HARMFUL T.1/T.2

CHAPITRE 11

Faith

— Leila ? Je viens d'arriver, rappelle-moi quand t'auras mon message.

C'est le troisième message que je lui laisse, et rien. Elle m'avait dit la veille qu'elle était prête à m'accompagner à la salle de sport, mais finalement, je me retrouve à y aller seule.

Merci Leila !

Ce matin, j'ai travaillé. Alice n'était pas là, laissant Riley et moi gérer l'entreprise. J'ai avalé des litres de café, j'en avais bien besoin après une nuit épouvantable, à cause de ce qui s'est passé avec Caleb il y a deux jours. Si Alice avait été là, elle m'aurait sûrement encouragée à en boire encore plus. Elle n'y voit aucun mal.

Je n'ai toujours aucune nouvelle de Caleb, rien. J'attends simplement le jour où nous allons nous reparler comme à chaque fois. Ça ne dure jamais très longtemps, on finit toujours par se retrouver à un moment ou un autre. Mais je m'inquiète pour lui, je ne peux pas arrêter de penser à lui. Et le pire, c'est que j'espère que lui aussi pense à moi.

Après dix bonnes minutes à attendre dans le froid, je me décide à rebrousser chemin, quand une silhouette imposante s'avance vers moi. Je n'en reviens pas... Qu'est-ce qu'il fait là ?

— Dites-moi que je rêve ? je soupire, réalisant qu'il est bel et bien là.

— Content de te voir aussi, mon ange.

Qu'est-ce qu'il fout là, putain. Et dire que c'est à son sujet qu'entre Caleb et moi tout va mal.

— Leila ne viendra pas, ça ne sert à rien de l'attendre, il dit en me faisant signe d'avancer.

— Mais alors ? je bafouille, finalement consciente de ce qui se trame.

— T'as tout compris Sherlock, aller, suis-moi.

Je le suis sans broncher, agacée.

Et en plus, il se permet de réutiliser mes répliques ? Leila va m'entendre, je vais m'en assurer. Elle vient de signer son arrêt de mort.

À Leila : quand je serais rentrée, j'espère que tu auras fait tes valises.

Je le suis dans la salle avant de le quitter pour rejoindre les vestiaires. Un legging et un t-shirt extra-large ? Parfait. Je ne suis même plus capable de me regarder dans un miroir, ce qui s'y reflète me répugne. Plus je me regarde, plus je comprends Caleb.

Je suis écœurante.

Je rejoins Aiden, désormais vêtu d'un t-shirt noir qui épouse parfaitement ses muscles, et d'un bas de survêtement gris.

Merde, c'est vrai qu'il n'est vraiment pas désagréable à regarder.

Sans plus attendre, il me fait faire nombreux étirements avant de commencer son programme de torture. Du cardio à la musculation, ses exercices sont aussi douloureux les uns que les autres. On a travaillé la totalité du corps aujourd'hui. Un peu de tout, pour préparer mes muscles pour les prochaines fois. Je ne peux plus sentir aucun de mes membres, mes jambes tremblent au point où il m'est presque impossible de marcher correctement.

— Aiden stop, j'ai les jambes qui tremblent, je l'informe à bout de souffle, on fait une pause... je désespère et trouve le sol pour m'y reposer.

Il s'arrête à quelques mètres devant moi avant de revenir dans ma direction. Quand il est suffisamment proche, je lève la tête pour le regarder. Il me regarde de haut, mais finit par descendre doucement et s'accroupit. Son visage est si proche du mieux que je l'entends respirer.