subir, je continue à avoir envie d'elle.

Une femme ne devrait pas douter d'elle. Physiquement ou moralement. Après un tel act, la plupart des femmes se sentent salies, et impossible pour elles qu'un autre homme ne pose les yeux sur elles, sans voir ce qui s'est passé avant.

J'ai putain d'envie de Faith Collins, chaque jour depuis qu'elle est entrée dans ma vie. Encore plus, quand j'ai pris conscience de mes sentiments envers elle. Mais bizarrement, contrairement à toute les autres fois, le sexe m'importe peu.

Ça doit être ça, l'amour. Voir au-delà des plaisirs éphémères.

La société nous a toujours vendu l'amour comme étant un sentiment d'exception. Je n'ai jamais vraiment compris, encore aujourd'hui, sachant que je suis amoureux. Et pour la première fois qui plus est.

Plus que dix minutes avant que ma journée de travail ne s'achève et que je vais pouvoir aller la retrouver pour aller prendre cette glace.

J'ai plusieurs fois jeté des coups d'œil dans sa direction et croisé son regard quand elle faisait de même. L'excitation me prend par les tripes à en faire battre mon cœur à toute allure. Je suis surexcité à l'idée de passer du temps avec elle, seul.

— Dis moi, tu ne serais pas un poil amoureux ? me fait remarquer Julia en me prenant sur le fait.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça, je détourne le regard et m'occupe durant ces dernières minutes, l'air de rien.

— Le regard ne trompe jamais, et encore moins le sourire béat collé sur tes lèvres, elle glousse.

Je lève les yeux au ciel et ne peux réprimander un léger sourire.

C'est si facile à voir ?

— Tu peux y aller.

— Quoi ?

— Tu peux y aller, elle répète. Va la retrouver.

Mon expression doit vraiment la surprendre puisqu'elle sourit à son tour, compatissante. Elle a l'air touchée.

— Merci, Julia.

— Aller, va t'en avant que je ne change d'avis ! elle me bouscule et m'amène hors du comptoir.

Je la remercie une fois de plus et lui promet de venir plus tôt la prochaine fois et faire toutes les heures supplémentaires qu'elle désire.

— Tu devrais faire ça plus souvent.

L'air perplexe, j'arque un sourcil dans l'incompréhension, ne sachant pas où elle voulait en venir.

— Sourire, ça te va bien, elle avoue, une étincelle dans les yeux.

Je lui souris timidement, presque gêné. Je n'ai pas l'habitude qu'on me fasse ce genre de remarque. Une remarque tellement infime et peu signifiante. Quand je repense à tout ce qui s'est passé et tout ce qui continue de se passer aujourd'hui, je suis persuadé qu'il m'est possible de voir le bout du tunnel.

HARMFUL T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant